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Impression des passeports diplomatiques biométriques : Les diplomates donnent leur version
Publié le mercredi 17 juin 2015  |  Fraternité
Hadj
© Autre presse par DR
Hadj 2014 : Un Burkinabè appréhendé à Cotonou avec plus de 550 passeports




Le Porte-parole du Ministère des affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Béninois de l’extérieur, l’ambassadeur Simplice Gnanguessy s’est expliqué au sujet de l’impression des passeports diplomatiques et de service confiée à l’Imprimerie nationale de France avec le passage à la biométrie.

Pourquoi le ministère des affaires étrangères a-t-il confié, il y a quelques semaines, l’impression des passeports de service et diplomatiques à l’Imprimerie de France ?
A la vérité, ce n’est pas un fait nouveau. Je suis dans ma trentième année en tant que fonctionnaire de l’Etat et Diplomate de carrière au Ministère des affaires étrangères. Depuis le début de ma carrière, je suis venu trouver que c’est l’imprimerie nationale de France qui édite, pour le compte du Gouvernement du Bénin, les carnets des passeports diplomatiques et de service. En termes clairs, je veux dire qu’il y a plus de trente ans que l’Imprimerie nationale de France imprime les passeports diplomatiques et de service au Gouvernement béninois. Comme vous pouvez le constater, cela ne date donc pas d’aujourd’hui. Avec l’avènement de la biométrie, et sur autorisation du Gouvernement, nous avons naturellement recouru au même opérateur français avec qui nous avons conclu un accord pour les passeports diplomatiques et de service biométriques. Dans cet accord, l’opérateur français a accepté nous installer ici au Ministère des affaires étrangères du Bénin, le Système informatique ou les équipements pour la biométrie avec la formation des fonctionnaires du Ministère sur place ici à Cotonou qui se chargeront d’introduire les données biométriques dans une puce, dans le respect de la confidentialité, et conformément aux exigences de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Contrairement à ce qui est allégué dans les médias, nos données biométriques ne traverseront pas l’Océan atlantique. Le reste n’est que désinformation et intoxication.

Pourquoi n’a-t-on pas priorisé l’expertise nationale, puisqu’il existe un opérateur béninois qui a pu obtenir un contrat pour donner la même prestation ?
Sur ce sujet, le Chef de la diplomatie béninoise, le Professeur Nassirou Bako-Arifari avait déjà apporté toute la clarification nécessaire depuis le début de la polémique qui fait croire qu’on a bafoué notre souveraineté. Faisons un peu l’historique. Le jeudi 20 novembre 2014, le Ministre en charge des affaires étrangères, le professeur Nassirou Bako-Arifari était devant la représentation nationale pour défendre le Budget de son ministère pour l’année 2015 face à la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Après une présentation avec brio saluée pour sa clarté, les députés ont posé quelques questions d’éclaircissement dont, entre autres, celle relative à la polémique sur l’établissement des passeports biométriques qui opposerait le ministère des Affaires étrangères à son homologue de l’intérieur. C’est alors que pour la première fois, le Ministre Nassirou Bako Arifari qui ne s’était jamais expliqué publiquement sur le sujet, a saisi cette occasion pour éclairer la Représentation nationale, au nom de la vérité au peuple, sur les tenants et aboutissants de ce dossier de passeport biométrique. Le Chef de la diplomatie, a montré, avec force détails que la campagne de dénigrement contre le Ministère des affaires étrangères est injustifiée et n’est ni plus ni moins que de la manipulation, et de la désinformation orchestrées par des personnes de mauvaise foi. Des explications du Ministre Bako Arifari, il ressort que c’est en 2001, du temps où Monsieur Daniel Tawéma était ministre de l’intérieur qu’un contrat avait été établi et attribuait à un opérateur économique national l’établissement des passeports ordinaires à concurrence de 300 mille exemplaires. En 2014, le Ministre de l’Intérieur d’alors, François Houessou, au motif que le contrat de l’opérateur était arrivé à son terme, lui signe un avenant, en catimini, sans se référer à l’instance gouvernementale que constitue le Conseil des ministres. Le pot aux roses a été découvert lorsque le débat sur l’avènement des passeports biométriques qui devraient entrer en vigueur à partir de 2015, avait commencé et que le Gouvernement avait demandé au Ministère en charge des affaires étrangères et à son homologue de l’Intérieur d’introduire une communication conjointe sur le sujet en conseil des Ministres. Le Ministre Bako Arifari avait alors refusé d’apposer sa signature sur la communication conjointe tant que le ministre de l’Intérieur d’alors n’aurait pas expliqué les tenants et les aboutissants de l’avenant signé à l’opérateur béninois dans la perspective de la biométrie pour les passeports et pour lequel l’intéressé dit avoir acquis des équipements de l’ordre de 32 milliards de Francs Cfa. Voilà le fond de l’affaire.

C’est donc une affaire qui engage beaucoup de milliards du contribuable béninois ?
Absolument. Selon les explications du Chef de la Diplomatie à la Représentation nationale, l’Imprimerie nationale de France qui a toujours fait cette prestation pour le compte du Bénin depuis plusieurs décennies accepte fournir au Bénin les mêmes équipements pour environ un million d’euros, soit l’équivalent de 650 millions de Fcfa. Ce qui permettrait de réaliser une économie de près de 31 milliards de Fcfa au trésor public. Mieux, la décision de confier la prestation à l’Imprimerie de France est une décision du Conseil des Ministres. Au surplus, dans le souci de préserver les investissements effectués par l’opérateur béninois, le Gouvernement lui a demandé de poursuivre la délivrance des passeports ordinaires au tarif de trente mille ( 30.000) Fcfa en attendant l’évaluation du coût réel des investissements dans la perspective d’une reprise du contrat suivant les normes orthodoxes régissant les marchés publics, en recourant aux expertises française, américaine et allemande. Nous sommes surpris de la cabale médiatique et des fausses informations qui sont distillées dans la presse par des gens qui ne maîtrisent pas le dossier. Le secteur privé qui a toujours souhaité une amélioration continue de l’environnement des affaires ne peut chercher à se complaire dans des contrats opaques et de gré à gré au mépris de l’intérêt général. Lorsqu’un opérateur national dit avoir investi 32 milliards Fcfa pour les équipements que des opérateurs étrangers accepteraient de réaliser avec moins d’un milliard de Fcfa, il faut s’inquiéter pour les finances de notre pays qui n’a pas de pétrole.

L’établissement des passeports est tout de même une question de souveraineté nationale ?
C’est un argument mis en avant pour jeter l’opprobre sur le Ministère des affaires étrangères. Mais en réalité, la tradition que la France nous aide à éditer certains de nos attributs nationaux n’est pas un secret. Une vérité que l’opérateur béninois cache aux contribuables avec un marché de 32 milliards, c’est la sous-traitance qu’il fait avec une société malaisienne à laquelle il envoie les données biométriques de nos compatriotes qui demandent les passeports ordinaires ; lui-même n’ayant pas l’expertise. A moins de prendre les Béninois pour des amnésiques, il y a lieu de se demander qui a bradé la souveraineté et quelle souveraineté veut-on défendre ? Le défi auquel nos pays pauvres très endettés sont confrontés, c’est la gestion saine du bien public, le respect et la défense de l’intérêt général et la promotion de la bonne gouvernance. Le vrai mobile de la cabale contre le chef actuel de la diplomatie se trouve dans la différence qu’il y a entre un opérateur étranger qui propose moins d’un milliard de francs Cfa pour imprimer les passeports biométriques, installer l’équipement sur place à Cotonou et former les fonctionnaires béninois pour l’opération en protégeant nos données, et un autre national qui prétend avoir acquis les équipements de plus de 32 milliards pour le même marché et qui va imprimer les passeports en Malaisie. La question qu’il faut se poser est que entre le Ministre Nassirou Bako Arifari et cet opérateur économique national, lequel des deux fait saigner nos finances publiques ou promeut la bonne gouvernance ?
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