Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage



 Autres articles



Comment

Politique

[Nouveau gouvernement de Yayi] Les incohérences des passations de service
Publié le vendredi 16 aout 2013   |  Le Matin


Thomas
© AFP
Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La formation d’un nouveau gouvernement est suivie, naturellement, des passations de charges entre les ministres sortants et entrants. Ces cérémonies, loin d’être une rencontre de vérité, deviennent de plus en plus, des tribunes de déclarations fallacieuses, hypocrites et souvent démagogiques.
Un constat amer. C’est ce que nous observons depuis quelques années, lors des passations de charges entre ministres sortants et entrants. Il n’y a pas seulement, comme beaucoup le dénoncent, les gâchis liés aux dépenses inutiles de repas copieux et de boissons sucrées et alcoolisées servis à souhait à cette occasion. Les discours présentés par les membres du gouvernement qui se passent les charges, les déclarations des syndicats qui représentent le personnel ou parfois l’attitude des travailleurs, sont décevants ou cachent la vérité.
Les incohérences relevées lors des passations de service, se trouvent donc à plusieurs niveaux. Les ministres sortants et entrants, ne se disent pas la vérité et croient avoir trompé les travailleurs ou les personnalités invitées à la cérémonie. On ne peut pas comprendre qu’un ministre défaillant, incompétent ou dont la gestion est décriée des populations ou de tout son personnel, compte tenu des résultats médiocres enregistrés, ne reçoivent que des éloges, des félicitations de son successeur. On n’est encore plus scandalisé lorsque le ministre entrant va plus loin pour vanter son expérience, son expertise et pour dire que c’est une valeur, un homme de vision qui s’en va et qui doit beaucoup manquer au ministère, sachant pertinemment qu’il n’a rien foutu.
Tout ceci se passe parfois au nez et à la barbe de syndicats manipulés et corrompus avec la caution de travailleurs bâillonnés et abêtis pour des intérêts politiques ou inavoués. Ils applaudissent et décernent un satisfecit au ministre sortant et regrettent publiquement son départ. Pure comédie ou inconscience ? On se demande comment l’impertinence ou la désinvolture a-t-elle pu atteindre un tel niveau ?
La comédie ou la plaisanterie ne s’arrête pas là puisque le ministre entrant, poursuit en demandant à son prédécesseur de ne pas rester loin du ministère et de bien vouloir mettre son expérience à son service pour l’aider à réussir sa mission. Voyez une telle flatterie ou est-ce de l’ironie ? Dans tous les cas, ce n’est pas sérieux. On veut tromper qui ? Les travailleurs ou les populations qui ont élu les dirigeants au pouvoir et qui attendent un mieux-être ?
La supercherie ne s’arrête pas là puisqu’il y a des ministres qui, lors de la passation de service, prennent des engagements, font de nombreuses promesses aux travailleurs et les rassurent comme quoi, ils seront toujours disponibles pour les recevoir et les écouter. Rien de tout cela, n’est respecté par la suite. Il arrive également que des ministres sortants, conscients et bien informés des carences et de l’inexpérience de ceux qui sont politiquement récompensés et nommés pour les remplacer, se mettent contre toute attente, à faire leur éloge. Ce qui met mal à l’aise et qui indigne est lorsque le ministre sortant, convaincu de toutes ses réalités, se permet encore de recommander à son personnel de lui obéir, d’être discipliné pour aider dans une franche collaboration, son successeur aux compétences douteuses. Comment peut-on réussir dans de telles conditions ? Par miracle ou par baguette magique ? Disons une nouvelle fois, que ces gens ou cadres en fin de mission ou promus, ne se disent pas la vérité et ce n’est pas sérieux.
Lorsqu’on est convaincu des mauvais résultats, des mauvaises performances d’un ministère, par la faute du responsable ou titulaire de ce département, les passations de service sont une occasion pour le dire pour non seulement demander que celui-là soit poursuivi et qu’il réponde de ses actes mais c’est aussi pour éviter qu’il ne commette les mêmes gaffes ailleurs. Puisqu’on entend souvent dire et ce n’est pas faux à tout point de vue, « on prend les mêmes et on recommence ».
Mais il y a quelques exceptions à la règle. On doit le reconnaître. Car il y a des ministres qui, malgré leur mérite, leur compétence et tout ce qu’ils ont fait pour rendre visible leur département avec des résultats positifs, sont remerciés en monnaie de singe. C’est çà également la politique. Et les syndicats, le personnel, ont des raisons de soutenir, de féliciter et de regretter le départ de ceux-là comme ils savent aussi bien dénoncer, huer, désavouer et applaudir le départ de ceux qui sont défaillants.
La vérité et l’exemple à suivre, c’est l’homme qu’il faut, à la place qu’il faut, reconnu de tout le monde et accepter de tous. C’est sur çà que doivent se fonder les passations de service pour faire des appréciations justes et objectives au lieu de perpétuer les flatteries, l’hypocrisie et la démagogie qui nuisent et détruisent les départements ministériels.

Euloge R. GANDAHO

 Commentaires