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Dossier fraudes dans l’exécution du Programme Ppea-II : Les premières vérités (Barthélémy Kassa démissionne)
Publié le jeudi 14 mai 2015  |  La Presse du Jour
Conférence
© aCotonou.com par TOP
Conférence sur le thème : "Energies, Ressources Pétrolières et Minières : Moteur d`un Développement Durable au Bénin"
Jeudi 24 Avril 2014, Palais des Congrès, Cotonou : Le Président Boni Yayi procède à l`ouverture officielle de la Conférence sur les Energies, Ressources Pétrolières et Minières Photo : Monsieur Barthélémy Kassa, Ministre Béninois de l`Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l`Eau et du Développement des Energies Renouvelables




Il a fallu moins de huit jours pour que les premières vérités sortent déjà dans l’affaire de fraudes constatées dans l’exécution du Programme pluriannuel d’appui au secteur de l’eau et de l’assainissement (Ppea-II). Une aide de 4 millions d’euros du Royaume des Pays Bas au Bénin. A défaut d’éléments nouveaux au sujet de la responsabilité des uns et des autres, ce qui fait l’actualité dans ce dossier, c’est la démission du Ministre de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’Eau et du Développement des Energies Renouvelables (MERPMEDER), Barthélémy Kassa.

Selon le communiqué du secrétaire général du gouvernement rendu public dans la soirée d’hier, mardi 12 mai 2015, la démission du ministre Kassa est intervenue suite à un entretien avec le Chef de l’Etat. C’est suite à cela que Barthélémy Kassa a jugé bon de déposer le tablier pour permettre la manifestation de la vérité et une transparence dans des enquêtes dans cette affaire. A priori, c’est une bonne chose. Seulement, il en résulte plusieurs remarques. En effet, dans ce dossier, c’est le ministre Barthélémy Kassa qui est directement concerné en sa qualité de ministre de tutelle. La gestion des fonds ne s’est faite que par la direction compétente. Dans notre parution d’hier, nous avions clairement signifié que le ministre de l’économie et des finances n’était pas concerné. La démission du ministre Kassa vient nous conforter dans ce que nous avions écrit. Car, si le ministre de l’économie et des finances et celui du développement (aussi cité) étaient concernés par la gestion des fonds, c’est sûr que Yayi les aurait soumis au même exercice. Ce qui n’est pas le cas. Voilà la première leçon. La deuxième leçon, la formule de la démission du ministre en charge de l’eau n’est qu’arrangement. En ce sens que Barthélémy Kassa devrait être limogé par le Chef de l’Etat et irait répondre de ce dossier devant la Haute Cour de justice, seule institution à même de la juger. Sa démission est une formule habile pour contourner la Haute de justice. Mais, tout compte fait, le développement de ce dossier permettra de situer les responsabilités des uns et des autres. Quel est le degré d’implication du ministre Kassa ? N’est-il pas du tout concerné ? On le saura à travers les enquêtes.
Ce qui est sûr, la démission du ministre en charge de l’eau, ministre de tutelle, est déjà une avancée. Il reste que l’on laisse la Brigade économique et financière (Bef) faire son travail pour la manifestation de la vérité. La dernière leçon à retenir de cette démission est que, selon des sources bien informées, ce sont les Partenaires techniques et financiers qui auraient demandé à Yayi de prendre une décision politique conséquente dans cette affaire de fraudes de l’aide du Royaume des Pays Bas au Bénin. En pleines tractations pour la formation du bureau de l’Assemblée nationale, il était difficile de procéder à un remaniement ministériel technique. Puisque que juste après la formation dudit bureau, l’équipe gouvernementale devrait être remaniée. Il faut aussi noter que depuis, plusieurs voix se sont levées pour demander la démission du ministre. On peut citer celles du ministre Victor Topanou et du président de l’Ong Alcrer, Martin Assogba. Désormais, c’est chose faite.
L’honneur lavé de de Souza et Koutché
Le conseil des ministres a lancé un signal fort en obtenant la démission du ministre en charge de l’eau, M. Barthelemy Kassa. Ce faisant, ce qu’il convient d’appeler, le «détournement d’objet de crédit» prend une nouvelle tournure. Les rumeurs peuvent s’estomper. Barthelemy Kassa voudrait assumer sa responsabilité en tant que Ministre en charge de l’eau. Les partenaires hollandais ont obtenu gain de cause. Leur objectif est de mettre en examen, celui par qui le scandale est arrivé. On sait désormais que le ministère des mines est un nid de corruption crapuleuse. L’honneur des ministres de Souza et Koutché est sans doute sauf. Des enseignements sont à tirer : Primo : le régime de Boni Yayi opte -enfin- pour un standard démocratique de lutte contre la prévarication. Deusio, le gouvernement sauve l’appui budgétaire éventuel des Pays-Bas.
En conclusion, une lueur de lutte contre l’impunité s’éveille sur le Bénin. Il s’en suit que Barthelemy Kassa devra aller jusqu’au bout de sa logique en se mettant à la disposition de la justice administrative et pénale. Ce qui induit un renoncement à siéger à l’Assemblée Nationale. Rappelons que M Barthelemy Kassa a été élu député à l’Assemblée Nationale dans la troisième circonscription électorale (Boukoumbé,Cobly, Matéri, Tanguiéta), le 26avril 2015.


Jean-Marie Sèdolo
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