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Jean Roger Ahoyo : Hommage à Jean Pliya
Publié le jeudi 28 mai 2015  |  La Presse du Jour
Jean
© aCotonou.com par CODIAS
Jean Roger Ahoyo, ancien deputes, professeur a la retraite, lors de la rencontre d`echange organisee par la convergence d`action pour l`unité nationale sur le régionalisme, le microrégionalisme et l`ethnocentrisme sur le Campus d`Abomey Calavi
Mercredi 18 mars. Amphi Idriss Deby Itno, la CAUNAB a échangé avec les étudiants et un groupe de professeurs sur le mécanisme a mettre en place pour lutter contre le régionalisme a la veille des élections législatives




Cher fofo Jean
C’est ainsi que je t’ai toujours appelé de ton vivant ; cas pour moi tu fais partie des quatre grands aînés de maman Andréa SOUFFLEUR-BEHANZIN-AHOYO que sont, dans l’ordre chronologique :
- Théophile BEHANZIN-PAOLETTI- (1926)
- Louis AHOYO (1929)
- Toi-même Jean né (le 21 juillet 1931) deux mois et demi avant
- Théophile AHOYO (3 Octobre 1931).
Parmi les enfants de maman Andréa, on distinguait Théo-daho(PAOLETTI) et Théo-Kpêvi(AHOYO) ; et toi-même tu te plaisais à te présenter comme le jumeau du même Théo-kpêvi !
Et les circonstances de la vie t’ont amené à intégrer, pour ainsi dire biologiquement, la famille de maman Andrea lorsque tu épouses sa fille aînée Estelle, morte après avoir accouché de Georges, ton aîné ! Georges que Rose, ta seconde épouse à su élever comme son vrai fils. La Famille AHOYO par ma voix, la remercie à nouveau pour cela.
Malgré cette séparation précoce et douloureuse, tu ne t’es jamais éloigné de la famille AHOYO qui, véritablement, est ta seconde famille ! Ainsi, tu étais toujours présent aux temps forts de l’histoire de cette famille ; pour preuves :
- J’ai gardé un souvenir vivace de la manière dont tu as animé le 90ieme anniversaire de maman Andrea à HOUNDJROTO à Abomey.
- Et je n’ai pas oublié que, sur ma demande expresse, tu as accepté de bonne grâce et comme un devoir filial :
De rédiger et de prononcer à DJIME(ABOMEY), l’oraison funèbre de maman Andréa, devant la foule des parents et des amis, recueillis et admiratifs ! Tu disais ainsi adieu à ta seconde maman, puisque c’est la Sage-femme Andrea AHOYO qui aida ta maman biologique, une grande et belle princesse Pila-Pila, à accoucher à DJOUGOU, en 1931 !
De concevoir et de délivrer l’oraison pour Louis AHOYO, dans la Cathédrale d’ABOMEY
De proposer le message d’adieu à ton ‘’Jumeau’’ Théophile AHOYO ; et seule ton absence du territoire national, lors de ses obsèques, t’a empêché de lui parlé une dernière fois.
Compte-tenu de tout ce qui précède, personne n’aurait compris que je ne prenne pas la parole pour te dire adieu au nom de la famille AHOYO, en ma double qualité de petit frère et d’élève.
Te dire adieu, c’est dire adieu à :
- L’homme de conviction, de foi et de culture que pleure tout le Bénin, tout notre peuple. Avec ta mort, c’est un grand baobab qui s’est effondré !
- L’écrivain émérite que tu as été et qui nous laisse en héritage des œuvres abouties, couvrant une large gamme littéraire mêlant le théâtre, le roman, l’essai et d’autres genres. Qui peut oublier Kondo le Requin et le DISCOUR D’Adieu du Roi GBEHANZIN à son peuple vaincu et meurtri ! Et quel élève, d’aujourd’hui, ne connait pas tes œuvres, inscrites dans les programmes de nos collèges et lycées, et qui ont nom : L’arbre fétiche, la Secrétaire Particulière, Les chimpanzés Amoureux et les Tresseurs de Corde, pour ne citer que les plus importantes
- Au géographe qui a écrit le premier manuel d’Histoire du Dahomey indépendant ; manuel que, avec l’aide de tes Jeunes collègues SOTINDJO et HOUETO, tu viens de reprendre et d’enrichir, pour une seconde édition déjà prête, et dont seule ta mort brutale t’empêche de participer au prochain lancement !
- Ce sera ton cadeau post-mortem à l’intelligentsia dahoméenne, devenue béninoise, en général ; et en particulier à tes collègues Enseignants-Chercheurs de l’Université, dont tu as été le Recteur du temps de l’U.N.B. Je ne doute pas que l’U.A.C, qui continue l’UNB, saura t’honorer en donnant ton nom à un de ses amphithéâtres !.
- Au père de l’Ecole Nouvelle, que l’UNESCO a proposé en modèle au pays africains. Ecole Nouvelle tant décriée par la suite, parce que notre Etat a manqué de moyens pour la mettre en œuvre dans les conditions requises. Je me souviens qu’au lancement de l’ouvrage de notre Jeune frère Blaise APLOGAN, consacré au Prince OUANILO, et que j’ai préfacé, nous sommes tombés d’accord pour dire, s’agissant de l’Ecole Nouvelle, qu’il ne faut pas ‘’jeter l’enfant avec l’eau du bain’’ ! Pour ma part, je demeure convaincu que le vrai bilan de cette Ecole reste a faire, tant il est vrai qu’on retrouve, à travers les textes des Etats GENERAUX et des Fora sur l’Education qui succèdent, ses principes et ses fondamentaux.
Mon adieu s’adresse aussi au Professeur émérite que tu as été pour plusieurs générations de lycéens, du Lycée Moderne et Classique Victor Ballot, où tu es affecté lorsque tu rentres au pays en 1958, après la mort d’Estelle, ta première épouse ! Ici, j’associe à ta mémoire, celles des feux Roger ADJOVI, notre Professeur de Physique, Anatole TCHIBOZO, notre professeur de Chimie Eugène BOCCO, notre Professeur de Science Nationales comme on disait à l’époque. Quelle compétence et quel dévouement au service de vos jeunes frères en quête de savoir et de culture ! Par ma voix, la promotion de 1954 du Lycée Victor Ballot, vous rend un hommage collectif bien mérité, pour avoir décomplexé les petits coloniaux que nous étions, en nous convainquant, par les exemples vivants que vous étiez ,que nous pouvions atteindre à notre tour les sommets de la Science et de la Culture à condition de le vouloir
Mon adieu s’adresse aussi au grand naturothérapeute que tu as été. Tout le monde connait le ‘’régime PLIYA’’ au Benin ! Tout le monde connait les vertus de l’argile et du citron que tu as popularisées ! Et tes ’’ malades’’ sont innombrables, qui ont bénéficié des remèdes contenus dans tes nombreuses publications, entre autres :
- Guérir les rhumatismes
- Les infections génito-urinaires
- Guérir les maladies de la circulation
- Comment retrouver la forme
- Alimentation de Santer en Afrique tropicale, avec le concours de ton épouse Rose
Tu as su nous convaincre qu’ont est malade de ce qu’on mange ; et que, pour garder la forme dans la durée, il vaut mieux changer de régime alimentaire ! Et dans ce domaine, je constate avec bonheur que ta fille Danielle a déjà pris la relève, de façon heureuse, en publiant ‘’Santé et longévité par l’alimentation, au regard de la Bible’’
Mon adieu s’adresse enfin à l’honneur de grande foi que tu as été, pétri de conviction et d’humilité, et aussi de tolérance. Je dis aussi parce que la grande foi s’accompagne parfois, pour ne pas dire souvent de l’intolérance qui conduit aux Inquisitions. Tu a été, parmi nous, un exemple vivant de foi vécue, et d’amour vrai du prochain Dans ce domaine aussi, tu nous a laissé de nombreuses publications comme :
- Prier comme un enfant de Dieu
- Donner comme un enfant de Roi, et
- Soyez toujours joyeux, qui je suis en train de relire en ce moment.
Tu t’es occupé des âmes en même temps que tu soignais les corps. Ainsi tu t’es préoccupé de tout l’homme en chaque homme ! Bref, je pourrais continuer à faire miroiter les différentes facettes de ta personnalité riche parce que multiple ! Mais il faut abréger pour conclure.
Tout ce qui précède fait de toi un modèle pour tous tes anciens élèves, en particulier ceux de la promotion 1954 au Lycée Victor Ballot dont, en l’occurrence, je suis le porte-parole.
Un modèle pour la Nation entière pour lui avoir montré, à travers ta personne un exemple vivant de conviction profonde, de foi chevillée au corps et de grande culture vécu dans l’amour et l’enthousiasme. A ce titre, tu mérites que :
- Le Gouvernement du Benin érigé une statue en ta mémoire, où il voudra et quand il voudra.
- Les Mairies d’Abomey et de Za-kpota donnent ton nom à des rues et/ou à des édifices publics. Le plateau d’Abomey est en effet le terroir de ta famille paternelle (La grande Collectivité Familiale MIGAN HAGLA, comprend les Familles GANTIN et PLIYA. Le Cardinal est ton cousin !), avec son ancrage à Tindji-Assanlin, dans la Mairie de Za-kpota
- La Mairie de DOUGOU dont ta maman fut une citoyenne, en sa qualité de princesse Pila-pila
En effet tu en un mélange heureux des ethnies Fon et Pila-pila, un métis ethnique comme, heureusement, il y en a beaucoup dans notre pays. En cette qualité, tu es un digne représentant de l’ensemble de notre peuple, du Nord au Sud.
Tu es, en particulier, un modèle pour notre Jeunesse ; la Jeunesse en perte de repères de notre pays, à qui tu as tant donné ; cette jeunesse à laquelle tu as choisi de t’adresser dans ton opuscule ‘’Jeunesse béninoise, sois fière’’. Puisse-t-elle écouter et suivre ton message, toi qui a été Géographe, Historien, Député a l’Assemblée Nationale, Ministre, Recteur, Ecrivain, Romancier, Dramaturge, Naturothérapeute et, last but not the least, Responsable du Renouveau Charismatique Catholique. C’est en mission pour une communauté Chrétienne de Cadres que tu es décédé à Abidjan, dans ton sommeil, le Jour de l’Ascension ! C’est comme si le Christ, que tu as tant aimé, t’a pris par la main pour te conduire lui-même dans le royaume de son Père Céleste. Pour le croyant que tu étais, peut-on rêver de plus belle mort ?
Par ma voix, la famille AHOYO se souvient pour te remercier pour tout et te rendre un hommage mérité.
Dors en paix, fofo Jean, et que la terre d’AGBOME-KANDOFI te sois légère
Adieu
Ton petit frère et élève
Jean-Roger AHOYO
Daà GOUDJEMAN
Cotonou le Jeudi 28 Mai 2015
N.B : Comme des deux cotés tu es d’extraction princière et que, par conséquent, tu mérites un traitement ‘’royal’’, surtout par la vie que toi-même tu as menée, j’ajoute à mon oraison ce sermon proposé par Monsieur Innocent DIOGO, au nom de la Promotion de 1954 de tes anciens Elèves du Lycée Victor BALLOT. Nous étions en Seconde quand tu rentras en 1958 ! Nous sommes toujours en admiration et nos prières t’accompagneront :
L’Amour ne disparait jamais
L’amour ne disparait jamais,
La mort n’est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce d’à côté,
je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l’un pour l’autre
nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom
que tu m’as toujours donné.
Parle-moi comme tu l’as toujours fait.
N’emploie pas un ton différent,
ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire
de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi.
Prie pour moi,
que mon nom soit prononcé
à la maison, comme il l’a toujours été,
sans une trace d’ombre.
La vie signifie tout
ce qu’elle a toujours signifié.
Elle est ce qu’elle a toujours été
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée
simplement parce que je suis hors de ta vie….
Je t’attends, je ne suis pas loin,
juste de l’autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien
Henri Scott Holland
Henri Scott Holland étais prêtre à la Cathédrale Saint Paul ou il a prononcé ce « sermon » en mai 1910, à la mort du Roi Edouard VII
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