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6ème atelier du réseau Re-Sources au Centre Songhaï : « …La gestion des déchets constitue une filière porteuse d’emplois… », dixit Bernice Zoungla
Publié le jeudi 28 mai 2015  |  Fraternité
Mission
© Autre presse par dr
Mission conjointe du ministre des Enseignements Professionnels et Techniques et du Haut commissaire à l`Initiative 3N au centre Songhai de Porto-Novo (Bénin) : S`inspirer du fonctionnement des dispositifs de formation, de production et d`insertion




Le Centre Songhaï à Porto-Novo abrite du 21 au 29 mai 2015, le sixième atelier du réseau Re-Sources, une plateforme d’organisations non gouvernementales du Nord et du Sud intervenant dans la filière de la gestion des déchets. Placé sous le thème « le réseautage pour la gestion des déchets : ses forces et ses exigences pour un partenariat gagnant-gagnant », ledit atelier a été organisé par le point focal de Re-Sources au Bénin, à savoir l’ong Planète Contact Bénin avec l’appui financier de l’Agence Française de développement, du Fonds Français pour l’environnement mondial et de l’Union Européenne. La cérémonie d’ouverture de l’atelier a connu la présence du Directeur de cabinet du Maire de la ville de Porto-Novo, Soliyou Osséni, représentant le parrain de l’évènement qu’est le Maire en question, Moukaram Océni, du 2èmer Adjoint au Maire de Parakou, Pierre Arayé, et de la Chef du projet Re-Sources, Jocelyne Delarue. En marge de l’atelier, la présidente de l’Ong Planète Contact Bénin, Bernice Zoungla, dans une interview accordée à votre journal, a expliqué les tenants et aboutissants dudit atelier. Elle n’a pas manqué de souligner l’importance du réseautage pour une meilleure gestion des déchets dans nos villes.
(Lire ci-dessous l’intégralité de l’interview accordée par Bernice Zoungla déchet)

Parlez-nous de votre Ong en quelques mots.
L’Ong Planète Contact Bénin est une organisation non gouvernementale de droit béninois créée en 2010. Elle a pour vocation de promouvoir les actions de développement en faveur de l’environnement et des populations. Elle intervient surtout dans la Commune de Parakou où elle est l’opératrice locale de gestion des déchets solides ménagers, surtout la transformation des déchets en compost.

Vous venez de nous dire que l’Ong Planète Contact est membre d’une plateforme internationale appelée Re-Sources. Parlez-nous un peu de cette plateforme.
La plateforme Re-Sources est un réseau d’experts et de praticiens au service de la gestion des déchets solides dans les pays en développement. Elle a été créée par 10 Ong partenaires des pays du Sud et du Nord qui interviennent dans la gestion des déchets. Ce sont ces 10 structures qui forment le comité de pilotage avec pour chef de fil, le Gevalor.

Vous qui travaillez dans la filière de la gestion des déchets, quel regard portez-vous aujourd’hui sur la situation des déchets dans nos villes africaines ?
Je crois que l’heure est grave. La situation est alarmante. Avec la politique de la décentralisation, de nouvelles villes naissent, les populations deviennent plus nombreuses. Par conséquent, l’homme produit de plus en plus de déchets dans nos villes. Nous sommes quasiment envahis par les déchets de tous genres. Face à cette situation, on ne saurait rester insensible. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la plateforme Re-Sources a décidé d’agir autrement. Par exemple à Parakou, l’Ong Planète Contact Bénin a eu à produire 50 tonnes voire 60 tonnes de compost à partir des déchets contre 20 tonnes au début de ses activités. Nous menons aussi des actions de sensibilisation en direction des maraîchers ; afin qu’ils réduisent l’utilisation des pesticides sans oublier les marchés où nous intervenons ; afin d’avoir des déchets de qualité. Les populations sont également sensibilisées sur la réduction de l’utilisation des sachets plastiques. Mais malheureusement, dans nos déchets, nous avons une présence énorme de sable ; ce qui fait que le travail de compostage est parfois pénible. Au niveau de la plateforme Re-Sources, on nous a fait l’honneur de nous confier le volet ‘’éducation à l’écocitoyenneté’’. Ceci nous conduit dans les écoles où nous travaillons avec les enseignants avec la création en vue d’un cadre de concertation au sein duquel les enseignants pourront mutualiser les expériences en matière de bonnes pratiques en faveur d’un environnement sain dans les écoles. Autrement dit, au niveau de Re-Sources, les objectifs sont plus grands. Le premier objectif déjà, c’est la capitalisation des expériences de tous les membres. C’est aussi des actions de plaidoyer en direction des décideurs ; afin qu’ils accompagnent les Ong. Les villes disposent d’une grande quantité de déchets à gérer, mais les ressources financières manquent.

Quel bilan faites-vous aujourd’hui de vos actions au sein de la plateforme ?
Certes, beaucoup de choses sont en train d’être faites. Des actions sont menées pour la réduction des déchets. Mais beaucoup d’autres restent encore à être faites en faveur de l’environnement. L’essentiel aujourd’hui est de conjuguer nos efforts pour atteindre les objectifs fixés.

Quel est le degré d’implication des gouvernements dans vos actions ?
Nous travaillons beaucoup plus avec des gouvernements locaux ; c’est-à-dire les mairies. Mais comme je le disais tantôt, la part réservée par ces mairies dans leur budget pour la gestion des déchets reste encore faible. Donc, nous attendons d’elles plus d’implication parce que l’éducation à un environnement sain et à la bonne gestion des déchets constitue aujourd’hui un enjeu capital pour notre planète qui est de plus en plus en proie à une dégradation sauvage. Mieux, nous attendons que les gouvernements de nos différents pays prennent conscience de la situation. Nous profitons d’ailleurs de l’occasion que vous nous offrez pour lancer un appel à tous les Chefs d’Etat africains pour qu’ils fassent de la gestion des déchets une politique de développement. Nous attendons de voir à court terme nos villes avec moins de déchets. Notre principal objectif est de continuer à faire notre plaidoyer auprès des décideurs pour qu’ils soient encore plus sensibilisés. Nous entendons surtout continuer de mutualiser les bonnes pratiques et faire en sorte que d’autres Ong connaissent le réseau et nous rejoignent pour qu’ensemble, nous travaillions à une bonne gestion des déchets. Car, même si nous parlons d’ordures, nous pensons que c’est de l’or dur. La gestion des déchets constitue aujourd’hui une filière porteuse d’emplois.

Vous organisez un atelier du 21 au 29 mai 2015 au Centre Songhaï à Porto-Novo. Quels sont les enjeux de cet atelier et d’où viennent les participants ?
L’atelier que nous organisons au Centre Songhaï s’inscrit dans le cadre des activités de la plateforme Re-Sources. Il s’agit d’un atelier qui se veut être une rencontre de travail pour la consolidation des acquis ainsi que le lancement des activités de la troisième annualité. Les travaux de cet atelier interviennent au lendemain du cinquième atelier tenu à Lyon en France du 17 au 21 novembre 2014 à l’Insa. Nous attendons de cet atelier, des idées et des stratégies qui améliorent la gestion des déchets en général pour un plaidoyer auprès des autorités politico-administratives à divers niveaux. Les participants viennent des différents pays en développement d’Afrique, du Haïti et de la France. Plusieurs communications sont prévues dans le cadre de cet atelier. Nous pouvons citer la communication portant sur le thème « La recherche technologique sur la filière des déchets : expériences du Centre Songhaï ». D’ailleurs, le choix du Centre Songhaï pour abriter les travaux de l’atelier se justifie par le fait que ce centre dispose de grandes expériences en matière de transformation et de valorisation des déchets. Il constitue, un site où plusieurs expériences en matière de recherche technologique et de transformation existent et méritent d’être visitées.
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN
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