Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

L’ancien ministre Ganiou Soglo : « Candide Azannai a dit des choses graves »
Publié le jeudi 7 mai 2015  |  Matin libre
L’ancien
© Autre presse par DR
L’ancien ministre de la Jeunesse, des Sports et Loisirs, Ganiou Soglo.




Dans une interview accordée à votre quotidien Matin Libre, Ganiou Soglo, ancien ministre de la Culture, de la jeunesse et des Sports se dit « totalement » contre cette marche de l’Opposition. Car, elle peut engendrer des débordements, a-t-il laissé entendre. Pour l’ancien ministre de Yayi Boni, « Candide Azannai a dit des choses graves, en nous rappelant qu’il savait que le Chef de l’Etat était soi disant malade, fou. Pourtant, lui et d’autres ont bien emmené le Chef de l’Etat au pouvoir en 2006 », a rappelé Ganiou Soglo tout en appelant les jeunes à une prise de conscience.

Monsieur le Ministre, vous étiez Lundi dernier au domicile de Candide Azannai. On vous a d’ailleurs vu essuyer des tirs de gaz lacrymogène en tentant de gagner son domicile. Qu’est ce qui a motivé votre présence sur les lieux ?

Je dois dire que ma présence au domicile du député Candida Azannai était motivée par la défense de nos acquis démocratiques. Le peuple béninois est descendu dans les rues en 1990 afin de défendre sa liberté de parole, de déplacement. Des gens ont risqué leurs vies pour l’avènement de la démocratie dans notre pays.

Vous avez déploré ensuite les violences qui s’en sont suivies. Craigniez-vous un débordement ?

Après les élections législatives qui se sont déroulées dans des conditions somme toute tranquilles, je pense qu’il était mal venu que le Chef de l’Etat fasse adresser cette convocation à l’Honorable Candide Azannai. Il y a des textes et des lois qui régissent notre pays. Si le Président de la République, à juste titre, s’est senti calomnié, il y a une procédure que le Chef de l’Etat aurait dû saisir, en s’adressant au bureau de l’Assemblée Nationale. C’est bien ce que je désigne entre autres par les acquis chers à notre démocratie qu’il faut défendre. Sinon, n’importe qui peut être interpellé sans une procédure judiciaire appropriée ; et ca, nous n’en voulons pas. Au sujet des violences, je l’ai dit aux jeunes quand je me suis rendu sur place Lundi pendant les échauffourées. Ils ne doivent jamais perdre de vue que ils seront les premiers atteints par cette violence ; et qu’il ne faut surtout pas qu’ils servent de chair à canon aux politiciens. J’ai eu également à rappeler que j’ai été choqué, d’une part par le contenu des propos du Chef de l’Etat envers Candide Azannai, mais aussi par la réplique de ce dernier d’autre part. La chose la plus importante pour notre pays, c’est la sécurité. Si des acteurs politiques en viennent à s’invectiver alors qu’il y a des problèmes d’emploi, de logement, de santé ou encore d’éducation, eh bien, on emmène le pays à la dérive. J’ai fait observer aux jeunes que dans un pays pas loin de chez nous, un de ses Présidents a tenu des propos contre l’actuel Président il y a de cela douze ans. Dix ans de guerre, de drame s’en sont suivis dans ce pays. Aujourd’hui, cet ancien Président appelle à voter pour le même contre qui il tenait ces propos. Le peuple aurait pu s’en passer. Les jeunes doivent arriver à faire la différence entre les politiciens et les hommes politiques. Candide Azannai a dit des choses graves, en nous rappelant qu’il savait que le Chef de l’Etat était soi disant malade, fou. Pourtant, lui et d’autres ont bien emmené le Chef de l’Etat au pouvoir en 2006. Si les accusations s’avèrent vraies, c’est extrêmement grave. Je tiens à rappeler aussi que le même Candide Azannai, après les élections en 2011, a eu à incriminer ceux de l’opposition avec qui il est aujourd’hui. En ce qui me concerne, je n’ai pas attendu Candide Azannai pour savoir et dire que notre pays allait connaître des moments difficiles. En 2012 déjà sur Africa 24, je disais que le Chef de l’Etat, au lieu de se préoccuper des questions importantes, du secteur privé, de l’emploi des jeunes, voulait réviser la constitution.

Suite à cet incident, une marche à été programmée pour ce jour, autorisée par la Mairie et interdite par le Ministère de l’Intérieur. Ladite marche a été maintenue par les organisateurs et est en cours en ce moment. Quelle est votre position Monsieur le Ministre ?

Je suis totalement contre car cette marche peut engendrer des débordements. Que voulons-nous ? Le chaos ? Le Chef de l’Etat est entrain de terminer son mandat. Même si nous regrettons la procédure qui visait le député Azannai, dans notre pays qui a longtemps été un exemple de démocratie, et que une marche est maintenue et faite alors qu’elle est interdite, cherchons nous à créer une situation conflictuelle ? J’espère que la marche sera pacifique et bien encadrée et qu’il n’y aura pas de violences. Le Bénin n’a pas besoin de ca. On va casser, détruire du matériel que nous paierons encore plus tard. Il faut savoir raison garder.

Comment entrevoyez-vous la fin de tout ceci Monsieur le Ministre ?

J’ai malheureusement le sentiment que les deux camps veulent en découdre. Et ce n’est évidemment pas la meilleure solution. J’espère que les deux camps qui s’invectivent aujourd’hui n’amèneront pas notre pays dans une situation que nous regretterons. Parce que excusez moi, les mêmes qui s’invectivent aujourd’hui et qui ne proposent pas une sortie de crise raisonnable avec des propositions concrètes, pratiques pour les entrepreneurs de notre pays, pour les accompagner dans leurs recherches de financement afin de générer des emplois et des revenus , demain, si il y a le chaos, ils se retrouveront tous autour d’une table, pour former un gouvernement d’union nationale, pour continuer à se partager un gâteau qui ne touche pas le plus grand nombre. Et c’est ca qu’il faut rappeler à nos concitoyens. Je veux dire aux jeunes : vous vous battez pour des députés, des élus publics, qui ont été incapables depuis près de vingt cinq ans, en dehors du code de la famille porté par l’Honorable Rosine Vieyra Soglo, de voter des lois sur le logement, le financement du sport, sur l’éducation, la santé etc… ; des lois qui auraient pu soulager nos populations. Je crois que il faut rappeler à notre jeunesse que ceux qui se disent les candidats des jeunes, des plus mal lotis ne sont pas forcement ceux qui défendent leurs droits et leurs intérêts.

Nous vous remercions Monsieur le Ministre.

Réalisé par M.M.
Commentaires