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Editorial du 07 Août 2013: La réaction de Gaston Zossou
Publié le samedi 17 aout 2013   |  Autre presse


Gaston
© Autre presse par DR
Gaston Zossou, Ancien ministre de la communication et membre du mouvement "Alternative citoyenne"


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L’ancien ministre Gaston Zossou a bien voulu répondre à l’éditorial du 07 août 2013 intitulé « De Zossou à Madougou ». Voici en substance ce qu’il a écrit

Cher ami Allochémè,

J’ai lu votre éditorial et en suis ravi. Car, il est bien que l’histoire soit écrite, et c’est ce que vous avez essayé de faire, de fort belle manière. Cependant, il me paraît opportun de compléter votre ouvrage de détails qui ne risquent pas de le travestir.
Vous même, par honnêteté sans doute, avez écrit : «…en une époque où tous les patriotes avaient l’impression que Mathieu Kérékou tentait de faire modifier la loi fondamentale…» Mais l’avant-garde et les gens de l’ombre de cette campagne se sont aujourd’hui révélés au grand jour. Mais le plus significatif est que leur combat n’était basé, à vous en croire, que sur l’impression qu’ils avaient.
Mais aujourd’hui, nous ne réagissons pas suite à nos impressions, plutôt à une avalanche de paroles et d’actes : un projet de loi est bien parti du gouvernement en direction du Parlement ; les ministres du gouvernement sont en campagne pour promouvoir la révision ; des foules sont lancées dans la rue par des officiels, pour donner une base populaire de contrefaçon à la révision ; les citoyens qui pensent autrement sont réprimés.
Il y a huit ans, il n’y avait rien d’équivalent, sauf, bien entendu, qu’on faisait beaucoup de bruit à partir de l’impression que l’on s’était donnée.
Pour ma part, je demeure convaincu qu’une campagne électorale, qu’elle soit référendaire ou autre, est régie par une loi électorale ; que la campagne porte sur une période déterminée ; que l’affichage grand public, qui occupe le domaine public, induit des risques de contre-affichages, de démantèlements d’affiches, de marches et de contre-marches, d’échauffourées, voire de violence, et que même les États les plus organisés ne sont pas en mesure de contrôler ce péril sur deux ou trois années.
J’ai donc rendu compte, dans les fonctions qui étaient les miennes, des travaux d’une commission inter-ministérielle, de la position du gouvernement. Celle-ci portait exclusivement sur l’affichage grand public sur une question potentiellement référendaire, donc électorale, en période non-électorale, et où la question n’était pas à l’agenda ni du gouvernement, ni du parlement. Ce fut, sauf erreur de ma part, ma seule prise de parole publique sur une question liée à la révision de la Constitution. Et elle ne s’y rapportait qu’indirectement.
Cependant, examinons, pour le principe, l’hypothèse d’une intention réelle du président Kérékou de réviser la Constitution. Nous devons, à la vérité, de dire que je fus exclu du projet, pour n’avoir pas été de la dernière équipe gouvernementale qui devrait mener ce combat, le cas échéant.
Cher ami, je voudrais bien que nous convenions que seuls les politiciens sont d’habiles manipulateurs, mais j’ai noté aussi quelle habileté a été la vôtre, quand vous avez entrepris de partir de ma réprobation de l’affichage grand public dans un contexte précis, à mon hostilité à la liberté d’expression en général, puis à mon portrait de révisionniste endurci d’il y a huit ans, devenu anti-révisionniste aujourd’hui, puis à mon assimilation, à la fin de votre texte, à une chose qui m’infligerait une nausée irrépressible.
J’aurais préféré, à la place de cette acrobatie, qu’une seule phrase de moi, une seule, pas deux, fût citée, allant, même sous la forme d’une insinuation, dans le sens de la révision de la Constitution, une phrase juste, de moi qui pourtant parlais beaucoup.
Pourquoi chercher une vérité à soi, loin de la réalité, dans l’impression que l’on se fait des autres, et dans le besoin que l’on éprouve de noircir autrui ?
Cher ami Allochémè, j’admire le parallélisme ingénieux de votre éditorial, mais je me suis permis de le compléter de ces détails que j’ai jugés utiles pour alimenter modestement le jugement de vos lecteurs.

Cordialement

G.Z.

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