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Malnutrition au Bénin : Un fléau multidimensionnel attaquant des milliers d’enfants
Publié le mardi 16 juin 2015  |  Fraternité
L`UNICEF
© Autre presse par DR
L`UNICEF appelle à renforcer la lutte contre le VIH/sida chez les enfants




La malnutrition est un phénomène qui persiste tant au plan national que mondial. Malgré les diverses actions menées par le Bénin pour lutter contre ce fléau, les indicateurs de performance demeurent faibles et montrent que la sécurité alimentaire n’est pas encore garantie. Mais pour relever le défi, de nouveaux plans d’actions sont en cours d’exécution.
Poids faible pour la taille comparativement au poids d’une population de référence de même taille et de même sexe, tour de bras inférieur à 125 mm, présence d’œdèmes bilatéraux, amaigrissement visible sévère… Autant de facteurs qui confirment l’insécurité alimentaire chez les enfants dès leur jeune âge. En effet, la sous nutrition est l’ensemble des pathologies nutritionnelles dues à une insuffisance d’apports alimentaires en un ou plusieurs nutriments. Elle se présente sous plusieurs formes, la malnutrition aiguë, la malnutrition chronique, l’insuffisance pondérale, les carences en micronutriments. Au Bénin, plus d’un enfant sur trois souffrent de la malnutrition chronique qui est moins reconnue et souvent ignorée parce qu’elle ne se voit pas à l’œil nu. Cinq enfants sur cent souffrent de la malnutrition aiguë qui se manisfeste souvent à travers le marasme et la kwashiorkor. Quelle que soit la forme que prend la malnutrition, elle est une importante cause sous-jacente de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Elle s’installe dès le plus jeune âge, restreint les capacités d’apprentissage scolaire et de productivité et peut se transmettre de génération en génération.

Les causes économiques de la malnutrition
D’origine alimentaire, le fort taux de malnutrition se justifie par une forte incidence de la pauvreté au sein des populations vulnérables. En effet, la sécurité alimentaire comporte 4 dimensions : la disponibilité de la nourriture en quantité suffisante, la stabilité de l’approvisionnement, l’accessibilité physique et économique des denrées et la qualité et sécurité sanitaire des aliments. Mais le faible pouvoir d’achat des populations constitue un enjeu majeur. « La malnutrition est la conséquence de la pauvreté qui sévit tant dans les zones rurales que dans les zones urbaines », a confié le ministre du développement Marcel de Souza. Mais pour Andréa Houindoté, du secrétariat permanent du Conseil national de l’alimentation et de la nutrition (Can), la mauvaise gouvernance des faibles ressources allouées au secteur de la nutrition et l’absence d’engagement malgré l’expression d’une volonté politique seraient l’un des freins à l’éradication de la malnutrition. « Nous travaillons depuis un certain temps pour mettre la malnutrition au cœur du développement car c’est un facteur qui agit sur l’économie. Il faut réduire la pauvreté et assurer la prospérité partagée. La banque mondiale décidée aux cotés des Etats pour lutter contre la nutrition tant du point de vue technique que financier », a déclaré Ambroise Agbota de la Banque mondiale.
A long terme, la malnutrition, quelle que soit sa nature a des conséquences néfastes sur l’individu. « La malnutrition chronique augmente le risque de morbidité et de mortalité. Elle participe aux cycles intergénérationnels de la pauvreté et de la malnutrition », souligne Anne Vincent, représentante résidente du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef). Aussi, selon Ambroise Agbota, consultant nutrition à la banque mondiale, bureau de Cotonou, l’altération du développement cognitif, les faibles performances scolaires, la faible productivité à l’âge adulte et le faible développement économique pour la nation affectée, constituent entre autres les effets de la malnutrition sur l’enfant.

Les acteurs en synergie pour des résultats plus probants
Depuis son indépendance à ce jour, le Bénin a mis en oeuvre plusieurs actions pour lutter contre la sous nutrition. Les Ong ainsi que les organisations internationales ont aussi développé des stratégies d’éradication de ce fléau, néanmoins, persiste. La Fao a soutenu plusieurs projets sur l’ensemble du territoire national dans le domaine de la sécurité alimentaire. Elle a assuré la production de semence de riz de qualité, l’amélioration des cultures dans certaines localités plus sujettes à la sous nutrition.
Le gouvernement a pour sa part procédé à la mise en œuvre du programme national d’alimentation et de nutrition axé sur : la promotion de l’allaitement maternel, l’amélioration de l’alimentation, le contrôle des carences en micronutriments, la prise en charge de la malnutrition, l’appui institutionnel et le renforcement des capacités des acteurs ; rendre le secteur agricole performant pour lutter contre l’insécurité alimentaire.
Dans ce cadre, le Can a organisé un forum national sur les 1000 premiers jours de vie. Ainsi, pendant 3 jours, les acteurs à divers niveaux ont mené des réflexions autour du thème ‘’Combattons la malnutrition pour sauver le présent et le futur de nos enfants’’. « Nos 3 jours de réflexion vont nous permettre de relever les stratégies communes pouvant nous conduire vers de très bons résultats. La clé de ce succès, c’est que toutes les couches puissent travailler de commun accord afin que le Bénin soit un pays émergent avec des enfants en bonne santé », a indiqué Ambroise Nanéma, spécialiste nutrition à l’Unicef. La représentante résidente de l’Unicef, Anne Vincent, quant à elle, a proposé à l’ouverture de ce forum certaines stratégies pour l’éradication de la malnutrition chronique. Il s’agit de l’intégration de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (Anje) dans la réponse à l’urgence, des conseils sur l’alimentation de l’enfant, la distribution de suppléments de micronutriments et le déparasitage, la prévention et le traitement des infections et le traitement de la malnutrition aiguë sévère.
Félicienne HOUESSOU
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