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Le Matinal N° 4162 du 12/8/2013

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Nouveau gouvernement de Yayi Boni : les treize griots malins
Publié le mardi 13 aout 2013   |  Le Matinal




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13 ministres ont été reconduits dans le nouveau cabinet formé par le Chef de l’Etat. Officiellement ce choix permettra de rester dans la continuité de l’action gouvernementale. Mais vu le bilan de ces personnalités et les défis sociopolitiques que le Bénin se doit de relever, seuls des arguments impertinents expliquent leur maintien.

Le Chef de l’Etat a choisi de poursuivre l’aventure avec 13 ministres du gouvernement « dissout » jeudi 8 août 2013. 50 pour cent de ses anciens collaborateurs ont donc été reconduits malgré la crise socioéconomique, conséquence immédiate de leur mal gouvernance. Leur maintien n’augure donc de rien bon pour le pays. En effet. Le premier du lot est le Professeur François Abiola, nouveau ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur. Ce transfuge du Mouvement africain pour le développement et le progrès (Madep) a réussi à gagner la confiance de Yayi Boni car il est devenu son griot ou encore l’un de ses hommes de main dans le Plateau. Le Professeur Abiola apôtre de la révision de la Constitution est aussi bien déterminé, tout comme le ministre de la Culture Jean-Michel Abimbola, à aider le président de la République à s’accrocher au pouvoir après 2016. Les deux multiplient de fausses communications face aux populations du Plateau pour réussir cette entreprise risquée. Révisionniste convaincu lui aussi, le ministre Eric N’Da a pu sauvegarder son poste. Quant à Jonas Gbian, ministre de l’Economie et des finances, il reste un homme de confiance de Yayi Boni malgré les contreperformances du pays en matière de croissance. Pour continuer à tromper le peuple, le Chef de l’Etat a décidé garder avec lui cette compétence qui ne peut seule, en tout cas, rien tant les défis sont énormes. A quoi serviraient en effet au cœur d’un système, des compétences ayant poings et pieds liés ? De la figuration.

Djimba pour compliquer l’existence à Abt…

Durant plus de deux ans, le ministre Alassane Soumanou Djimba a distrait les jeunes sur les perspectives de l’emploi au Bénin. Aucune mesure d’accompagnement n’a été prise pour inciter la jeunesse désœuvrée à s’occuper. Rien que de promesses irréalisables. Griot lui aussi de Yayi Boni, il accomplit bien sa mission dans son intérêt à lui et celui du prince. Natif de la Donga, le ministre a été recommandé par le roi de Djougou. Et comme le président Yayi Boni a compris qu’il peut bien l’utiliser contre Abdoulaye Bio Tchané jusqu’en 2016, conserver un tel homme au gouvernement ne lui posait plus aucun problème.

Pasteurs comme Yayi

Les raisons sous-tendant le maintien de Martial Souton, Raphaël Edou et Valentin Djènontin dans l’Exécutif semblent les mêmes avec quelques nuances. Les trois personnalités sont en effet les frères en christ de Saint Thomas. Pieux, ils font partie du cercle évangéliste qui continue d’embobiner le « peuple de Dieu » et de le retenir dans les liens du « yayisme » malgré les difficultés qu’il endure. Outre ce rôle qu’il joue auprès du monde des croyants, le nouveau Garde des Sceaux, Valentin Djénontin est l’une des cartes maîtresses dont le président Yayi se sert désormais pour contrôler Abomey-Calavi. Le Chef de l’Etat utilise ce fidèle pour affaiblir Claudine Prudencio, la députée, dont l’influence ne cesse de grandir au sein des masses.

Barthélémy Kassa, l’autre manipulateur…

La ministre Fatouma Amadou Djibril était presque à la porte. Et de sources informées, c’est suite à ses jérémiades, que Yayi Boni l’a repêchée. Mais visiblement, elle fera piètre figure car elle ne peut gérer le département de l’Agriculture qui demande des compétences certaines. A la différence de la nouvelle ministre de l’Agriculture, le Professeur Akoko Kindé Gazard est une compétence avérée. Mais le Chef de l’Etat a tôt fait de l’instrumentaliser. Yayi Boni l’avait nommée à la tête du ministère de la Santé pour la présenter comme la caution intellectuelle du Régime d’assurances maladie universel (Ramu) ; le Ramu un machin déjà critiqué par les organisations syndicales comme un nouveau scandale. Le Professeur Gazard a donc intérêt à quitter très tôt le navire Yayi qui peut bien chavirer à cause de la gestion de certains ministres comme Barthélémy Kassa. Tambourinaire invétéré et danseur attitré, le ministre de l’Energie sert au peuple du mensonge pur. Véritable manipulateur, il fait tout pour convaincre le peuple béninois, comme Yayi Boni, que son salut se trouve dans les hydrocarbures. Un mensonge auquel le président Yayi Boni croit dur comme fer, en fait une préoccupation et engrange d’ailleurs des ressources nationales dans une hypothétique campagne d’exploration. L’objectif est bien connu : faire de lourds investissements afin de justifier la mauvaise gestion.

Marcel de Souza ou le beau-frère.

Le ministre du Développement n’a pas de bilan. Durant un plus de deux ans, il a perdu son temps à défendre Yayi Boni au lieu d’agir. Le donneur de leçon (surtout à l’endroit des opposants) a gratuitement profité des devises de l’Etat. Et on peut affirmer que Marcel de Souza doit son maintien au gouvernement aux liens qui le lient au Chef de l’Etat. Yayi Boni a été reconnaissant envers son beau-frère pour son soutien toujours renouvelé. S’il n’existe pas de liens familiers entre le ministre Nassirou Bako-Arifari et le Chef de l’Etat, on pourrait aisément souligner que l’actuel ministre des Affaires étrangères est resté au poste pour services rendus en 2011. Yayi lui est redevable. Il ne peut se séparer de cet homme qui lui a permis de se succéder à lui même par K.O grâce à la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) très contestée.
Les 13 ministres repêchés ne le sont pas parce qu’ils le méritent tous ou parce qu’ils veulent se sacrifier pour le développement du Bénin. Le Chef de l’Etat a des objectifs politiques qu’il veut atteindre coûte que coûte. Et pour y parvenir, il fallait s’entourer de gens pour la plupart soumis.

AT

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