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Sophie Adonon : L’écrivaine qui ne s’inspire que du Bénin
Publié le mardi 13 aout 2013   |  L`événement Précis


Sophie
© Autre presse par DR
Sophie Adonon écrivain


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Deux ouvrages enrichissent les arcanes de la chaine du livre au Bénin depuis le samedi 10 août dernier. Ils portent la signature de la romancière béninoise, Sophie Adonon résidente aux Mans en France. A l’instar des trois précédentes publications, ces deux ouvrages sont inspirés des réalités béninoises. Et pourtant, leur auteure, Sophie Adonon paraît si loin de sa terre natale, Houansougon, sise dans la commune d’Agbangnizoun. Et depuis 30 ans déjà.
Sourire facile, allure d’une battante au verbe enrichi, Sophie Adonon, avec sa taille moyenne, laisse respirer en elle, la vie naturelle. Même son style vestimentaire rappelle ses origines africaines. Elle ne se fait presque jamais belle sans une perle au coup. La perle, symbole du pouvoir royal en région du Plateau d’Abomey, sa terre natale. Ce rappel du terroir, Sophie Adonon ne s’en est pas privé lorsque par coup d’un événement malheureux survenu dans sa vie en 1992, elle fut piquée par la passion d’écrire. De ses romans « Le sourire macabre », « Le plat qui se mange froid », « Le cœur insomniaque » en passant par« Parole d’immondices » et « Pour une poignée de gombo », les deux derniers ouvrages qui sont lancés au Bénin le samedi 10 août dernier à Palm Royal Hôtel sis à Glo Dénou dans la commune d’Abomey-Calavi, Sophie Adonon laisse transparaître son amour pour la culture de son pays. Tout comme d’abord par le choix des personnages. A dessein, l’écrivaine désigne ses personnages par des noms à connotations indigènes qui lui permettent de rendre facilement plus accessibles ses écrits à ses compatriotes du Bénin. A titre illustratif, Lionel Aza a été désigné comme le personnage principal de son roman policier « Cœur insomniaque ». Littéralement, « Aza » signifie en langue maternelle fon, celle de l’auteure de ce roman, « chapeau ». En collant au personnage principal ce nom, Sophie Adonon, veut certainement rappeler à ses lecteurs que c’est bien lui qui chapeaute tout, ou qui est la pierre angulaire autour de laquelle toute l’histoire se déroule. Et c’est justement ce que nous démontre le Commissaire Lionel Aza dans ce roman à travers ses enquêtes plutôt compliquées, mais héroïques. Bercée dans la tradition de sa grand-mère à Houansougon, un arrondissement de la commune de Bohicon située à quelques encablures d’Abomey, sa ville natale, Sophie Adonon plonge ses lecteurs dans certaines réalités culinaires dans son tout nouveau roman de tragédie baptisé « Pour une poignée de gombo ». Il s’agit des mets comme « gowé », « abla » et consorts qui sont aujourd’hui en voie de disparition, mais que l’auteur s’efforce non seulement de ressusciter, mais de promouvoir en terre étrangère. Cet attachement à sa terre natale, le Bénin, le lui a reconnu. L’année dernière, la spécificité de son roman « Sourire macabre » a convaincu les organisateurs du Brevet d’Etude du premier cycle (BEPC) qui ont proposé un extrait de son texte qui a servi pour l’épreuve de français. Autour du nouveau roman « Pour une poignée de gombos », des voix s’élèvent d’ores et déjà pour sa programmation dans le système éducatif béninois. « Nous devons promouvoir nos auteurs nationaux. Le livre « Pour une poignée de gombos » est inspiré à 100% du Bénin et les valeurs qu’il véhicule méritent qu’on le programme dans le système éducatif. Nous allons mener le combat pour qu’il en soit ainsi », a commenté Agbokpanzo Michel, le Directeur du CEG Agbangnizoun présent à la cérémonie de lancement de l’ouvrage. Mère de cinq enfants dont une fille, tous métisses, Sophie Adonon boucle cette année, ses 49 ans d’existence malgré le visage rayonnant qu’elle présente. Titulaire d’une Maîtrise en Sciences juridiques, elle collaborait avec une Etude de Notaire en France avant de se donner depuis 2008, un congé sabbatique pour mieux s’occuper de sa vie de famille. Mais à l’écriture aussi. Une carrière qu’elle ambitionne enrichissante pour s’engager dans son pays, le Bénin dans la lutte contre l’illettrisme.

Donatien GBAGUIDI

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