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Affaire détournement de 8 milliards de F Cfa : Des Béninois se prononcent sur l’affaire Icc service
Publié le samedi 20 juin 2015  |  La Presse du Jour




Beaucoup de Béninois constatent aujourd’hui que l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) est désormais devenue le bureau de plainte du gouvernement et de son chef, le Président Boni Yayi. Il faut rappeler que la dernière plainte remonte au 13 juin 2015. A cet effet, le Secrétaire général du gouvernement, M. Alasane Tigri souhaite que l’Anlc demande à l’honorable Janvier Yahouédéou d’apporter les preuves de ses allégations contre le Président de la République dans le dossier relatif au supposé détournement de 8 milliards de F Cfa dans l’affaire Icc service. Les citoyens ont exprimé leur position face à cette situation. Pour certains, l’histoire retiendra, car depuis les promesses de remboursement faites en 2011 par le pouvoir exécutif, n’ont pas comblé l’attente des spoliés. Le gouvernement doit répondre aux aspirations des dépouillés. Pour d’autres, la justice doit faire son travail et l’Anlc doit éviter de violer la loi afin que les investigations soient menées.
Réactions des Béninois
Dieudonné Lokossou, Sg Csa : « L’Anlc ne doit pas s’interposer pour soutenir une partie contre les spoliés »
« Au regard des faits qui sont suffisamment graves dans ce dossier, Icc service a désarticulé les secteurs qui sont chargés de garder les ressources financières (Banques et d’autres structures). Si Icc service a eu la bénédiction des autorités à l’époque pour capter illégalement les fonds des pauvres citoyens pendant plusieurs années, c’est un scandale qui doit heurter la conscience collective pour notre pays et l’on ne peut pas accepter dans un état de droit comme le nôtre, que les gens qui n’ont pas une qualité requise en la matière, viennent piller les maigres ressources des sans emplois, des démunis. Il faut rappeler que depuis quelques années, l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) ne s’est jamais prononcée sur ce dossier, à part Fonac dans le temps. A l’instant, elle doit pouvoir aider le gouvernement à clarifier ce dossier et à ne pas agir de sorte que les citoyens qui ont été spoliés, aient l’impression qu’elle veut quelque chose et son contraire. C’est-à-dire que ces structures, selon le décret qui régit, doivent lutter âprement et combattent réellement les actes de corruption passive ou active dans le pays, et au besoin envoyer les mises en cause à la justice. Elles ne doivent pas s’interposer pour soutenir une partie. Elles ne doivent pas aussi supporter ceux qui ont grugé les pauvres populations avec la misère géante qui sévit dans notre pays. Cette affaire de détournement de 8 milliards de F Cfa doit nous amener à nous poser des questions. Je crois qu’il faudra dénoncer les mises en cause. Qui sont ceux qui ont effectivement fait main basse sur ces 8 milliards ? Les gens qui ont été épinglés sont déjà un début de preuve. Ceux qui ont géré la structure d’Icc service doivent apporter des éléments de preuve, ainsi que le gouvernement qui est en liaison avec les auteurs de cette structure. Alors les fonds doivent être restitués aux ayants droits. Est-ce-que les déclarations de l’Honorable Janvier Yahouédéou dénigrent des gens ? Je crois qu’il faut voir les choses avec sérénité. Si ces déclarations de Janvier Yahouédéou peuvent permettre une évacuation de vérité pour que les spoliés rentrent en possession de leurs fonds, on pourra dire que c’est une démarche salutaire. Les syndicalistes que nous sommes, nous avons été à la pointe du combat, dénoncé cette mafia. Mais nous n’avons jamais changé de langage. Ce sont des faits réels de notre pays. Je ne crois pas que le pouvoir exécutif puisse rembourser ces spoliés. Son successeur en 2016 ne pourra jamais aussi s’engager pour dédommager les victimes de cette vaste escroquerie. Il faut montrer à la limite ceux qui ont initié le projet et leurs complices. Est-ce-que la justice a tous les éléments de preuves qu’il faut pour la problématique ? Je crois que ces canailleries que nous subissons dans le pays servent de leçon. Nous avons connu des périodes sombres du Parti de la révolution populaire du Bénin (Prpb), où les privations de libertés dictaient leur loi. Nous avons vécu des périodes sales de notre histoire que nous ne devons pas banaliser. Aucune entreprise humaine n’est parfaite, néanmoins il faut des efforts pour ne pas perpétuer les crimes. Nous devons faire recours à l’histoire de notre pays et faire attention».
Adam Taofick, Membre du bureau Cgtb
« Mes impressions sont claires. Puisque toutes ces structures qui sont mises en place et qui devraient inspirer une confiance à la population me déçoivent. Ils ne jouent pas véritablement leur rôle. Et je pleure pour mon pays. Parce qu’il faut sortir de ce pays pour constater qu’on est suffisamment en retard sur certains plans. Nous avons créé ces structures en réalité pour se saisir de certains dossiers. Si aujourd’hui cette affaire d’Icc service, qui est un scandale, un poison, un crime en réalité, on ne devrait pas attendre que le Député Janvier Yahouédéou face une déclaration. Que ce soit à raison ou à tort, nous pensons que cette structure de lutte contre la corruption devrait déjà en amont nous éclairer sur ce dossier. Mais malheureusement, les populations ont été déplumées, spoliées et grugées, et personne ne réagit. Par exemple, ne pensez vous pas que les consommateurs que nous sommes, nous sommes maltraités par des coupures intempestives d’électricité. La qualité de l’aliment, de l’eau, de l’air et j’en passe. Qu’est-ce-qu’ils font dans le pays concrètement ? Ils viennent seulement en vedette à la télévision. Je crois que le Président Guy Ogoubiyi doit revoir le comportement et faire véritablement la fierté de l’organe qu’il dirige. Il doit plus heurter sa conscience, car l’histoire retiendra. Je suis révolté par cette affaire d’Icc service. Un spolié de cette affaire que j’ai rencontré un jour, me confia que, ‘’c’est le Bon Dieu qui a inspiré Janvier Yahouédéou pour sa déclaration’’. Le gouvernement n’a pas respecté sa promesse de rembourser les fonds aux spoliés en 2011, voilà des démagogies. Je le répète, l’histoire retiendra, car depuis les promesses en 2011, rien n’y fit, et voilà que ce gouvernement est en fin de mandat et cette affaire restera sur sa conscience. C’est un scandale né au temps de Boni Yayi. Donc, pendant qu’il est encore en exercice, il doit mettre tout en œuvre pour soulager les populations, sinon après son départ, il risque d’être rattrapé par l’histoire. Je souhaite que les autorités de mon pays méritent la confiance du peuple en répondant à leur profonde aspiration, (précarité, pauvreté et misère). Il ne faut pas qu’ils laissent une ardoise lourde pour leurs successeurs qui seront plongés dans ces genres de crise par la suite ».
Basile Magloire Zanou, Médecin Chirurgien : « Nous voulons la traçabilité »
« Ce dossier d’Icc service défraie la chronique depuis des années. C’est un scandale regrettable. L’honorable Janvier Yahouédéou fait des déclarations qui nécessitent des preuves d’une part, et le gouvernement se met sur la défensive avec l’Agent judiciaire du trésor (Ajt), Mme Sévérine Lawson d’autre part. Et je ne crois pas que ces documents soient des éléments qui peuvent convaincre. Et pour cause le peuple en a marre. Il faut des preuves tangibles dans cette affaire. Aller jusqu’à dire que le Président de la République a volé est une accusation grave. Janvier Yahouédéou doit aussi apporter ses preuves pour défier l’Ajt. Je ne supporte ni l’un ni l’autre. On n’a suffisamment de problème dans le pays. Tout ceci s’apparente à de l’intoxication total. L’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) peut s’autosaisir de ce dossier. Mais attention ! Les gens ont suffisamment des dents dures pour mettre en place cette structure. Il peut y avoir aussi des dénonciations calomnieuses. C’est pourquoi l’Anlc doit s’investir beaucoup pour ne pas tomber dans ce piège. Les deux camps doivent présenter les preuves. Le gouvernement a intérêt à se présenter à l’Assemblée Nationale. Que la vérité soit établie sur les 8 milliards dont parle l’honorable Janvier Yahouédéou».

Propos recueillis par Thierry Azagba (Coll)
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