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Message de la Conférence épiscopale du Bénin sur la révision et la tentative d’empoisonnement: Boni Yayi répond à l’Eglise catholique et réclame des preuves
Publié le lundi 19 aout 2013   |  L`événement Précis


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© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat beninois, yayi boni


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La réaction de Boni Yayi contre la lettre ouverte de la Conférence Episcopale du Bénin sur la révision de la constitution ne s’est pas fait attendre. Le Chef de l’Etat dénonce des «allégations non fondées» et s’interroge, entre autres, sur « les raisons qui ont présidé de telles déclarations dont la nature est de diviser plutôt que de rassembler et d’éloigner notre pays de sa crédibilité internationale».

«J’ai noté avec intérêt le diagnostic que vous faites sur la situation de malaise observée dans notre pays», avoue le Chef de l’Etat à l’entame de sa lettre ouverte, soulignant que si cet état de malaise est réel, il ne saurait être imputé à un régime encore moins à un individu, fût-il le Président de la République. Boni Yayi répond ainsi à la Conférence épiscopale du Bénin, à la suite de la lettre ouverte qu’elle lui a adressée en fin de semaine, pour exprimer son opposition à la révision de la constitution. Mais, pour le premier magistrat, il s’agit ici d’une responsabilité collective, dont les causes à l’en croire sont liées à « l’absence de Foi en Dieu, à l’amour du prochain, aux pesanteurs de nos structures cultuelles et mentales, aux contingences de l’évolution de notre société et aux facteurs exogènes ».
Quant au projet de révision de la constitution qui suscite tant de passions, Boni Yayi énumère les précautions qui y sont prises. Au nombre de celles-ci, la création et la constitutionnalisation de la Cour des Comptes dans le cadre de la gestion transparente des finances publiques et la reddition des comptes devant le peuple béninois ; la constitutionnalisation de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) en vue de professionnaliser et de pérenniser la modernisation de notre système électoral et enfin l’imprescriptibilité des crimes économiques dans le cadre de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption.
« … Vous avez, à juste titre, parlé de la crise de confiance et je suis parfaitement d’accord avec vous. Mais, par quel miracle la majorité parlementaire peut-elle faire passer lors des débats un projet différent dont l’objet conduirait à une révision opportuniste ? », demande, par ailleurs, le Président de la république au Clergé béninois, convaincu, que la «…Cour Constitutionnelle, gardienne du temple, continue d’être le rempart pour garantir l’équilibre constitutionnel de notre pays ».

« La foi ne peut pas être politisée.. »
Regrettant l’absence d’échanges entre l’épiscopat du Bénin et lui, Boni Yayi affirme aussi qu’il fait « des déclarations sur la base des informations non fondées ». Il dénonce également les « intoxications » sur le projet intervenu à la fin de l’année 2012 à un moment où le Bénin a décidé de mettre fin à des crimes économiques enregistrés dans la gestion du coton et dans la gestion des réformes portuaires (PVI) alors que le document transmis depuis 2009 qui n’a pas changé n’avait pas soulevé autant de remous de nature à remettre en cause la quiétude de nos populations. « Ces intoxications sont donc, bel et bien, véhiculées par des manipulations orchestrées par ceux-là qui veulent détenir, seuls, la richesse du pays tout en remettant en cause l’intérêt général », se désole Yayi dans sa lettre ouverte. Les mots ‘’peines’’ et ‘’déceptions’’ reviennent à nouveau. « C’est avec beaucoup de déceptions que j’ai pris connaissance du premier paragraphe de ce point où vous estimez que le drame qui a failli faire basculer dans la violence notre nation, à savoir, la tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat sont douteux et ont provoqué des arrestations contestées alors même que les inculpés n’ont pas contesté les faits », fustige Boni Yayi, ajoutant dans la même verve, que c’est avec beaucoup de peine qu’il soulève ce point parce qu’au-delà de tout, il est citoyen avant d’être Président et a un droit à la vie. « Je demeure persuadé que je suis une créature de Dieu et à ce titre nul n’a le droit de détruire toute créature que le Père Céleste a façonnée de sa main », écrit-il. Il voudrait, à cet effet, des éléments en possession de la Conférence épiscopale, à partir desquels, elle déclare qu’il s’agit « d’évènements douteux et contestés ».
Le Chef de l’Etat pose aussi une question de Foi dans sa lettre à l’église catholique et pense, que la Foi, elle, ne peut être «politisée» au profit d’un groupe de citoyens et au détriment d’autres sur la base des critères qui lui échapperaient.

Pourtant présent au pèlerinage de Dassa 2013 !

Le mécontentement de Boni Yayi face à la lettre de la Conférence Episcopale du Bénin aurait pu le dissuader de se rendre au pèlerinage à la grotte mariale de Dassa, édition 2013. Mais rien n’y fit. Il a fait le déplacement sur la ville des collines, ce week-end, en compagnie de plusieurs membres de son gouvernement, fraichement nommés et a reçu tous les honneurs dus à son rang, un peu comme pour dire, que le désaccord qui émerge ainsi entre l’Eglise Catholique et lui sur la révision de la constitution, ne saurait être à l’origine d’un brusque divorce qui l’éloignerait des acteurs d’une religion qu’il considère, admire et côtoie tant, sans être des leurs. C’est un exemple qui témoigne sans doute de la grandeur d’esprit qu’affiche le Chef de l’Etat dans des situations conflictuelles comme celles-ci. Il n’en reflète pas moins son respect et son attachement à la chrétienneté universelle qui se magnifie à l’occasion de grandes manifestations religieuses du genre. C.T.

Christian Tchanou

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