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Occupation tous azimuts de sa télévision après les législatives : La République selon Issa Salifou
Publié le vendredi 22 mai 2015  |  Matin libre
Issa
© aCotonou.com par DR
Issa Salifou , député à l`assemblee Nationale PDG de la chaine de Television Canal 3




Avec l’élection de Me Adrien Houngbédji à la tête du Parlement pour le compte de la 7ème législature, l’atmosphère socio politique s’est heureusement décrispée. L’orage que l’on redoutait a fini par être écarté par le génie béninois. Tout ceci parce que, « le désir du peuple aura été respecté ». Le Bénin a donc frôlé la catastrophe. Il serait néanmoins bien que nous profitions pour revenir sur certains faits qui ne doivent pas être trop tôt passés sous silence.

De quoi s’agit-il en réalité ? Depuis la campagne électorale pour les législatives jusqu’à l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, 7ème législature, la violence verbale a atteint ses limites critiques. Et si on ne s’y penche, ce serait préjudiciable pour le pays. L’accumulation de certaines frustrations pourrait dégénérer et nous conduire à des scénarios inimaginables. Attardons-nous sur le cas du député Issa Salifou Saley, promoteur de la chaîne de télévision Canal 3. C’est encore frais dans les mémoires. Si l’on suit bien, durant la période post électorale surtout, sa télévision arrêtait ses programmes pour des breaking news. Pour rappel, à la suite des échauffourées de Zogbo dans le dossier Convocation du député Candide Azannai, Saley a ouvert studios, micros et caméras à un nombre important de figures de l’Opposition et de la société civile qui pratiquement en rajoutaient à une situation déjà confuse. Grâce au sang froid et au professionnalisme des forces de sécurité et de défense, les ardeurs des uns et des autres ont été maîtrisées. Comme si cela ne suffisait pas, quelques semaines plus tard, le même député récidive. Il sera seul cette fois-ci sur le plateau bien reçu par des journalistes en langue française et en langue fon. Pendant environ une heure, le contenu du discours était purement de l’incitation à la révolte et l’exposition de certains de ses collègues nouvellement élus députés à la vindicte populaire. En effet, comme à toutes les tractions post électorales, des négociations se font soit par le camp de l’Opposition ou celui de la Mouvance. C’est un marché ouvert, et Issa Salifou qui est à sa 4ème législature en sait quelque chose. Malheureusement, il a tôt fait d’oublier ce que lui-même sait bien faire, pour venir moraliser, et de quelle manière, ses collègues et aînés Edmond Agoua et Dah Octave Houdégbé qui ont opté pour la majorité au pouvoir.

Le cas Houdégbé

C’est un acte gravissime que Saley a posé en faisant ses apparitions spontanées sur sa télévision. Et pour cause. La nuit même de sa dernière sortie en date, le gardien du député Houdégbé a été passé à tabac au domicile de l’Honorable Houdégbé par de vils individus non encore identifiés. Des questionnements. Qui est alors responsable de cet acte de voyoucratie, cet acte à l’antipode des droits de l’homme et de la démocratie ? Qui payera la facture des soins administrés au pauvre qui ne comprend rien de la chose politique ? Non, parlons peu, parlons sérieux. De tels comportements indignes d’un « Honorable » doivent être à jamais découragés et les éventuels germes boutés dehors, loin des frontières du pays.

Le cas Edmond Agoua

Sur le cas de l’opérateur économique Edmond Agoua, le député de Malanville dans la première circonscription électorale a fait savoir que le cas de son collègue sera réglé avec le nouveau président de la République (en 2016). Ce dernier une fois élu, pourra lui retirer tous les contrats que le régime Yayi Boni lui aurait signés pour qu’il vote en faveur des Fcbe. Est-ce cela la notion de la République ? Saley est-il en train de dévoiler là, le mode de gestion ou la gouvernance qu’il appliquera avec sa bande s’ils avaient le pouvoir dans moins d’un an ? Lui qui s’est érigé aujourd’hui en homme saint, pour avoir passé le clair de sa vie politique dans l’Opposition sous l’actuel Pouvoir, le président Yayi Boni lui a-t-il arraché ses contrats de parcs de véhicules ou de BB Com ?

Nous pensons en toute sincérité et au non de la vraie République, que le promoteur de Canal 3 Bénin, ignore la capacité de nuisance d’une chaîne de télévision aussi écoutée ou suivie. Chaque fois qu’il se sentira obligé de venir à l’écran, il devra dorénavant réfléchir, tourner sept fois sa langue avant d’aligner ses mots sur les ondes. Les élections sont terminées, Adrien Houngbédji est élu président de l’Assemblée nationale comme il l’a souhaité. Mais il ne serait pas trop lui demander, maintenant que les esprits se sont un peu calmés, de repartir sur le même canal pour s’excuser auprès de Dah Houdégbé et de Edmond Agoua pour ses maladresses. C’est aussi cela, l’honorabilité, comme on le dit vulgairement, « L’on ne doit mettre à poil quelqu’un publiquement et aller l’habiller en chambre ». Il faut que Issa Salifou aille présenter des excuses publiques à ceux à qui il a causé des préjudices. Cela rehausserait son image et celle de la République.

Mike MAHOUNA

Rappeler à Saley les règles de déontologie

La confraternité ne doit pas nous empêcher de nous dire certaines vérités. Loin de se substituer aux instances habilitées à se prononcer sur ces cas, l’on peut se permettre de dire que le député Issa Salifou outrepasse les textes. Il foule au pied les règles de déontologie dans les médias. Et il serait bien que les professionnels du métier les lui rappellent chaque fois qu’il voudra franchir le rubicond. Nous voulons que Canal 3 continue d’exister surtout avec ses jeunes journalistes talentueux qui font leur boulot avec expertise pour la pluralité de l’information et des programmes au Bénin. Et pour qu’il en soit ainsi, il faut agir. Le président du Patronat de la presse jouera sa partition, nous espérons bien.

La Rédaction
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