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Le Gouvernement de l’illusion !
Publié le mardi 13 aout 2013   |  L`Araignée


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© Autre presse par DR
Le President Béninois Boni Yayi


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Yayi 1er embarque à nouveau après l’opération en pleine mer où il jeta à l’eau tous ses ministres. A bord du ferry, une nouvelle équipe où des rescapés du naufrage, des revenants et une foule de néophytes se côtoient. Le capitaine en costume de Ponce Pilate fait la revue de troupe. Sans gouvernement pendant trois jours, la refondation orpheline attendait le geste salvateur du solitaire de la cour royale dont l’auto-isolement sur le trône laissait jaillir de grosses incertitudes. Sur l’essentiel, le despote rêvait de l’ogre de fin de mandat. Accouché par césarienne, le monstre sorti du ventre de King Kong dégage plutôt l’illusion.

La formation d’un nouveau gouvernement était devenue une corvée pour le roi dont l’instinct de dictateur fut réveillé le Ramadan. Au finish, la nation découvre le nouvel exécutif, assemblage de pièces tendancieuses donnant un mélange insolite en réponse à la doctrine hérétique de la couronne. Voguant en haute mer, le navire avec son nouvel équipage court toujours le risque de chavirer. Des constats pleuvent sur le nouveau produit gouvernemental du dictateur.

Décision majeure, la suppression du poste de premier ministre. Ce portefeuille était par essence artificiel. En raclant le néant, le roi a néanmoins assouvi sa soif de bouter Pascal Irenée Koupaki de son cercle. La dissolution lui donne la recette à l’atroce cohabitation avec l’énigme Koukpaki, l’homme au flegme déroutant capable d’avoir le dos large pour exister dans l’enfer cauri. Parmi les autres départs, le cas Kougi N’douro tient de l’anecdote. Il n’était chargé que d’étranges affaires présidentielles, un portefeuille punitif. Le sort réservé à la révisionniste Réckya reste à lire dans le labyrinthe politicien. Quelques autres départs Dègla, Akplogan, Ahanhanzo, Koty, Kate, Zaki... tissent l’indifférence. Les portes de la voirie de l’histoire sont grandement ouvertes pour ceux qui trainent des sciures sur la conscience.

Dans la galerie des bénéficiaires de la dissolution où se pavanent les 13 heureux élus, ministres entrants, l’échantillon Aké Natondé est une évidence négative. L’ancien-nouveau ministre peint puis déposé à la place de Koty, le frère ennemi de la région Agonlin, refait surface dans la rivière gouvernementale. Sorti alors du fond de l’eau par le roi à qui il avait promis lors d’un entretien scandaleux le record de longévité au pouvoir. Répondant à une question du journaliste sur sa candidature en 2016, il lâchait lamentablement : «Est-ce que celui qui est là (Boni Yayi), vous a dit qu’il est fatigué ? ». La bêtise a plu à sa Majesté. Le patron du fonds national de microfinance Komi Koutché détenait l’un des piliers du régime, la microfinance, outil de propagande électorale. Sa nomination à la communication n’est pas innocente. Vient le cortège dans lequel figurent entre autres François Houessou, Isidore Gnonlonfoun, Dénis Ali Yérima, Christian Sossouhounto et les autres …Trêve d’illusion !

La dissolution spectaculaire n’aura finalement emporté que 50% des ministres. L’indéboulonnable beauf, Marcel de Souza, a naturellement survécu à la catastrophe. L’homme de la lépi du K.O n’avait pas à s’inquiéter des missiles du roi. Le ministre du sous-sol, parrain des marches dans le septentrion, a son titre foncier. La dame du téléthon est repêchée pour mettre son art de saine mendicité au service d’une refondation indigente. La mafia évangélique a toujours droit au chapitre avec entre autres le très discret Souton déplacé au ministère du travail et surtout à la Justice, Valentin Djènontin à qui on doit la théorie du « lion blessé ».Inutile d’épiloguer sur le maintien du complice Gbian et la promotion de l’ancien transfuge du Madep au ministère d’état.

Politiquement, le statu quo tranche avec les effets d’annonce. Le Parti du Renouveau démocratique refuse l’aventure cauri. L’Union fait la Nation reste loin des casseroles yayistes. La Renaissance du Bénin (Rb) hérite de son ancien portefeuille désormais éclaté. Un curieux ministère chargé des changements climatiques et du reboisement arrache à l’environnement une branche taillée sur mesure.

Un fait mineur n’échappe pas à l’examen de la raison après la formation du gouvernement post-dissolution. C’est l’auto-flagellation symbolique du ministre de la défense qui a cédé son portefeuille arraché il y a quelques mois, à son frère Kogui. Et un fait insolite porte la signature d’Onifadé qui a trouvé la porte de sortie suite à sa balade au gouvernement et le saut de portefeuille en portefeuille.

Concrètement, la suspension du gouvernement aura été un excès. Le roi aurait dû se passer de cette brutalité et enfanter sans bruit cette équipe pâle et ordinaire. Politiquement, la dissolution n’a peut-être pas encore livré tous ses secrets. Ça sent par endroits des règlements de compte et un changement de stratégie pour la réalisation de sinistres projets. Le vaste remaniement sur fond d’affaires de tentatives d’empoisonnement a ses spécificités. Qui sait ? Certains ont peut-être fait les frais de l’obsession Talon qui ronge le roi. Et l’illusion s’installe !

Sulpice Oscar Gbaguidi

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