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Après avoir échappé aux poursuites initiées par Yahouédéou en 2010 : Yayi Boni doit s’expliquer avant son départ
Publié le mercredi 24 juin 2015  |  La Nation
Présidentielle
© Autre presse par DR
Présidentielle de 2016 : Janvier Yahouédéou annonce sa candidature




Ceux qui ne sont pas frappés d’amnésie le savent encore. Le député Janvier Yadouédéou est le premier député à avoir réagi au scandale Icc-services. En juillet 2010 déjà, il interpellait le gouvernement, en l’occurrence son chef, sur l’évolution du dossier.


« Dans le cadre de l’affaire Icc-services et consorts, il faut interpeller le président Yayi Boni », déclarait Janvier Yahouédéou lors d’un point de presse en 2010 dans l’enceinte du palais des gouverneurs à Porto-Novo. La déclaration relayée dans les divers reportages télévisés avait suscité en son temps un branle-bas au sein de la mouvance présidentielle. Elle avait donné lieu à une vague de réactions, qui n’ont d’ailleurs pas émoussé l’ardeur du député, déterminé à obliger les pouvoirs publics à rembourser les spoliés. Joignant l’acte à la parole, et fort de son engagement aux côtés du peuple, l’élu a initié une procédure de poursuite du chef de l’Etat devant la Haute cour de justice (Hcj). C’est justement cette témérité qui lui valut son échec aux élections législatives de 2011. Empêcher de toutes les manières son retour à l’hémicycle, apparaissait alors comme un défi qu’il fallait relever. C’était la seule manière de mettre hors d’état de nuire un « rebelle » jugé indésirable et intraitable. Le député, l’élu de la 24ème circonscription électorale s’était retrouvé dans l’obligation de se retirer de l’Assemblée compte tenu du sort qui lui est infligé. Effectivement, avec l’absence de Janvier Yahouédéou à l’Assemblée nationale durant la législature écoulée, le sujet n’a plus été à l’ordre du jour.

Yayi Boni avait frôlé de justesse le pire en 2010

26 juillet 2010. Cette date restera gravée non seulement dans l’histoire nationale mais surtout dans la vie de Yayi Boni. C’était le jour où l’Honorable Janvier Yahouédéou avait introduit sa procédure de mise en accusation devant la Haute cour de justice (Hcj). (voir la lettre et les signataires) Objectif de cette démarche du député : amener Yayi Boni, chef de l’Etat, chef du gouvernement, la haute autorité, l’élu du peuple… à s’expliquer et répondre du malheur arrivé au peuple cette vaste arnaque populaire sans précédent. Pour la première fois , les Béninois devraient voir un président en exercice comparaitre devant une juridiction. Mais, il a réussi à s’en échapper. Il convient alors de préciser que dans cette entreprise de poursuite du président de la République au sujet du scandale de placement d’argent, Janvier Yahouédéou avait eu le soutien inconditionnel du député Saka Fikara, Rosine Soglo, Augustin Ahouanvoèbla, etc. Sur les 83 députés, 48 signatures avaient été recueillies par Janvier Yahouédéou. Il n’a manqué qu’une poignée pour que le vin soit tiré. Malheureusement, le temps que la procédure n’aboutisse les élections sont intervenues.

« Faut-il se taire à moins de 9 mois de son départ ? »

Le député étant un élu du peuple, il ne peut que servir l’intérêt du peuple, à qui il doit sa légitimité et sa représentativité. Les populations victimes du scandale d’Icc-Services et consorts ont de bonnes raisons de se réjouir de constater qu’un élu se soucie d’elles, et se préoccuper de leur remboursement. Son absence au parlement durant la période de 2011 au premier trimestre de 2015, peut expliquer le silence apparent de l’homme, qui a certainement profité des vacances à lui accordées pour faire des investigations sur le dossier. Une fois revenu au Parlement, n’est-il pas judicieux qu’il revienne sur ses chantiers ouverts et inachevés dans l’intérêt supérieur du peuple ? Au-delà de cette considération classique liée à la fonction de député, trois raisons fondamentales peuvent justifier la prompte réaction de Janvier Yahouédéou dès son retour au parlement. Tout d’abord, l’affaire constitue une préoccupation pour les populations. C’est une permanente question d’actualité en dépit de toute tentative d’escamotage. Ensuite, le rapport du Fmi, caché au peuple pendant des années, est un important élément d’informations pour l’opinion. Un rapport dont le contenu est porté sur la place publique grâce aux révélations du député. Enfin, sachant que le président Yayi Boni a promis œuvrer pour le remboursement des spoliés, faut-il se taire à moins de 9 mois de son départ ? son activisme à demander des comptes à Yayi tient à ces raisons contrairement aux mauvaises langues qui font croire que le député se préoccupe de l’affaire parcequ’il a déposé de l’argent dans l’une des structures.

Un coup de massue pour l’économie béninoise

Quel peut être l’état de l’économie d’un pays comme le Bénin où l’informel règne en maître et où l’épargne des ménages se volatilise à hauteur de 156 milliards de francs Cfa ? Les commerçants trainent toujours les séquelles de cette crise de placement d’argent. D’autres foyers en ressentent encore le choc. Il est donc aisé de déduire que c’est parce que le député Janvier Yahouédéou a vu le danger venir qu’il a commencé par tirer très tôt la sornette d’alarme. Il faut donc à régler ce problème en remboursant les 156 milliards, afin d’apporter de l’oxygène à une économie à bout de souffle. C’est pour cela qu’en 2010, Janvier Yahouédéou a pris son bâton de pèlerin pour combattre aux côtés des déposants floués par le mutisme d’un gouvernement éclaboussé et désavoué. Contrairement donc aux mauvaises langues qui insinuent qu’il veut se servir de ce dossier à des fins électoralistes et clientélistes, dans la perspective de la prochaine élection présidentielle, il importe de comprendre que Janvier Yahouédéou agit dans une suite logique depuis juillet 2010.

Abdourhamane Touré
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