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Création des nouvelles universités publiques : les enseignants du supérieur dénoncent des irrégularités
Publié le vendredi 22 mai 2015  |  ORTB
L’Université
© Autre presse par dr
L’Université d’Abomey-Calavi (UAC) de Cotonou




La création des nouvelles universités publiques béninoises ne répondent pas aux normes et les recteurs nommés à leur tête ne sont pas qualifiés pour. C'est la substance du message de protestation de l'Intersyndicale des universités nationales du Bénin délivré au cours d'une conférence publique à l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) ce jeudi 21mai 2015. Face à la presse et soutenus par une vingtaine de collègues et le deuxième vice-recteur de l'UAC, les responsables de l'Intersyndicale ont porté à l'attention de l'opinion les irrégularités qui entachent à leurs yeux la création des nouvelles universités à Porto-Novo, Natitingou et Lokossa.

Pour leur porte-parole, les trois universités ont été créées pour satisfaire à des intérêts électoralistes. Fulgence Afouda en tient pour preuve le fait que la création desdites universités est intervenue à la veille de la campagne électorale des législatives de 2015. Mais le syndicaliste a d'autres raisons de dénoncer l'ouverture de ces universités. Fulgence Afouda précise que ce sont des universités créées pour regrouper des centres universitaires existants qui avaient déjà de multiples problèmes comme le manque d'infrastructures et l'insuffisance d'enseignants. A propos précisément de l'insuffisance d'enseignants, les efforts du gouvernement pour en recruter ne comblent pas les besoins. Ces recrutements sont en plus contraires aux normes.

Seulement 100 enseignants

L'Etat aurait pris l'initiative de recruter 100 enseignants pour les universités par an pour combler le déficit de quelque 2500 postes. Cet effort du gouvernement aurait tout l'air d'une goutte d'eau dans la mer selon l'Intersyndicale. Les 100 enseignants recrutés par exemple en 2015 l'ont été pour les anciennes universités mais ils sont maintenant repartis entre celles-là et les trois nouvelles. Mais les syndicalistes jugent lesdits recrutements contraires aux normes établies. Ils n'auraient pas respecté la procédure requise.

En principe, précise Fulgence Afouda, ce sont respectivement les départements des facultés et écoles, les conseils scientifiques des entités puis le conseil scientifique rectoral qui étudient les dossiers des candidats, les valident pour soumettre la liste des méritants au ministère de Fonction publique. Cette méthode a selon Fulgence Afouda, gagné du crédit auprès du ministère de la Fonction publique. L'Intersyndicale ne comprend pas alors pourquoi le ministre de l'Enseignement supérieur a fait changer des noms dans la liste de candidats soumise cette année par les conseils scientifiques.

Le cas Jean-Claude Hounmènou

Lors de la conférence publique, le porte-parole de l'Intersyndicale des universités nationales du Bénin s'est longuement attardé sur la nomination du recteur de la jeune université de Porto-Novo. Dans une lettre ouverte datant du 15 mai, ses collèges avaient déjà dénoncé la nomination de Jean-Claude Hounmènou pour deux raisons. D'une part, il n'est pas qualifié pour son poste. Avec son grade de Maître de conférence, il ne serait pas habilité à diriger une université comprenant des entités ayant à leur tête des professeurs titulaires. D'autre part, le recteur désavoué faisait l'objet de dénonciation quand il était directeur de l'Ecole normale supérieur de Porto-Novo et une procédure pour sa révocation était en cours.

L'intersyndicale menace alors d'autres mouvements d'envergure si les irrégularités dénoncées ne sont pas corrigées "sans délai". Une prochaine assemblée générale décidera de la suite à donner au mouvement si rien n'est fait. L'heure n'est plus au dialogue, a averti Fulgence Afouda. Car avant la sortie médiatique de ce jeudi, une session de la commission du dialogue social n'avait pas trouvé de solutions aux problèmes soulevés.
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