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Le Matinal N° 4167 du 19/8/2013

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Traques contre les vendeurs d’essence malgré le moratoire:Vers un nouvel échec de la lutte contre le ‘’Kpayo’’ ?
Publié le mardi 20 aout 2013   |  Le Matinal


Benin
© Autre presse par DR
Benin : Essence frelatée


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En dépit du moratoire de cinq mois lancé par le Chef de l’Etat le 27 juin 2013 aux vendeurs d’essence frelatée, ces derniers continuent d’être victimes des traques des militaires. Une situation qui révèle l’incohérence du gouvernement dans la gestion de ce dossier.

Après avoir accordé cinq mois de répit aux vendeurs d’essence frelatée, lors de sa rencontre avec ces derniers le 27 juin dernier, le Chef de l’Etat semble désormais revenu sur sa décision. En collaboration avec le comité de lutte contre l’essence de contrebande, il a relancé de nouveau la traque dirigée contre les vendeurs d’essence dite « Kpayo ». On se souvient encore des traques enclenchées par les militaires contre ces vendeurs de Porto-Novo les samedi 24 et dimanche 25 juin 2013 qui ont occasionné des morts. Ces trafiquants de l’essence de la contrebande étaient loin d’imaginer une telle tuerie suite à la "rencontre de vérité" tenue jeudi 27 juin dernier à la salle du peuple du palais de la présidence. A cette escalade de violence, s’ajoutent les arrestations et les saisies de bidons de 50 litres à Mèdédjonou (commune d’Adjarra) et dans certaines villes de Cotonou et de ses environs. Certains vendeurs d’essence ont témoigné que malgré cette mesure, les traques ont augmenté d’intensité et ont même gagné d’autres régions dans la Commune de Porto-Novo. De sources bien informées, le Chef de l’Etat aurait justifié ces formes d’oppression par la ‘’raison d’Etat’’. C’est le groupe de mots qu’il aurait servi aux victimes des mesures d’oppression des militaires qui sont allés se plaindre à lui au lendemain du moratoire. Au regard de ces actes de répression enregistrés au cours de cette période de moratoire qui vient normalement à expiration le 27 novembre prochain, on peut déduire sans se tromper que Yayi vient une fois encore de déchanter. « Malgré le moratoire, nous continuons de subir les traques des forces de l’ordre. La semaine passée, elles sont venues ramasser toutes mes marchandises », a déclaré un vendeur de l’essence frelatée à Mênontin.

Où sont passés les promesses de 50 milliards F Cfa ?

Comme il en a l’habitude, le Président de la République a une fois encore embobiné les vendeurs d’essence. Les promesses qu’il leur a faites le 27 juin dernier à la salle du peuple du palais de la Présidence n’ont toujours pas été tenues. En effet, au cours de cette séance, il a promis aux contrebandiers la construction d’un certain nombre de stations de vente d’essence dans les départements de l’Ouémé et du Plateau. Il a aussi présenté un projet de 50 milliards pour aider à la reconversion de tous les acteurs de la vente illicite de l’essence. Cette dernière promesse est à l’image de la première, car aucune d’elle n’a été concrétisée. En tout cas, jusque-là, les contrebandiers restent toujours la cible des militaires.

Encore de beaux jours pour le ‘’Kpayo’’…

Le gouvernement du Bénin parviendra t-il à éradiquer le trafic de l’essence frelatée ? Pour l’heure, les populations ont du mal à y croire. Malgré l’engagement des autorités militaires à traquer ces vendeurs d’essence, plusieurs citoyens affirment que Yayi Boni aura du mal à remporter cette bataille. « Nous menons ce commerce avant que le président de la république ne soit élu. C’est ce commerce qui nourrit nos familles. C’est inimaginable qu’il y mette fin en cinq mois. C’est impossible », a affirmé Paul, un vendeur d’essence frelatée de Mênontin. A y voir de près, on pourrait affirmer que loin d’entamer l’ardeur de ces trafiquants, ces traques n’ont fait que renforcer leur volonté de poursuivre la lutte, car malgré les actions de déguerpissement des étalages et coins d’entreposage de bidons d’essence, l’essence frelatée coule à flot. A Cotonou, comme dans les villes environnantes, les bidons remplis d’essence circulent librement particulièrement la nuit. « Nous n’allons jamais baisser la garde. Avec l’essence frelatée, les longues files d’attente devant les stations sont limitées lorsque ces dernières sont en rupture de stock. Actuellement, nous élaborons de nouvelles tactiques pour échapper au contrôle des forces de l’ordre », a fait savoir, Firmine une vendeuse d’essence ‘’Kpayo’’ à Cotonou. Le commerce de la mort a donc encore de beaux jours devant lui.

AT

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