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Arrêt des opérations d’exploitation de la société Sapetro : Le Bénin a vendu trop vite son «gobelet» de pétrole
Publié le samedi 27 juin 2015  |  La Presse du Jour
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© Autre presse par DR
Le ministre de l’énergie Barthélémy Kassa




l y a un peu plus de deux ans, le ministre en charge des mines et de la recherche pétrolière, Barthélémy Kassa, annonçait le Bénin dans les pays producteurs de pétrole. Au Chef de l’Etat et au peuple béninois, il annonçait la découverte d’un gisement d’au moins 85 millions de barils de pétrole à Sèmè-Podji qui devait rapporter 300 milliards en quatorze ans d’exploitation. Sauf qu’aujourd’hui, on est loin du compte. La société d’exploitation du gisement, Sapetro, est obligée de suspendre ses travaux pour maintes raisons. L’espoir déçu des Béninois.

Le dimanche 27 octobre 2013, sur l’émission «L’Invité du jour» de la chaîne panafricaine Africa 24, il était demandé au ministre béninois en charge des mines, Barthélémy Kassa, au sujet de cette découverte du gisement, si «cette fois la découverte est vérifiée » et «que surtout les gisements sont exploitables ? ». Et voici les assurances fermes du ministre. «Oui exactement, je parlais tantôt des réserves prouvées. Alors lorsqu’il s’agit des réserves prouvées, ça veut dire que c’est après les forages. Il y a des forages qui ont été réalisés et qui ont indiqué que ce qui était contenu dans les réservoirs, c’était bel et bien du pétrole. Alors ces réserves ont été évaluées et c’est ça qui a permis aujourd’hui à la compagnie opératrice d’annoncer cette nouvelle à tout le peuple béninois. Et ces réserves ont été évaluées et la commercialité a été également prouvée. Donc il s’agissait d’une annonce qui a indiqué clairement que le gisement peut être développé. Et tout le programme de développement de ce gisement a été présenté à la haute autorité et normalement dans moins d’un an à peu près, le Bénin doit pouvoir commercialiser son premier baril de pétrole». A l’époque, beaucoup de Béninois ont dû se réjouir de cette annonce, à commencer par le Premier d’entre eux. Des visites incessantes étaient faites au palais de la Marina pour parler de la découverte du gisement à Yayi. Le ministre avait donné toutes les assurances possibles pour faire croire au monde entier qu’enfin, le Bénin entre enfin dans le cercle fermé et prestigieux des pays producteurs de pétrole. Des projections ont été même déjà faites sur le nombre d’emplois que la vente de ce pétrole pouvait créer. «Vous savez, déjà le sourire est sur les lèvres de tous les citoyens béninois aujourd’hui. Nous savons tous que lorsqu’il y a production pétrolière, ce que cela a comme impacts sur l’économie. Il ya aura la création d’emplois parce que l’industrie pétrolière va entraîner un recrutement de beaucoup de jeunes aujourd’hui qui sont en attente de leur premier emploi. En dehors de ça, toutes les autres activités annexes telles que les services logistiques, le restaurant et tout ça vont prendre de la valeur. Donc nous estimons en 14 ans de production (c’est rien que sur la base de ces premières estimations), près de 300 milliards de F Cfa seront dépensés rien qu’à partir de cette découverte déjà. Et en plus des autres découvertes attendues, le Bénin pourra se classer aussi parmi les nations qui se développent à partir des gisements pétroliers », avait souligné le ministre Kassa à nos confrères de Africa 24. Malheureusement, les jeunes diplômés devront encore prendre leur mal en patience.
L’horizon pétrolier s’obscurcit
La mauvaise nouvelle est venue de là où, il y a un peu plus de deux ans, sortait la «bonne». Mercredi dernier, les responsables de la société Sapetro sont allés dire au Chef de l’Etat à la Marina qu’ils ont décidé de suspendre les travaux d’exploitation du gisement. De leurs explications au terme de l’audience, on retient que le premier puits n’a pas pu être entièrement foré à cause de difficultés techniques. Le deuxième puits a révélé de l’eau à 100%. Quant au dernier puits, son exploration a permis la découverte d’un gisement de 1,5 millions de barils. Concernant la rentabilité, les responsables de Sapetro estiment que l’exploitation nécessite un investissement de 67 millions de dollars pour une rentabilité évaluée à 40 millions de dollars. Mais surtout, Sapetro renonce à poursuivre ses travaux parce que la société dit avoir déjà investi environs 564 millions de dollars dans ses travaux d’exploration contre une prévision de 280 millions. Que de mauvaises nouvelles qui contrastent avec l’espoir ferme que le ministre Kassa avait donné à ses compatriotes.


Jean-Marie Sèdsolo
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