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Marche de protestation à Cotonou hier : L’opposition dans la rue, les militaires dispersent les manifestants
Publié le jeudi 7 mai 2015  |  Matin libre
La
© aCotonou.com par CODIAS
La marche du Collectif des Forces démocratiques
Cotonou 06 Mai 2015. Marche de l`opposition contre les derives du president Yayi Boni




Les membres du Collectif des Forces démocratiques ont protesté mercredi 06 mai 2015 contre la restriction des libertés au Bénin en dépit de l’interdiction du ministre de l’Intérieur. Mais ils ont été mis en fuite par des forces de l’ordre surarmées.

Le doute planait sur sa tenue, mais ses organisateurs ont tenu à l’organiser. Il s’agit bien sûr de la marche de protestation contre les violations des libertés initiée par le Collectif des forces démocratiques. Il entendait dénoncer la tentative d’arrestation du député Candide Azannaï ce lundi. Mais les forces de l’ordre ont rendu la tâche difficile aux manifestants qui bravaient hier une décision d’interdiction de toutes les marches durant le processus électoral en cours prise par le ministre de l’Intérieur. Les militants et sympathisants du Collectif des forces démocratiques massivement mobilisés ce mercredi matin à l’Etoile rouge n’ont pu suivre l’itinéraire défini avec la police mardi soir. De l’Etoile rouge, ils devraient prendre par le boulevard du Canada, l’Hôtel du Port, Collège Aupiais, l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin et finir à la Place du Souvenir. Face au dispositif militaire impressionnant, ils ont pris par Gbégamey et le Codiam pour atteindre la place du souvenir. Mais c’était sans tenir compte de la mobilisation des forces de l’ordre surarmées envoyées dans presque toutes les rues donnant accès au point de chute. Les membres du Collectif n’ont pu rejoindre l’ex place des martyrs. Les gendarmes et les policiers ont bloqué toutes les rues. Les voies d’accès à la résidence du Chef de l’Etat (Cadjèhoun) et au Palais de la Marina, sont, elles également, militarisées. A la tête de la manifestation, il y avait entre autres le député Candide Azannaï, le premier adjoint au maire de Cotonou, Léhady Soglo, le député Eric Houndété, Janvier Yahouédéou, le syndicaliste Paul Issè Iko. Mais aussi Issa Salifou qui a rejoint la foule au cours de la marche. A quelques mètres de la place Cardinal Bernardin Gantin, près de Codiam, les protestataires se sont retrouvés face aux militaires. Ils étaient presque pris en tenaille. Mais certains n’étaient nullement impressionnés. Ils voulaient en découdre avec les forces de l’ordre. Il y a eu des négociations entre les organisateurs de la marche et les militaires. Mais rien n’y fit. Les marcheurs n’entendaient pas rebrousser chemin. Derrière les manifestants en première ligne, des pneus sont brûlés et des projectiles sont lancés en direction des policiers et gendarmes. Dans la foulée, les forces de l’ordre font des tirs de sommation puis font usage du gaz lacrymogène et créent la débandade. Les manifestants sont mis en fuite. Chacun a dû se trouver un peu après 13 heures une issue.

Dispersés par les forces de l’ordre, certains leaders politiques se sont portés dans l’après-midi de ce mercredi vers la télévision privée Canal 3 Bénin pour s’adresser à la population. Mais leur apparition à la télévision ne durera que quelques minutes. Le siège de Canal 3 Bénin a été très tôt encerclé par les forces de l’ordre. Les gendarmes et les policiers ont même fait usage du gaz lacrymogène aux alentours de la station. Des journalistes ont été intimidés durant au moins deux heures. Les leadeurs politiques aussi. Le Collectif des forces démocratiques a manifesté ce mercredi son mécontentement face aux violations des libertés. Mais visiblement pas assez. N’ayant plus d’autres moyens pour s’exprimer, il a entre autres publié une déclaration dans laquelle il « met en garde le Chef de l’Etat et ses sbires contre toute action future visant à fragiliser les fondements de notre démocratie». Lire ci-après la déclaration.

Déclaration du Collectif des forces démocratiques


Le lundi, 04 mai 2015, une horde de soldats aux ordres du président de la République, s’est présentée au domicile de M. Candide Azannaï, député en exercice, sous le fallacieux prétexte de lui notifier une convocation, suite à la plainte déposée par M. Boni Yayi.

Cette opération conduite en violation de toutes les règles en vigueur en matière d’interpellation d’un député, n’est en réalité, ni plus ni moins, qu’une tentative d’enlèvement qui, heureusement, a été avortée grâce à la mobilisation des populations de Cotonou.

Au regard de cette nouvelle escalade dans les dérives totalitaires du pouvoir et des évènements déplorables qui s’en sont suivis dans la ville de Cotonou, le Collectif des forces démocratiques :

1) Condamne avec la derrière rigueur cette nouvelle atteinte aux libertés, et le mépris des textes régissant notre République

2) Remercie et félicite toutes les citoyennes et tous les citoyens massivement sortis pour organiser la résistance et empêcher la forfaiture;

3) Exige le retrait de la plainte contre l’honorable Azannaï et la sanction des commanditaires et des exécutants des actes attentatoires à l’intégrité physique des citoyens ce 04 mai 2015

4) Met en garde M. Boni Yayi, son gouvernement et ses sbires contre toute action future visant à fragiliser les fondements de notre démocratie

En tout état de cause, le Collectif des forces démocratiques se tient aux côtés du peuple désormais debout pour riposter à la hauteur des provocations du régime aux abois de Boni Yayi

Fait à Cotonou, le 06 mai 2015

Signé le Collectif
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