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Affaire FBF/Ministère des Sports : Quelle avancée après le passage de l’émissaire de la FIFA ?
Publié le samedi 9 mai 2015  |  La Nation
L`expert
© Autre presse par dr
L`expert de la Fédération internationale de football association (FIFA), M. Primo Covaro






Déjà près de six mois que le gouvernement a pris la décision de retirer l’agrément à la Fédération béninoise de football (FBF). Mais apparemment, les lignes n’ont tellement pas bougé, malgré l’installation, mardi 14 avril dernier, des membres du Comité de réunification et d’orientation nouvelle du football béninois (CRO) par le ministre de la Jeunesse, des Sports et Loisirs, Idrissou Safiou Affo. Le football béninois, au lendemain du départ du responsable des Associations nationales de la FIFA, Primo Corvaro envoyé en mission à Cotonou et au regard des séances qu’il a tenues avec les différents acteurs impliqués, est plus que jamais dans l'impasse.

Le football béninois est sérieusement malade et seule une thérapie de choc et appropriée saurait le tirer d’affaire. Aussi, la plupart de ses férus avaient-ils qualifié de courageuse la décision de retrait de l’agrément à la Fédération béninoise de football accusée d’être à la base de tous les maux dont il souffre aujourd’hui. Mais passé l’euphorie, le doute s’est emparé d’eux, au lendemain du départ du responsable des associations nationales de la FIFA, Primo Corvaro, dépêché à Cotonou pour une mission. Ils ont commencé par déchanter.

La position de la FIFA réaffirmée

En effet, l’émissaire a été mandaté par la FIFA et par la CAF pour venir s’enquérir de la situation qui prévaut au Bénin, après la décision de retrait de l’agrément par le ministre des Sports. Au cours de son séjour de 72h qui n’a pas été de tout repos, il a tour à tour rencontré le président du Comité national olympique et sportif béninois (Cnosb), Julien Minavoa, les différentes composantes du Comité exécutif actuel de la FBF et le ministre des Sports, Idrissou Safiou Affo. L’occasion lui a permis de leur rappeler la position de la Fifa qui avait déjà été mentionnée dans ses deux précédentes correspondances. Dans lesdits courriers, faut-il le rappeler, la Fifa avaient clairement souligné que cette décision constitue une interférence directe dans les affaires internes de la FBF et viole les articles 13 et 17 de ses statuts qui obligent ses associations membres à gérer leurs affaires de façon indépendante. La conséquence de cette situation, n’a pas cessé de répéter Primo Corvaro à chacun de ses interlocuteurs, c’est que le ballon ne roule plus au Bénin. Le souci de la FIFA, a-t-il insisté chaque fois, c’est que les problèmes au sein d’une famille de football n’empêchent pas le ballon de rouler.

Dans l’attente du verdict

Les éléments de réponses recueillis, Primo Corvaro se chargera de les consigner dans un rapport. Lequel sera transmis dans le courant de la semaine prochaine à la Fifa et à la Caf, dès son retour à Zurich. A ces instances faîtières donc de se concerter, pour éventuellement prendre une décision ou émettre une opinion sur la situation actuelle de la FBF. De leurs appréciations et décisions, dépend désormais l’avenir du football béninois.
Déjà, au vu des différentes rencontres qu’il a eues, il a, sans se prononcer par rapport au verdict que ces institutions pourraient arrêter, reconnu que la situation du football béninois est préoccupante. Selon lui, les crises répétitives n’honorent pas le Bénin et son football.
L’envoyé de la FIFA a toutefois laissé entendre que la seule condition pour toute reprise, serait un retour à la situation qui prévalait avant la décision de retrait d’agrément. Autrement dit, le Comité exécutif qui était en place, devrait reprendre sa place pour finir son mandat.
«…Notre Commission est habituée à ce genre de mission. Très souvent, les associations nationales sont confrontées soit à des problèmes d’ingérence soit à des problèmes de dissension interne. Mais au regard de tout ce que nous avons reçu comme informations, vous êtes confrontés aux deux catégories de problèmes. Vous avez l’ingérence du gouvernement et des problèmes internes. Mais nous sommes venus surtout pour l’ingérence. Quand nous avions été informés des actes de votre gouvernement et de la décision du ministre des Sports, nous n’avons pas voulu sanctionner automatiquement le Bénin», a précisé Primo Corvaro, avant de quitter Cotonou. « Suspendre la FBF au lendemain de cette décision, l’aurait empêchée avec ses responsables de participer au dernier congrès de la CAF et au prochain congrès de la FIFA dans quelques semaines. Pour l’instant, de tout ce que nous avons reçu comme informations et documents, le Comité continue de fonctionner selon les textes », a-t-il poursuivi. «… S’il y a sanction, il est inutile de penser qu’un comité de normalisation puisse être mis en place et qui va conduire à de nouvelles élections. Ce n’est pas possible», a tranché Primo Corvaro comme pour dénier toute légitimité au CRO présidé par Jerôme Carlos devant la FIFA. La preuve, il n’a pas rencontré les membres du comité créé par arrêté N°061/MJSL/DC/SGM/DRFM/DES/SP du 8 avril 2015 et qui a pour mission de revoir les textes afin de faire des propositions pour la réorganisation totale du football béninois.

Quel crédit au comité?

Quelle crédibilité devrait-on accorder alors aux travaux de ce comité qui dispose de trois mois pour, entre autres, procéder à la définition de nouvelles orientations pour le football béninois, en conformité avec la Politique nationale des Sports (PNS), organiser un forum national regroupant tous les acteurs, élaborer un cadre juridique, institutionnel et organisationnel de la pratique du football au Bénin, suivant les nouvelles orientations définies et réunification de toute la famille du football béninois. Déjà que le président du CNOSB, Julien Minavoa, a sa position par rapport à la décision de retrait d’agrément à la FBF et que le représentant du CNOSB au sein du CRO, n’y a jamais pris siège, ledit comité avait déjà du plomb dans les ailes. Voilà donc un Comité de réunification et d’orientation nouvelle du football béninois mis en place et dont les résultats des travaux ne serviront à rien, puisqu’elle n’est pas représentative devant la FIFA.
Le Bénin aurait fait une bonne option, si cette décision de retrait d’agrément devrait lui permettre de procéder au nettoyage systématique de l'écurie d’Augias, avec la mise en œuvre des réformes conséquentes assorties d’une véritable politique de développement du football à la base. Mais malheureusement, tout porte à croire qu'il n'y a eu aucune préparation préalable, avant que le gouvernemet ne prenne la décision. Encore faudrait-il que le moment venu, le Bénin ait les textes régissant son football conformément à ceux de la FIFA, lorsqu’il se décidera à se présenter à elle. C’est à croire qu’on s’achemine vers une sanction ou une suspension du Bénin par la FIFA. Auquel cas, la participation des Ecureuils à la CAN 2017 dont les éliminatoires débutent dans quelques semaines, est sérieusement compromise.
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