Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Marche des forces de l’opposition : Colère dans la rue : le ministre de l’Intérieur défié
Publié le jeudi 7 mai 2015  |  Le Matinal
Le
© Autre presse
Le ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et des cultes, Simplice Dossou Codjo




Prétextant de marches des forces du régime, le ministre de l’Intérieur sort un communiqué pour interdire la manifestation prévue par l’opposition ce jour. Mais rien ne devrait empêcher que la colère des populations s’exprime à travers les rues pour dénoncer la délinquance contre la République.

Que peuvent Yayi Boni et son ministre de l’Intérieur, de la sécurité publique et des cultes Simplice Codjo Dossou pour arrêter la colère des populations décidées à marcher dans les rues de Cotonou ce mercredi 06 mai pour dire non à l’arbitraire, à l’imposture et surtout à la tentative d’enlèvement du député Candide Azannaï ? Rien. Alors que la mairie de Cotonou a autorisé la marche et que la Gendarmerie et la Police y ont favorablement répondu, allant jusqu’à définir l’itinéraire, le ministre de l’Intérieur rend public un communiqué dans la soirée d’hier pour interdire la manifestation sous prétexte d’affrontement avec d’autres marcheurs. Son communiqué est en retard sur les évènements et cela est totalement honteux pour un gouvernement qui va de contradiction en contradiction et de provocation en provocation. Coutumier des frasques et des décisions inappropriées, Simplice Codjo Dossou vient de poser un acte dangereux.

On se demande comment il gère son département pour ne pas savoir que la Police dont il est le ministre de tutelle, a été étroitement associée à la manifestation au même titre que la Gendarmerie nationale, toutes deux représentées lors des préparatifs par les directeurs généraux adjoints. Avec les organisateurs, ils ont eu une séance à la Direction générale de la Police nationale et ensemble sur le terrain, ils ont fait la reconnaissance de l’itinéraire. A partir de ce moment, on se demande ce que vient chercher le communiqué de Simplice Codjo Dossou. A la lecture de son communiqué, les arguments qu’il a développés pour justifier sa décision n’ont aucun poids et relèvent d’un entêtement du régime à semer des troubles à l’ordre public. Cette décision complètement inattendue n’honore pas ce gouvernement encore moins le ministère de l’Intérieur dont il a la charge, mais bien au contraire révèle la dichotomie, l’incohérence et la propension du gouvernement à tout improviser. Comme un déconnecté, Simplice Codjo Dossou a choisi d’ouvrir la porte au désordre en prétextant qu’il y a d’autres groupes qui marchent ce même jour et sur le même itinéraire que les Forces de l’opposition. S’il y a désordre au cours de la manifestation, il sera désigné comme le seul responsable. Car, il envisage des affrontements sur le terrain. Il a envie de créer une nouvelle situation déplorable sur une terre qui est hostile au régime. Faudrait-il rappeler que son message portant sur la suspension du port de casque durant la période électorale provoque déjà des altercations entre la Police et les populations ? Autant de situations qui renseignent sur ce qu’est cet homme. Qu’il soit un champion qui cultive le mauvais goût et promeut le désordre, c’est son droit, mais qu’il s’amuse avec les sacrifices consentis par ce peuple battant et courageux, n’est pas de son droit.

Il devrait tirer leçon des évènements du lundi qui ont davantage ruiné la réputation du régime et montré l’attachement des populations à leur patrie et aux valeurs démocratiques. La liberté de réunion, d’association, de manifestation font partie du jeu démocratique. Ce sont des notions qu’un ministre de l’Intérieur doit piger et éviter de prendre des décisions qui n’ont rien à voir avec l’Etat de droit. Ce jour mercredi 06 mai, ne doit pas être l’autre 27 décembre 2014. Si, sur instruction du ministre de l’Intérieur, la Police tire ou empêche la marche, c’est la boîte de Pandore qui est ouverte. C’est dresser le lit à tout.
Commentaires