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DONGA/SOCIETE : Les populations vivent le martyre de la pénurie d’eau à Djougou
Publié le vendredi 8 mai 2015  |  ABP
Pénurie
© Autre presse par DR
Pénurie d’eau à Dassa et Glazoué




Djougou - Les populations de Djougou, comme chaque année dans les mois d’avril et mai, vivent le calvaire que leur impose l’assèchement des sources d’eau potable.

Les puits sans eau, le barrage à sec, l’agence locale de la société nationale des eaux du Bénin (Soneb) n’arrive plus à satisfaire les besoins en eau potable et les populations manquent cruellement de ce liquide précieux. Le désespoir et la déception sont, entres autres, les sentiments autours desquels les populations s’accordent.

« A quatre heures du matin, j’ai tourné pour bénéficier de la chaleur de mon épouse, mais à ma grande surprise, j’ai constaté qu’elle n’était plus au lit, je sors rapidement dehors et je la vois revenir du puits, c’est vraiment décourageant », a laissé entendre Fofana, un tranquille père de famille. Loin d’être amusante, cette réalité traduit pleinement la souffrance des femmes de Djougou en cette période. Tout comme cette dame, elles sont très nombreuses, ces femmes de la cité carrefour qui, au quotidien, guettent le premier chant du coq pour prendre d’assaut les rares puits du quartier qui contiennent encore un peu d’eau.

Il est 1 heure du matin, ce vendredi 1er mai 2015 à la pompe à motricité humaine de l’école primaire publique de Yasmssa-Gah dans le 2ème arrondissement de Djougou. C’est depuis la veille, à 19 heures, que les bidons et les bassines s’entrechoquaient à la pompe. Après près de trois heures d’attente, Boukari Samiratou et sa sœur jumelle, Aichath, parviennent enfin à se servir. Leur tour est arrivé. Mais juste à côté d’elles, Falilath, une mère au foyer et une jeune fille se chamaillent, parce que la jeune fille pense qu’elle doit se servir avant contrairement au gérant de ce point d’eau.

Lorsqu’on s’offre une balade à n’importe qu’elle heure dans la ville de Djougou, le spectacle est unique avec le ballet des bidons dans les tricycles, les pouce-pouce, les camions et autres moyens de déplacement à la recherche d’eau potable.

Les populations affluent aussi vers quelques points de vente de l’eau de la Soneb. Les plus endurants attendent jusqu’à deux heures du temps pour avoir une bassine d’eau. La tension ne tarde pas à monter chez les moins patientes. Les injures, les bousculades et les réclamations sont légion.

Des ménages parcourent près de 10 kilomètres voire plus avant de s’approvisionner en eau.

Selon les populations, et comme on peut le constater aisément dans certains quartiers comme Bassala, Yalouwa, une partie du Taifa, les gouttes d’eau qui sortent par moment des robinets de la Soneb sont loin d’être une eau potable, vu les saletés dont elles sont chargées. Cette eau est jaunâtre, chargée de débris et dégage l’odeur de la boue.

Le cri de cœur est le même dans les ménages parcourus, la population se dit délaissée, interpelle les autorités à divers niveaux et se demande véritablement à quand la fin de ce calvaire.

Dans une interview accordée à l’ABP le 10 avril dernier, le chef agence Djougou de la Soneb, Moïse Kossi Djakpo a laissé entendre que, dès que le barrage va s’assécher, la Soneb va affréter des camions-citernes pour faire le rapprochement, en attendant que le raccordement des forages de Bariénou au réseau qui ravitaille la ville ne soit prêt. Malheureusement, actuellement le constat est non seulement tristement dramatique.

Faut-il le rappeler, le chef de l’Etat, Boni Yayi avait tout de même donné de l’espoir à la population de Djougou le 31 mars 2014 par le lancement des travaux de renforcement des systèmes d’alimentation en eau potable du centre secondaire de Djougou. Prévus pour durer six mois, ce projet devrait permettre la réalisation de 17 nouveaux forages d’exploitation, de 04 unités de traitement, de 11OO branchements promotionnels, la réhabilitation de la retenue d’eau de Djougou, la construction et la réhabilitation de réservoirs, l’extension et le renforcement des réseaux d’adduction et de distribution sur une longueur de 104 kilomètres et la construction de 100 latrines pour l’assainissement individuel. Il devrait aussi permettra d’améliorer la desserte en eau potable en quantité suffisante et en qualité du centre secondaire de Djougou. Mais après deux ans, les travaux ne sont toujours pas achevés et Djougou manque cruellement d’eau.

ABP/IM/JFH
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