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La chronique du jour de Jérôme Carlos : A Madame la Ministre des Sports
Publié le samedi 17 aout 2013   |  journauxdubenin.com


Jérôme
© Autre presse par DR
Jérôme Carlos, Journaliste et historien de formation beninois


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Les historiens le consigneront dans les annales comme un acte politique inédit. En l’an de grâce 2013, sur cette portion de terre africaine appelée le Bénin, une femme, pour la première fois, depuis l’accession du pays à la souveraineté en 1960, prit les rênes du ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs. Et les historiens inscriront, tout à côté, le nom de celle qui bouscula les us et coutumes, en secouant la poussière des préjugés : Naomi Azaria. Mais l’histoire qui est et reste la reconstitution du passé s’écrit d’abord à l’encre du présent. C’est vous dire, Madame la Ministre, que c’est dès aujourd’hui que vous forgez votre légende. Sinon, vous vous livrerez en aveugle, selon le mot de Racine, au destin qui vous entraîne. To be or not to be. Etre ou ne pas être. Pour attester que la vie est et restera un choix.
La Jeunesse, les Sports et les Loisirs ne ressortissent plus à des entités périphériques ou accessoires. Les uns et les autres sont aussi stratégiques que l’Economie et les Finances, que l’Education et la Santé, que l’Agriculture et la Culture. Les jeunes sont, partout dans le monde, le terreau sur lequel germe l’avenir. Le sport a une capacité de mobilisation sans pareille et des foules et des sous.

Quant aux loisirs, que l’on cesse d’y voir un à-côté de l’essentiel. Il ne s’agit ni d’un bouche-trou ni d’une manière d’aménager artificiellement le temps libre d’un oisif en mal d’occupations plus utiles.
Cela veut dire, Madame la Ministre, que vous êtes appelée au poste où vous place la confiance du Chef de l’Etat, à d’éminentes responsabilités. De vos mains de mortelle et de l’argile ordinaire des choses vous avez à construire solide et durable. Faites rêver vos compatriotes qui en ont grand besoin. Qu’ils rêvent grand et tout en couleur. Ouvrez-leur ainsi une lucarne de reconnaissance sur un avenir qu’ils souhaitent radieux. Permettez-nous de survoler votre département, pour y planter, sur le chemin d’une réflexion qui reste à approfondir, trois bornes repères.
Premièrement : le football, notre sport-roi, ne doit pas être pour autant l’arbre qui nous cache la forêt dense du sport. Un train ne se réduit pas à sa locomotive. Celle-ci ne serait véritablement utile et efficace que si elle avait la capacité de tracter à sa suite de nombreux wagons. Le football jouit d’une faveur exceptionnelle auprès de l’immense majorité de vos compatriotes. N’est-il pas dit que qui a beaucoup reçu est en devoir de beaucoup donner ? De ce fait et dans cette vision, nous devons beaucoup exiger de notre football, en commençant par l’élever au statut d’un levier, le levier du développement de toutes les autres disciplines sportives. Les Sénégalais, que nous avons vus à l’œuvre, ont su le faire intelligemment. Par le football et grâce au football, ont pu se développer le basketball, le handball, le judo, le karaté, l’athlétisme … Que fleurissent donc, autour de notre football, à hisser au niveau des meilleurs en Afrique, cent disciplines sportives comme autant de fleurs d’excellence.
Deuxièmement. La jeunesse, notre avenir commun, ne doit pas être sacrifiée sur l’autel des vicissitudes du présent. Ce sont les sages bambara qui nous le rappellent fort opportunément : "On travaille l’argile avant qu’elle ne soit sèche". Notre jeunesse ne peut être laissée à elle-même comme chien perdu sans collier. Nous avons le devoir de la préserver, de la protéger contre les vents d’une dangereuse extraversion identitaire. Avoir ses pieds ici et sa tête ailleurs, voilà le mal. Avec le risque de se perdre dans la tourmente d’une mondialisation qui agrège et désagrège tout. Notre équation est claire. Comment former, dans toutes les sphères de la vie, une jeunesse béninoise épanouie, bien dans sa peau, aimant son pays, développant une conscience du devoir à la hauteur des enjeux de son temps ? Une question majeure qui doit vous préoccuper et vous occuper.
Troisièmement. Les loisirs comme un système intégrateur, épanouissant pour chaque Béninois, favorisant le vivre ensemble de tous les Béninois. L’idée majeure est de faire admettre qu’il n’y a pas de temps mort dans la vie. Il y a plutôt une succession de temps utiles. Comprendre, par exemple, qu’il y a une vie au travail et après le travail. Voilà comment on peut être utile à soi, à sa famille, à sa communauté, à son entreprise, à son pays…Qu’il vous plaise de recevoir, Madame la Ministre, nos félicitations ainsi que nos vœux de succès.
Jérôme Carlos
La chronique du jour du 16 août 2013

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