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Aurélien Agbénonci dénonce les « marches de soutien » qui paralysent l’administration au Bénin
Publié le lundi 8 juin 2015  |  Autre presse
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© aCotonou.com par DR
Aurélien Agbénonc, le Président de l’Association Action Bénin Pluriel, par ailleurs, Représentant spécial Adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies à la MINUSMA, et Coordonnateur- Résident du système des Nations Unies en Centrafrique




Invité sur l’émission Grand –Rendez-vous de Radio Soleil, le dimanche 04 janvier 2015, le Président de l’Association Action Bénin Pluriel, par ailleurs, Représentant spécial Adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies à la MINUSMA, et Coordonnateur- Résident du système des Nations Unies en Centrafrique, n’a pas fait dans la langue de bois pour aborder les questions de préoccupation nationale, et s’est risqué à faire des propositions concrètes pour sortir de ce qui aujourd’hui, s’apparente à une crise entre les acteurs politiques du Bénin.



Le point d’orgue de l’entretien que Monsieur Aurélien Agbénonci a eu avec les animateurs de l’émission Grand Rendez-vous, fut indubitablement la proposition qu’il fit, que le Cos Lepi, transmette la liste électorale informatisée, dans son état actuel, à la CENA. Conséquence logique de ce qui fut jusqu’ici, incompétence et incapacité notoires à fournir une liste fiable en vue d’amorcer dans les délais acceptables, l’ensemble du processus électoral qui eût dû permettre depuis 2013, l’organisation des élections locales, communales, et municipales, et favoriser, sans polémique aucune, les législatives de 2015. Prenant acte de ce qu’il n’en fut rien et de l’impasse politique qui se profile du fait de cette incurie, Monsieur Agbénonci a proposé que l’on confie à la CENA, ce qui en fait relève de ses attributions, et qu’elle s’acquitte des toilettages nécessaires. Il s’agit en réalité de limiter les dégâts qu’auront induit plusieurs années d’errements politiques et techniques autour d’une LEPI réputée être de tous les dangers.



Pas de crise politique, mais…



Si Aurélien Agbénonci se refuse pour l’heure à parler de crise politique, il reconnait que «le dialogue politique est englué » du fait de l’intolérance qui peu à peu s’installe dans les rapports entre acteurs politiques : « les acteurs politiques ne se parlent plus », dira Monsieur Agbénonci non sans en faire porter la responsabilité essentielle à l’exécutif : « il y a comme une espèce de déni au niveau du pouvoir » , allusion faite au discours du Chef de l’état sur l’état de la nation qui, se basant sur des données macro-économiques, a voulu faire avaler l’idée d’un pays qui se porterait bien et dont les difficultés soulignées à profusion par l’opposition , relèverait plutôt du mythe. Le chômage des jeunes, la pauvreté grandissante, le système éducatif abîmé, l’insécurité galopante, sont-ils du domaine des chimères ?

Mais, Aurélien Agbénonci sur le ton et les accents diplomatiques qui lui sont connus, se refusera à adopter une logique d’affrontement avec le pouvoir, reconnaitra ses efforts notamment dans le domaine des droits humains, puisque ceux-ci sont salués par la communauté internationale, mais appellera ce pouvoir à faire justement preuve de bonne foi en ce qui concerne le dialogue qu’il a décidé d’entamer avec l’opposition. Pourquoi ne pas permettre par exemple, que les points d’accord au dialogue soient exécutoires ? Simple question de bon sens et dont l’acceptation serait justement, la preuve de cette bienveillance dont le pouvoir se ceint et sur lequel pourtant, il a du mal à convaincre.





Démission de Sacca Lafia du Cos LEPI



Aurélien Agbénonci aura aussi radicalement appelé Sacca Lafia, Président du Cos-LEPI, à démissionner de ses fonctions, étant donné qu’il a porté sur les fonts baptismaux une alliance politique, au mépris des règles en la matière. Pour le refus des conflits d’intérêt et de ce minimum d’hygiène politique qui veut que l’on ne soit à la fois juge et partie, le créateur de l’Alliance Soleil, ne peut plus se maintenir à la tête d’une entité nationale dont le minimum de vertu doit être la neutralité.

Sur le régionalisme qui prend des allures inquiétantes mais qui semble être devenu pour certains politiques une arme de prosélytisme politique et de réveil des réflexes grégaires, Aurélien Agbénonci a recommandé la vigilance, l’esprit de citoyenneté et d’unité nationale, indispensables pour notre survie en tant que nation, mais a aussi surtout rappelé une recette qu’il avait déjà formulée lors d’un dîner avec la presse, à savoir, la création d’un Observatoire des dérives régionalistes et des pratiques discriminatoires, qui aurait pour mission de les relever et de les dénoncer afin d’en arriver à une sorte de diabolisation systématique de ce mal mortifère, qui met à mal la cohésion nationale, mais avec lequel, pourtant, certains jouent à volonté, dans l’ignorance de ses conséquences…

Sur les marches nombreuses, observées ces temps-ci et qui viennent en soutien au pouvoir, Aurélien Agbénonci a dénoncé leur spectacle affligeant qui défigure notre démocratie et dont la réalité paralyse l’administration et dilapide les ressources publiques. Un ministre n’est pas nommé pour faire des marches de remerciements mais pour servir la république.

Au sujet des ressources publiques, justement, le Chef d’Action Bénin Pluriel a parlé de la reddition de comptes qui a déserté la culture économique de notre pays et mis à mal les règles de gestion du bien public ; en ce qui concerne la LEPI, il a estimé que ceux qui ont eu à gérer des sommes faramineuses devraient en rendre compte et qu’un audit devrait être fait afin d’évaluer, entre autres, les compétences techniques des personnes qui sont dans les centres de traitement.

Interrogé sur le profil de l’homme qui serait le plus apte à diriger le Bénin en 2016, Aurélien Agbénonci a renvoyé le questionneur au texte de la Constitution : un homme respectueux de la Constitution, garant du bien-être individuel et de l’intérêt général… Des qualités, somme toute, morales, d’abord, dans un pays qui en a bien besoin…

Notons pour terminer qu’Action Bénin Pluriel que dirige Monsieur Aurélien Agbénonci, organise demain mercredi 06 janvier 2015 à Wadon, commune d’Adjarra, au siège de l’Association, une demi-journée de conversation avec la presse autour de l’actualité politique et de la position qui est celle de l’association par rapport à certains sujets nationaux.
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