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Affaire malversations dans la gestion du projet Ppea-II : Mobilisation contre le ministre Kassa
Publié le lundi 18 mai 2015  |  Matin libre
Conférence
© aCotonou.com par TOP
Conférence sur le thème : "Energies, Ressources Pétrolières et Minières : Moteur d`un Développement Durable au Bénin" -
Jeudi 24 Avril 2014, Palais des Congrès, Cotonou : Le Président Boni Yayi procède à l`ouverture officielle de la Conférence sur les Energies, Ressources Pétrolières et Minières Photo : Monsieur Barthélémy Kassa, Ministre Béninois de l`Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l`Eau et du Développement des Energies Renouvelables




Le dossier malversations dans la gestion à la deuxième phase du Programme pluriannuel d’appui au secteur de l’eau et à l’assainissement était également au centre des préoccupations ce samedi au palais des Gouverneurs. Les populations de Porto-Novo n’ont pas fait de cadeau au gouvernement notamment au député Barthélémy Kassa, l’ancien ministre de l’Energie. Mobilisées massivement sur l’esplanade de l’Assemblée nationale, elles ont dénoncé le scandale qui frappe le secteur de l’eau et de l’assainissement. Munis de sachets d’eau "pure water" qu’ils brandissaient, beaucoup ont réclamé la vérité sur l’affaire des 3 milliards de franc Cfa. «Nous ne voulons pas des députés voleurs, fossoyeurs de l’économie nationale», « pas d’immunité parlementaire pour des bandits » ont-ils lancé à la sortie des députés. L’ambiance était tendue ce samedi mais grâce à l’encadrement des forces de l’ordre, la situation n’a pas dégénéré. Néanmoins, les protestataires ont promis revenir à la charge demain mardi.

Ce samedi, lors de l’installation des députés de la 7ème législature, la doyenne d’âge du Parlement Rosine Soglo n’a pas occulté la question. « Nous sommes la deuxième institution de l’Etat. Et pour cela, je voudrais que nous respections cette auguste Assemblée. Et il me serait désagréable de savoir que parmi nous il se cache des gens qui ne sont pas très catholiques qui ont des cadavres dans leur placard et qui sont ici alors qu’ils sont des fossoyeurs de l’économie…», a-t-elle déclaré. Elle a poursuivi : « Il me plait de dire que je ne suis pas d’accord que le Parlement serve de repaire, que des gens viennent se cacher ici sous l’immunité parlementaire pour ne pas répondre de leurs actes devant la justice. Ce n’est pas bien du tout. Et nos collègues doivent avoir le courage de se démettre de leur fonction». Le ministre Barthélémy Kassa, dont les admirateurs étaient également présents, a réagi face aux médias. Il s’est expliqué sur l’affaire. L’homme a nié toute responsabilité dans ces malversations et s’est dit serein. (Lire ci-après un extrait des propos du ministre Kassa).
«Je ne peux jamais être cité comme auteur dans ces malversations»

J’ai démissionné par responsabilité morale simplement parce que c’est moi qui ai nommé les cadres qui ont la charge du dossier. Ça ne veut pas dire forcément que c’est moi qui ai exécuté le projet. Vous savez que ce projet concerne plusieurs ministères et piloté par le ministère en charge du Développement qui n’est pas mon ministère. Un comité du pilotage étant en place, c’est lui qui assure la responsabilité normalement du projet. Si j’ai démissionné c’est parce que le volet qui a été audité concerne bel et bien le secteur de l’eau que je gérais et j’ai senti qu’il était nécessaire qu’on montre un exemple. Car les Pays-Bas ont, après l’audit, pris des sanctions avant de nous notifier les violations qui ont été faites par rapport aux accords. Et en attendant qu’un autre audit vienne infirmer ou confirmer les faits, j’ai la liberté de prendre mes responsabilités. Il fallait montrer la bonne foi du gouvernement de faire la lumière sur cette affaire-là. Je voudrais bien préciser que quand je pense à ce qui est fait comme reproches au gouvernement, c’est par rapport à trois faits fondamentaux. Le premier est relatif à ce qu’ils ont qualifié de surfacturation. Et ça, vous savez très bien que ce n’est pas un ministre qui exécute les dépenses et qui est en contact avec les opérateurs pour faire des factures. Il y a un répertoire des prix de chaque article au niveau national validé par le ministère des Finances. Après confrontation de ces deux éléments, on pourra mieux qualifier les faits de surfacturation. Il y aussi le saucissonnage c’est-à-dire faire en sorte que les montants des marchés soient de façon intentionnelle fixés pour éviter les appels d’offre. Vous savez très bien que ce n’est pas de la responsabilité d’un ministre de faire des appels d’offre. Dans toute la chaine de passation des marchés publics, vous ne trouverez pas à quel niveau un ministre intervient conformément à la loi des finances et à la pratique en matière de passation des marchés. Troisième aspect, c’est ce qui est qualifié d’inéligible par rapport à leur financement. L’inéligibilité a été prononcée au regard du programme de travail annuel qui a été validé en début d’année. Tout le monde sait qu’un programme de travail n’est pas une loi et que ce programme est révisable à tout moment à condition que tous les acteurs qui ont pris part à son élaboration soient informés. On retient aussi qu’aucun ministre ne prend part à l’élaboration d’un programme de travail annuel. A aucun niveau et pour aucun fait, la responsabilité d’un ministre tel que la rue le condamne ne peut être engagée. C’est toute l’agitation politique qui est autour qui permet à nous de dire que nous avons une responsabilité politique. Ça ne veut pas dire qu’on est auteur des faits. Et quand je parle des irrégularités qui ont fait que les Pays-Bas ont déclassé un certain nombre de dépenses qui ont été faites, ces dépenses sont relatives pour la plupart à l’affectation des crédits pour réaliser des forages en lieu et place de l’acquisition de biens et services c’est-à-dire de mobiliers et autres choses qui devraient servir à meubler des bureaux qui ne sont pas encore construits. Et il faut être clair que c’est de ça qu’il s’agit. Beaucoup déforment qu’il y a détournements. Je pense que si ce n’est pas de la politique c’est ce que j’appelle des déclarations diplomatico-politiques… J’ai le droit de siéger et conformément aux textes en vigueur mais je ne peux jamais être jamais cité comme auteur à quelque niveau que ce soit de ces malversations parce que nous attendons l’audit contradictoire pour confirmer les charges.

Propos recueillis par AS

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