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Azannaï philosophe et samouraï
Publié le mercredi 13 mai 2015  |  24 heures au Bénin
Candide
© aCotonou.com par CODIAS
Candide Azannaï, président et fondateur du parti politique Restaurer l`Espoir, candidat pour les legislatives prochaine sur la liste de l`Union fait la Nation photo prise lors du Sortie officielle du parti des Forces Démocratiques Unies.
Cotonou, le 14 mars 2015 au Palais de Congres




​A la vue des échauffourées du lundi 4 mai à Cotonou, d’honnêtes citoyens, pris de panique à l’idée d’une possible insurrection populaire, ont demandé à d’autres honnêtes citoyens, dont le chroniqueur, d’intervenir auprès d’Azannaï (Az) pour qu’il mette de l’eau dans son vin. Selon eux, le bouillant député aurait été excessif dans les propos par lui tenus pour répliquer aux injures du Chef de l’Etat à son égard lors des récentes législatives.
​Or donc, qu’est allé chercher le Chef de l’Etat dans la galère de la campagne des législatives ? La décence et l’esprit de la loi le tiennent à l’écart de ses joutes partisanes. Prendre de la hauteur pour rester toujours le Président de tous et ne pas dégringoler au rang de chef de clan. Ce fut le digne comportement de ses deux prédécesseurs à la Marina. A leur opposé, il se jette dans l’arène et se met à boxer ses prétendus adversaires. Tous des ‘‘vendus’’, selon lui. Et contre Az il décoche l’uppercut sanglant de ‘‘petit bandit de Jonquet’’. L’honorable député, ‘‘représentant de toute la nation’’, en est ébranlé. Il éponge un petit filet de sang et se redresse. Orage. Vibrant de colère, il y va de nombreux uppercuts sonores sur l’apprenti Blaise Compaoré du Bénin (BCB) qu’il veut balancer par-dessus les cordes à la foule hurlant hurrah. Pour éviter une brutale vacance du pouvoir, l’arbitre met fin au combat et déclare Az vainqueur aux points. C’est justice. Et l’on devrait féliciter Az et non l’appeler au respect de l’aîné ou du chef. La catégorie politesse disparaît quand deux coqs se battent.
​BCB aura voulu sans doute imiter Hercule dont il fut l’un des conseillers à l’économie et qui l’envoya à la BOAD à Lomé. Fâché contre son ex-ami et protégé Az, Soglo lui avait servi gentiment du ‘‘philosophe de Jonquet’’. Appréciation élogieuse, car seul est en cause Jonquet, dont la population se tient très loin des sphères spinozistes et sartriennes. Pour Hercule donc, Az serait un philosophe très peu crédible, vu que ses supposés étudiants n’exigent de lui aucune élévation. Mais comme philosophe, il peut, par un travail assidu, s’élever lui-même au niveau de ses semblables à Harvard, à Oxford et à La Sorbonne.
​Or, avec le baptême de mépris que lui infligea celui qui le fit naguère ministre de l’Industrie, c’est l’enfer au bout du chemin pour Az. Il n’est même pas un redoutable casseur de banque, bazooka à la ceinture et fusil d’assaut dégainé pour brûler la cervelle à tout policier, gendarme ou vigile qui s’opposeraient à lui – comme dans nos thrillers les plus époustouflants – eh bien non ! Voici Az dans la peau d’un petit-chose, qui fait la poche aux filles sans défense et s’en prend à leurs sacs au cœur des nuits torrides de Jonquet. Un petit-chose qui finira minable maquereau et qu’on retrouvera mort de cirrhose près d’une rigole.
​Bien entendu, Az n’est pas un lâche et scabreux pickpocket à l’avenir loqueteux. Victor Hugo dirait que Az, c’est ‘‘une force qui va’’, et qui s’y connaît en ruptures aussi audacieuses que fracassantes. C’est pourquoi d’ailleurs il intrigue à la fois les politiques et les scientifiques. L’autre jour, le professeur d’Anthropologie, Denis Amoussou-Yéyé, qui milita avec lui à la RB des Soglo, chaussa ses lunettes, tendit tous ses nerfs, et scruta longuement le bonhomme. Il écrivit ensuite, noir sur blanc, qu’Azannaï est un samouraï, c’est-à-dire un guerrier insoumis. L’ancien Chef d’Etat et le professeur, qui ont connu de très près le militant politique Az, ont certainement des raisons justes de le baptiser tour à tour philosophe et guerrier. Le tout est à présent de savoir ce qui l’emporte chez Az : la guerre ou la réflexion. La guerre, sans nul doute. Au demeurant, les librairies n’offrent encore de lui aucune œuvre savante susceptible d’alimenter les recherches approfondies des universitaires. Eu égard à cela, l’on doit recadrer un peu le titre de cette chronique afin de saluer avec amitié, avec également un rien de crainte et de tremblement, Azannaï samouraï… et philosophe.
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