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Nouvelle équipe gouvernementale de Boni Yayi : Un mauvais départ pour Lionel Zinsou ?
Publié le vendredi 26 juin 2015  |  La Nouvelle Expression
Lionel
© AFP par Thomas Samson
Lionel Zinsou, nouveau Premier ministre du Bénin.




Le nouveau Premier ministre béninois, Lionel Zinsou, semble avoir pris un mauvais départ. Outre le fait de s’accoquiner avec un régime finissant, l’homme passe pour un individu désillusionné, en bute aux valeurs traditionnelles africaines et aux ambitions diffuses.







Secret de polichinelle, le franco béninois, proche de Laurent Fabius passe avant tout, aux yeux des Béninois, pour le défenseur des intérêts de la gauche française en Afrique. Il aura beau se défendre, cela lui colle à la peau. En réalité, ce ne sont pas les qualités intellectuelles, ni la probité du nouveau Premier ministre parachuté au Bénin, qui sont en cause. C’est plutôt le fait de le présenter comme la caution morale d’un régime évanescent, ayant à son actif, une série de scandales politico-financiers, qui dérange.

Mieux, il prend les rênes d’une équipe dont il n’a ni participé à la sélection des membres, ni donné son avis consultatif. Alors que selon l’accord qui aurait été conclu entre le président Boni Yayi et la gauche française, lors de sa dernière visite en France, la composition du gouvernement devrait être confiée exceptionnellement à Lionel Zinsou. Ce dernier devrait, à son arrivée à Cotonou, prendre contact avec la classe politique sans exclusive, ainsi que les institutions de la République, pour recueillir leurs préoccupations, et demander aux alliances politiques de lui faire des propositions. Sous son égide, on aurait abouti logiquement à un gouvernement d’union nationale, ou à défaut, à une équipe gouvernementale découlant d’un « consensus national ».



Contre mauvaise fortune bon cœur



Une telle démarche devrait l’asseoir dans sa nouvelle légitimité, apaiser les tensions sociales, et en même temps lui donner les coudées franches pour opérer les réformes indispensables au développement et à la croissance. Lionel Zinsou était bel et bien informé que le poste de Premier ministre qui lui était proposé n’était pas constitutionnel. Il savait aussi qu’on n’était pas dans un régime parlementaire. Mais il avait reçu l’assurance d’assurer la coordination de l’action gouvernementale comme Premier ministre responsable devant le président de la République. Mais, au lieu de cela, il a eu droit, à sa grande surprise, à la formation d’un gouvernement clé en main, où il hérite du développement économique, de l’évaluation des politiques publiques et de la promotion de la bonne gouvernance. Mais contre mauvaise fortune, Lionel Zinsou devrait faire bon cœur.



Une aventure à haut risque



C’est ainsi qu’il s’engagea dans une aventure à l’issue incertaine avec Yayi. Le présenter comme le dauphin du président sortant ne serait pas très juste. Pour un homme de la trempe de Lionel Zinsou, fils de René Zinsou, un des soutiens engagés pour la candidature de Pascal Irénée Koupaki, se considérer opportunément comme le successeur désigné de Boni Yayi dont la gestion politique et économique est décriée, serait une aventure à haut risque.

On a l’impression que le jeu était biaisé d’avance, et que l’actuel Premier ministre a pris un mauvais départ. Pour preuve, le tout nouveau Premier ministre est déjà reparti en voyage. Officieusement, on parle de la préparation de la visite officielle de François Hollande au Bénin, les 1er et 2 juillet 2015. Mais de notoriété publique, tout le monde sait que Lionel Zinsou est un homme très occupé et rompu aux arcanes des finances mondiales. Il n’a que faire de nos politicailleries. Le titre de Premier ministre est sans doute comme un passeport de plus, pour atteindre des objectifs que seul l’avenir nous dira.

Brice Ogoubiyi
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