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François Hollande au Bénin : Les raisons politiques de la visite -- Discours du Président Boni Yayi à l’occasion de la visite de François Hollande au Bénin - (Le programme avorté de Porto-Novo, une honte qui ne dit pas son nom !)
Publié le vendredi 3 juillet 2015  |  Le Confrère de la Matinée
Le
© AFP par ALAIN JOCARD
Le Président français François Hollande au Bénin, première étape d’une tournée africaine
Mardi 2 juillet 2015. Cotonou. Le Président français François Hollande et son homologue Thomas Boni Yayi pendant une cérémonie d’accueil tenue au palais présidentiel




Le président français, François Hollande était l’hôte du Bénin depuis mercredi dernier. Au-delà des questions de coopération bilatérale et de la dynamique diplomatique, il y a tout de même la raison politique qui a motivé ce grand déplacement sur le continent africain. Les raisons de ce voyage en Afrique et plus particulièrement au Bénin, du président français, François Hollande sont expliquées par lui-même. Entre autres motifs, c’est l’expérience démocratique du Bénin qui a retenu l’attention. IL dit en substance, que le Bénin est une référence démocratique, justifiée par nombre de considérations résident dans le référentiel de la Conférence des forces vives de la Nation en février 1990, le respect absolu de la Constitution de Décembre 1990, l’alternance au sommet de l’Etat, la stabilité des institutions et sans nul doute l’acceptation systématique du verdict des urnes à chaque échéance électorale.
Lorsque M. François Hollande dit s’adresser à toute l’Afrique à partir du Bénin, c’est pour signifier la préoccupation de la France face à l’attitude de certains chefs d’Etat africains imbus du pouvoir et qui tentent par mille manières d’opérer « un double changement ».
Le Bénin, devra servir de terreau et d’exemple, pour décider les autres pays à opérer en douceur et sans contrainte, l’alternance au sommet de l’Etat. Le top vient ainsi d’être donné à partir de ce pays d’Afrique de l’ouest rempli d’histoire, dont l’action influence le comportement dans ce continent.
Les initiatives nobles qui prennent leur source à partir de cette partie du continent noir, impactent positivement le reste de ce continent, surtout francophone.
L’adresse de Hollande est un rappel à Boni Yayi, même s’il a toujours exprimé sa volonté de quitter les affaires en respect de la Constitution, mais aussi une invite pressante pour les autres Etats dont les dirigeants s’obstinent à quitter le pouvoir en tripatouillant et manipulant en leur faveur les lois fondamentales. Le déclic vient d’être donné ; la gâchette est tirée depuis le Bénin pour que ceux qui jouent encore à la résistance sachent raison gardée et se décident le plus tôt que possible.
L’autre aspect qui risque de passer inaperçu est la question de la succession de Boni Yayi en 2016. Beaucoup avaient supputé et misé sur l’imposition de M. Lionel Zinsou par la France pour succéder à l’actuel chef d’Etat. Rien, apparemment, ne semble corroborer cette thèse mais les jeux de coulisses et même les apparitions du premier ministre et de son vice trahissent bien ce qui a commencé à agiter les milieux politiques et alimenté la presse nationale et internationale depuis peu. La réponse de M. Lionel Zinsou sur cette question de dauphin est évasive à première vue ; mais à y voir de près, l’homme ne serait pas éloigné du but ou ignorant de ce but-là. Sa réponse au journal « Le Monde » est à lire sérieusement pour comprendre que ce que veut l’homme, c’est de poser des repères dès maintenant, de se donner des raisons tangibles de continuer même après Yayi : « Si l’on montre en dix mois que l’on peut faire progresser l’accès à l’électricité, à l’eau, aux soins, à l’éducation, à la lecture à des gens qui en sont privés, ces gens demandent que l’expérience continue et s’amplifie. Avec moi ou avec d’autres, ce n’est pas le sujet. » Oui, le choix de celui qui viendra après Boni Yayi ne dépendra pas de lui, effectivement mais de la réponse qu’il est en mesure d’apporter à ces préoccupations qu’il énumère ainsi qu’il suit : « Pour l’instant, est-ce qu’on peut trouver de bonnes méthodes, est-ce qu’on peut s’occuper des vrais problèmes, est-ce qu’on est bien d’accord sur ce que sont les vrais problèmes et est-ce qu’on peut essayer de les résoudre ? Si la réponse est oui, s’il y a une vision de l’avenir, rien n’arrêtera les Béninois ». Et si c’est lui Lionel Zinsou qui porte cette vision, rien ne peut empêcher les Béninois de décider de porter leur choix sur sa personne. Cette réaction du Franco-béninois est très édifiante sur la préoccupation de l’alternance que garantit Yayi par ses déclarations et suivant la préoccupation majeure de la Patrie-mère, la France.F.M.

Le programme avorté de Porto-Novo, une honte qui ne dit pas son nom !

Du 1er au 2 juillet 2015, François HOLLANDE, président de la République française a effectué une visite qui aura duré environ 15 heures de temps au Bénin. Au programme de son séjour en terre béninoise, le discours qui devait être prononcé à l’Assemblée nationale à Porto-Novo et qui a été avorté. Ce qui paraît comme un non événement, ressemble fort bien à une honte pour l’Etat béninois.
Visite de courtoisie et de travail. C’est ainsi qu’on peut qualifier la visite de François HOLLANDE, le président de la République française en République du Bénin du 1er au 2 juillet. Programmé de longue date ou à l’arrachée, la visite a eu lieu selon un programme concocté par les services des protocoles des deux pays. Dans ce programme, était prévue l’étape de Porto-Novo qui aurait permis à François HOLLANDE, de délivrer un discours à l’Assemblée nationale. Mais à la grande surprise, cette étape a été annulée pour, a-t-on dit, des raisons de sécurité.
Et c’est là que le bât blesse. Il est rapporté que c’est parce qu’il craignait pour sa sécurité que le numéro 1 français a fait annuler l’étape portonovienne. La question qui se pose est de savoir si, la République du Bénin ne dispose pas des ressources humaines et des moyens sécuritaires, techniques et technologiques nécessaires pour assurer la sécurité d’un chef d’Etat venu de l’Occident ? Ou bien fallait-il au Bénin déployer un cordon sécuritaire exceptionnel différent de celui déployé à Cotonou ? Bien qu’on ne pût comparer les moyens sécuritaires mis en place dans le cadre de ces visites officielles, le Bénin a quand même toujours su remplir cette mission à chaque fois qu’il y a eu des visites d’Etat. Est-ce la peur de Boko Haram ? Des djihadistes maliens ? Si c’était le cas, pourquoi la France à titre exceptionnel, n’aurait-elle pas fait débarquer quelques jours plus tôt ses spécialistes en haute sécurité ? Cette approche aurait été encore mieux acceptée que celle qui a consisté à servir cette raison qui a fait réfléchir. Et l’évocation de cette excuse, si elle était avérée, pourrait être bien assimilée à une honte synonyme de l’incapacité du Bénin à assurer la sécurité de ses hôtes. Ce ne sont quand même pas les « Aïnonvi » qui allaient s’en prendre à lui ! La courtoisie, l’hospitalité, la grandeur manifestée dans l’accueil des hôtes de grande marque font partie des signes qui distinguent le Bénin. Quand bien même, l’annulation de l’étape de Porto-Novo peut être considérée comme un non événement, il demeure que la raison évoquée en fait un événement.
Cette descente à Porto-Novo aurait, au-delà du contemporain, permis à François HOLLANDE, de fouler le sol de la ville qui a ouvert les portes du Dahomey aux Français. Une ville chargée de symboles coloniaux dont, notamment le palais des gouverneurs où, l’indépendance a été proclamée et qui a été le premier palais présidentiel du Dahomey indépendant.


François Hollande salue la maturité de la démocratie béninoise

Le Président de la République française est au Bénin depuis les premières heures de ce jeudi 2 juillet 2015. Après les civilités habituelles dues à son rang, le Chef de l’Etat français a délivré son message dans lequel, il a salué la maturité démocratique du peuple béninois.

La démocratie béninoise a été cité en exemple par le Président de la république française, François Hollande en visite diplomatique au Bénin. C’est l’une des substances du message du locataire des salons de l’Elysée ce jeudi 2 juillet 2015. Pour le Chef d’Etat français, « il est vraiment rare de voir les Présidents africains en fin de mandat de vouloir partir de la présidence sans aucune envie de s’y éterniser ». Faisant donc référence aux différentes déclarations du Chef de l’Etat béninois Thomas Boni YAYI lors de ses sorties tant sur le plan national que sur l’échiquier international en ce qui concerne son départ de la présidence en 2016, François Hollande trouve que « l’alternance est en marche et constitue une chose qui renforce véritablement le système démocratique au Bénin ». Il en a profité pour exhorter les dirigeants du Bénin à toujours continuer dans cette lancée afin de « consolider ces précieux acquis démocratiques ». « La France sera toujours aux côtés du Bénin pour un véritable décollage économique et un épanouissement social des citoyens béninois, a aussi promis le Président de la France au cours de son discours.
Josaphat FINOGBE

« François Hollande est venu pour veiller sur les intérêts de la France au Bénin » dixit Martin ASSOGBA de l’ONG Alcrer au sujet de la visite du Chef de l’Etat français au Bénin

Le président français, François Hollande a effectué au Bénin une visite d’Etat afin de
consolider les relations tant amicales que diplomatiques qui lient les deux pays. Une visite diversement appréciée par les acteurs tant politiques que de la société civile du Bénin. Ecartée dans l’organisation et la réception du Patron de l’Elysée, la société civile, représentée ici par le Président de l’ONG Alcrer, Martin ASSOGBA que nous avons interviewé, a donné de la voix et trouve que François Hollande est dans l’optique d’une veille sur les intérêts de la France au Bénin. Lire l’entretien qu’il a accordé à votre journal.

Le Confrère de la Matinée : Monsieur le président, comment appréciez-vous la visite de François Hollande au Bénin ?

Martin ASSOGBA : Monsieur le journaliste, vous savez que le président François Hollande est le président de notre pays colonisateur. Il est donc venu pour voir comment les opérateurs économiques français qui se sont installés au Bénin fonctionnent et prospèrent dans leurs entreprises. C’est connu de tous que la France n’a jamais d’amis, elle n’a que des intérêts. Il est donc venu pour veiller sur les intérêts de la France et s’assurer de l’évolution des activités des opérateurs économiques français qui sont au Bénin. Vous savez que très bientôt, il y aura la dénationalisation et il est venu pour voir les possibilités et les conditions de faisabilité pour que la France, comme d’habitude, s’accapare de la grosse part du lion. François Hollande n’est pas venu parce qu’il aime les Béninois, non, il est venu pour ses intérêts purement et simplement.

D’aucuns disent qu’il est venu afin de donner son onction au dauphin de YAYI qui serait Lionel ZINSOU pour la présidentielle de 2016. Etes-vous d’avis avec ces gens ?

Absolument. Il n’y a plus d’autre option que ça. Ceux-là sont dans du vrai et je suis d’avis qu’eux ; complètement et totalement. Ils n’ont pas tord du simple fait que, comme vous le savez, les présidents, pour quitter le pouvoir, cherchent toujours celui qui pourrait assurer leurs arrières. Et Thomas Boni YAYI ne fera pas l’exception. Il doit être très sûr de celui qui prendra les reines après son départ. Laissez-moi vous dire monsieur le journaliste, que c’est la France qui a fait l’actuel Président du Bénin. Oui. En 2004 où le Président Jacques CHIRAC le décorait à Paris quand Yayi était encore à la BOAD, c’était pour l’envoyer en mission, celle qu’il exerce actuellement. Après donc sa décoration, on l’avait confié au ministre des travaux publics et des transports d’alors qui devrait promouvoir et vulgariser l’image de l’homme à travers les financements qu’octroyait la BOAD au Bénin en l’ayant à ses côtés pour l’inauguration des infrastructures, constructions et autres dans le pays. Ce qui n’avait pas manqué. C’est de la même manière, on nous a fait venir notre concitoyen Franco-Béninois, Lionel ZINSOU et on a commencé par faire aussi son image auprès de la population en le présentant comme l’homme de la situation qui pourrait « délivrer » le Bénin de tous ses carcans en 2016. Moi je vous dis qu’on ne l’a pas fait premier ministre pour rien et si cela est intervenu à neuf mois de la fin de son dernier mandat présidentiel, on a de raisons à croire que c’est le probable dauphin de Yayi en 2016. Je tiens à vous dire que ce monsieur sera chargé de protéger les arrières du Président Thomas Boni YAYI et de veiller aux intérêts de la France ici au Bénin. Il a donc le profil parfait. Je vais donc exhorter les potentiels candidats à la présidentielle de 2016 de bien vouloir économiser leur argent puisque tout semble être connu d’avance.

Fin de la visite de Hollande, qu’est-ce que la société civile a pu tirer de cette visite d’Etat ?

Mais vous voulez quoi ? Mais cette société civile dont vous parlez n’a pas été invitée. Nous étions absents aux activités et au rendez-vous parce qu’on ne nous a pas fait l’honneur de nous inviter. Et franchement cela ne nous gêne pas. Que l’on soit invité ou pas, nous continuons notre combat de notre côté pour le bien-être de la population béninoise, contribuer à leur éveil, qu’elle comprenne mieux ce qui se passe pour vraiment l’atteinte d’une certaine maturité pouvant permettre au Bénin de se libérer des maux qui le tuent, le rongent et le détruisent.

Pensez-vous que cette population tirerait quelque chose de cette visite hautement diplomatique de François Hollande au Bénin ?

Bon cela pourra venir. Je ne refuse pas que le Président de la république française envoie d’autres opérateurs économiques au Bénin, mais il faudrait que nous connaissions les conditions de ces opérateurs qui viendront. Vous savez qu’ils se disent parfois que le pays est déjà pauvre et pour cela, il faut employer les cadres intellectuels en leur payant des salaires dérisoires, faire travailler les nôtres sans rien leur donner et se faire toujours patrons ou chefs en maltraitant les Béninois. Au cas où ils seront même là, en quoi cela pourrait véritablement profiter aux jeunes qui sont sans emplois dans le pays ? Il va falloir que ces opérateurs, une fois au Bénin, œuvrent pour la réduction de la pauvreté au pays au lieu de vouloir s’en mettre plein les poches pour retourner chez eux. Je vous remercie.

Discours du Président Boni Yayi à l’occasion de la visite de François Hollande au Bénin

Monsieur le Président de la République Française ;
Mesdames et Messieurs les membres de la Délégation française ;
Madame et Messieurs les Présidents des Institutions de la République du Bénin ;
Mesdames et Messieurs les Membres des Institutions de la République du Bénin ;
Monsieur le Premier Ministre ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs de mission diplomatique et consulaire et Représentants des Organisations Internationales ;
Monsieur le Médiateur Emérite ;
Mesdames et Messieurs les Représentants du secteur privé ;
Messieurs les Représentants des Confessions Religieuses ;
Mesdames et Messieurs

C’est un honneur pour moi, Monsieur le Président de la République Française, de Vous souhaiter, au nom du Peuple béninois et en mon nom personnel, une chaleureuse et sincère bienvenue en terre hospitalière du Bénin.
Au nom des Présidents des Institutions de la République, tous présents à cette rencontre mémorable avec Votre Excellence, au nom des Membres de ces Institutions, je Vous remercie du fond du cœur d’avoir pris sur Votre temps précieux et Votre agenda bien chargé pour répondre à notre invitation en ce moment.

Bien que ce soit un moment de joie, je ne saurais poursuivre mon propos sans vous exprimer les sincères condoléances et la compassion du Peuple béninois suite à l’attentat dramatique survenu en Isère le 26 juin dernier. Nos pensées pieuses vont également aux Peuples Tchadien, Egyptien et Koweitien qui ont été également endeuillés par les récents attentats terroristes.

Monsieur le Président de la République, Votre visite d’Etat à Cotonou, malgré sa brièveté, traduit la qualité exceptionnelle des relations d’amitié qui lient nos deux Peuples, une amitié qui plonge ses racines dans les liens séculaires qui unissent nos deux pays.

- Monsieur le Président de la République Française,
- Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions, de la République du Bénin,
- Mesdames et Messieurs,

C’est le lieu de rendre un vibrant hommage à la Grande France pour son accompagnement et son soutien dans le combat de longue haleine que nous menons pour la sécurité, la paix, la liberté, la démocratie, l’Etat de droit et le développement durable. Pour toutes ces valeurs, le Bénin, mon pays salue votre leadership et celui de votre Grand et Beau pays.

Le Bénin et la France peuvent être fiers de la qualité de leurs relations de coopération qui est en constante progression, plaçant ainsi Votre beau Pays parmi les tout premiers partenaires stratégiques du Bénin.

En cette solennelle occasion, je me félicite de l’excellence de cette coopération multidimensionnelle et multiforme qui unit nos deux pays et nos deux Peuples ainsi que nos économies dont le cadre juridique a été redéfini depuis la signature des Accords de coopération de 1975.

Les visites de part et d’autre, notamment celle que je viens d’effectuer dans Votre grand et beau pays, le 9 juin dernier, ont renforcé le dialogue politique bilatéral et montré la convergence de vues entre nos deux pays en matière de Gouvernance mondiale et de résolution des crises internationales.

Au plan de la coopération au développement, le Bénin est fier de figurer sur la liste restreinte des dix-sept (17) pays prioritaires pour l’affectation des moyens les plus concessionnels de l’Aide Publique Française au Développement (APD).

Il me plaît, ici, de rappeler que, dans le cadre du Document Cadre de Partenariat (DCP) pour la période 2006-2010, la France a accordé à mon pays une enveloppe financière qui s’élève à 155 millions d’euros, soit environ 101 milliards de FCFA.

Ces importantes ressources ont été investies dans les trois (03) secteurs prioritaires que sont : l’appui à la Gouvernance démocratique et financière, l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), et l’appui aux secteurs de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Culture. Elles ont contribué au financement de nombreux projets dans les secteurs clés de l’Education, de la Santé, de l’Agriculture, de la Sécurité alimentaire, des Infrastructures, de la Culture, des Finances publiques, de la Décentralisation, de l’Enseignement professionnel et supérieur.

Pour renforcer les acquis de ce programme, nos deux pays ont signé le 29 novembre 2013, le Deuxième Document Cadre de Partenariat d’un montant de 102 millions d’euros, soit environ 70 milliards de FCFA, pour la période 2014-2016. Ce nouveau programme s’inscrit dans les priorités de la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté 2011-2015, et se concentre sur les axes prioritaires que sont : la Gouvernance démocratique, le Développement durable, l’Education et la Formation professionnelle, ainsi que sur les secteurs hors concentration à savoir : la Santé, l’appui au secteur privé, la Culture et la Francophonie.
Au plan militaire et sécuritaire, nos deux pays entretiennent une coopération exemplaire illustrée par de nombreuses réalisations.

Monsieur le Président de la République Française,

Je voudrais saisir cette solennelle occasion pour vous exprimer la profonde gratitude du Peuple béninois et de son Gouvernement pour cette contribution de la France en faveur de la promotion de la croissance économique, de la lutte contre la pauvreté et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) au Bénin. Il n’y a pas de doute que ces importantes ressources ont permis à mon gouvernement de mettre en œuvre son programme de sécurité humaine.

Monsieur le Président de la République,

C’est le lieu de rappeler que le Bénin se veut, selon la vision commune de développement partagée dans mon pays et consignée dans les études nationales prospectives à long terme Alafia 2025, « un pays phare, un pays bien gouverné, uni et de paix, à économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel et de bien-être social ».

Dans la poursuite de ces objectifs, mon Gouvernement a engagé, ces dernières années, des réformes économiques majeures, qui ont permis de rétablir les équilibres financiers et macroéconomiques et de relancer la croissance économique autour d’une moyenne de 6% ces trois dernières années. Notre économie s’affirme de plus en plus comme une économie stable, dynamique et ascendante dans la sous-région. Ainsi, le taux d’inflation est maîtrisé et s’établit à moins 1,1% (-1,1%) ce qui ne doit pas être confondu à la déflation eu égard au niveau de croissance économique qui reste élevé, le taux d’endettement par rapport au PIB est de 35% contre une norme communautaire de 70% et une moyenne de 50% dans l’UEMOA.

Le Bénin au cours de ces dernières années, en raison des réformes opérées, apparaît comme le pays de l’UEMOA où le taux de pauvreté monétaire est le plus bas et fait partie des dix pays du continent attendus pour la réalisation d’au moins cinq des huit OMD.

Le Bénin contribue, par ailleurs, au processus de formulation de l’Agenda de développement post 2015 et des Objectifs de Développement Durable (ODD), portant non seulement sa propre voix mais aussi celle de la sous-région et des Pays les Moins Avancés.

Monsieur le Président de la République,

C’est le lieu de vous remercier pour l’intérêt que vous avez bien voulu porter à la préoccupation exprimée par les Etats membres de l’UEMOA dont j’assure la présidence en exercice, de préserver le niveau du plafond de l’endettement en veillant à la qualité et à la soutenabilité de la dette publique. Nos pays se sont en effet résolument engagés dans des investissements de qualité, dans les domaines des infrastructures, des capacités de production d’énergie qui tiennent compte de la nécessité de préserver l’environnement.

Vous comprenez aisément pourquoi, mieux que par le passé, nous entendons prendre une part active à la session des Nations Unies qui connaîtra en septembre prochain, l’adoption des dix-sept (17) objectifs retenus, lesquels accordent une place de choix aux questions de changements climatiques. Après New-York en septembre prochain, la 21ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21) qui se tient dans votre pays du 30 novembre au 11 décembre 2015 reste une échéance cruciale pour engager les pays de la planète autour d’un accord qui limite le réchauffement de la terre à un niveau soutenable pour les générations présentes et futures.

Nous vous félicitons d’avoir pris cette initiative et saluons votre leadership pour parvenir, à cette occasion de la dernière chance, à un accord juridiquement contraignant, prévoyant un financement additionnel et adéquat avec un engagement fort sur l’opérationnalisation du Fonds Mondial du Climat (FMC) afin d’apporter une réponse efficace et adéquate au réchauffement de la planète qui constitue une menace pour la terre.

En participant activement à cette importante rencontre pour l’avenir de l’humanité, les attentes du Bénin portent notamment sur :
la facilitation de l’accès au Fonds Vert pour le Climat ;
la garantie de financement de la période Post 2020 ;
les transferts de technologies et le renforcement des capacités humaines.

Monsieur le Président de la République,

Le Bénin soutient l’initiative de Monsieur Jean Louis BORLOO tendant à assurer l’électrification de tout le continent Africain avec une part importante d’énergies renouvelables dans la perspective de faire passer le taux d’électrification en Afrique subsaharienne de 30 à 80% en dix ans. Ceci permettra en effet au 2/3 de la population africaine d’accéder à l’énergie et à la lumière afin de renforcer leur capacité de production et d’assainir leur cadre de vie. De telles initiatives appellent des résultats concrets à même de contribuer au développement socio-économique, condition sine qua non pour créer suffisamment d’emplois et fixer les populations africaines dans leurs pays respectifs. L’immigration économique pourrait ainsi être freinée et des millions de pertes en vies humaines évitées. Il y va de l’intérêt de l’Afrique et l’Europe.
Je vous sais gré d’avoir encouragé Monsieur BORLOO et mis à sa disposition les moyens nécessaires à la réalisation de cet objectif ambitieux qui s’apparente aujourd’hui à un impératif. C’est pourquoi le Bénin souhaite votre leadership et celui de la France pour que l’Agence Africaine d’Electrification fédère partenaires et bailleurs de fonds et mobilise toutes les capacités de financement privées ou publiques, classiques ou concessionnelles, en vue de financer ces objectifs. Mon pays se réjouirait de voir la France prendre la tête d’une coalition globale et internationale en vue de mobiliser les ressources financières nécessaires à la réalisation de ces objectifs nobles ; car l’énergie est le sang de l’économie et elle doit pouvoir entrer dans les ménages de tous les Africains. Enfin, le Bénin se porte candidat et sollicite le soutien de la France pour abriter le siège de l’Agence Africaine d’Electrification.
Par contre dans l’immédiat et pour tenir compte de sa situation de vulnérabilité chronique en matière d’accès à l’énergie, le Bénin voudrait travailler avec la France, dans le cadre de notre coopération bilatérale déjà exemplaire, pour les actions urgentes suivantes :
- la construction d’une centrale solaire d’une capacité de 20 MW ;
- la réfection et la mise en service opérationnel de trois centrales électriques d’une capacité totale de 36 MW ;
- le renforcement de l’expertise de l’Autorité de Régulation du Secteur de l’Electricité ;
- l’informatisation, l’acquisition d’outil de productivité et d’analyse et de renforcement des compétences en matière énergétique.

En effet, nous partageons la vision selon laquelle aucun développement n’est envisageable sans énergie dont la maîtrise est également source d’emploi pour les jeunes et les femmes.

Par ailleurs, compte tenu du potentiel minier du Bénin, mon pays sollicite l’appui financier de la France pour la construction d’un laboratoire de recherches et d’analyses minières.

Au-delà des souhaits que je viens d’exprimer Monsieur le Président, j’exhorte les entrepreneurs Français à être plus présents au Bénin et à y investir massivement dans la réalisation d’infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, énergétiques et de télécommunication.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;

Dans le but de consolider les progrès réalisés, mon Gouvernement entend accélérer le rythme des réformes en cours. A cet effet, avec l’appui de qualité de toutes les autres Institutions de la République, il travaille activement à créer l’environnement juridique et institutionnel nécessaire pour faciliter l’accès des micros et petites entreprises au financement, notamment bancaire et assurer la dématérialisation des procédures de pré-dédouanement.

Je voudrais également mentionner que mon Gouvernement, avec le soutien de ses partenaires au développement, s’emploie résolument à améliorer la gouvernance au Bénin, à travers la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, la transparence et la reddition des comptes, la mise en place d’institutions solides. A ce titre, nous nous réjouissons des progrès enregistrés en 2014 et soulignés par l’ONG Transparency International qui a indiqué que le Bénin a fait un important gain de 14 points. Le Bénin est décidé à poursuivre ce combat avec le concours d’une justice véritablement engagée et dans le cadre d’une coopération judiciaire renforcée.

Au cours de la même année, le Rapport « Doing Business » 2015, publié le 29 octobre dernier par la Banque Mondiale, souligne que le Bénin est le pays qui a connu la plus forte progression du classement, soit une progression de 23 points.

Ces résultats viennent ainsi confirmer les félicitations de la communauté internationale reçues lors de la Table Ronde pour le financement du développement du Bénin, que mon Gouvernement a organisée du 17 au 19 juin 2014 à Paris, et qui lui a permis d’obtenir des engagements de plus de 11 milliards d’euro. Depuis cette rencontre, mon pays est à pied d’œuvre pour la mobilisation effective de cette importante ressource et les partenaires se sont déjà engagés à nous accorder 4 milliards d’euros soit un taux de décaissement qui avoisine 20 à 30%.

Monsieur le Président de la République,

Ces performances ont été rendues possibles grâce à une gouvernance politique, économique et institutionnelle remarquable, avec la collaboration avisée des Institutions de la République, dans le respect bien entendu des dispositions constitutionnelles et du principe de la séparation des pouvoirs et la participation appréciable des acteurs publics, privés et sociaux.

En effet, seule une croissance inclusive, résiliente et soucieuse de l’environnement pourrait donner un contenu économique à notre démocratie qui s’en trouvera davantage renforcée. Ma conviction est donc que nous pouvons briser le cercle vicieux de la pauvreté et renforcer les bases d’un développement socio-économique harmonieux et durable.


Monsieur le Président de la République,

Le Peuple béninois reste jaloux des acquis démocratiques de la Conférence Nationale des Forces Vives du 11 Février 1990. La stabilité politique et constitutionnelle ainsi que l’organisation d’élections transparentes, crédibles et démocratiques témoignent de la vitalité de notre démocratie. L’organisation pacifique et transparente des dernières élections législatives, communales et municipales, ayant permis de renouveler les membres de l’Assemblée Nationale et les conseillers communaux et municipaux en est une parfaite illustration.

Pour parachever ce cycle électoral dans la paix et la stabilité, les élections présidentielles dont le premier tour est prévu pour le 28 février 2016 viendront consacrer l’alternance démocratique au sommet de l’Etat.

Monsieur le Président de la République,

Votre visite se tient dans un contexte difficile en ce qui concerne l’état de la paix et de la sécurité sur notre continent, en raison notamment de l’extrémisme religieux, du terrorisme, de la criminalité transfrontalière et de la piraterie maritime, autant de manifestations ostensibles qui menacent nos jeunes démocraties africaines.

C’est l’occasion de vous inviter aux côtés de vos pairs à appuyer la position de l’Union Africaine et de demander à la communauté internationale de soutenir la mise en place de la Force Multinationale Mixte (FMM) contre BOKO HARAM et au Conseil de Sécurité d’adopter une résolution qui approuve son déploiement et autorise la création d’un fonds d’affectation spéciale pour assurer la pérennité de ses opérations.

Je voudrais, une fois encore, Vous rendre, au nom du Peuple béninois, un vibrant hommage pour le rôle remarquable que joue aujourd’hui la France, sous Votre leadership éclairé, pour la paix et la stabilité en Afrique. Il me plait de souligner combien votre sens de responsabilité s’enracine bien dans la riche tradition de la France de défense des valeurs de liberté, de démocratie et des droits de l’homme. L’Opération Serval, la mise sur pied de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA), de la MINUSCO en Afrique Centrale et de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), la remise en route du processus démocratique et de la réconciliation nationale, sont autant d’actions suscitées et soutenues par la France pour le retour de la paix et de la sécurité dans ces pays frères et amis.

Le Bénin quant à lui a lancé l’initiative africaine d’éducation à la paix par le dialogue interreligieux et interculturel, une contribution à la résolution pacifique des crises et des conflits.

Au-delà de l’aspect militaire, la paix peut en effet se construire sur la base du dialogue surtout lorsqu’elle est remise en cause pour des raisons religieuses et c’est aussi le lieu de remercier le frère Melchior(le Professeur Albert Tevoedjre) qui s’est investi sur cette question et a su aider le Bénin à organiser le dialogue interreligieux auquel vous avez envoyé un représentant qui a rehaussé de sa présence cette conférence.

Monsieur le Président de la République,

Vous êtes ici au Bénin chez vous, ce Bénin qui partage avec la France les valeurs du monde libre. Toutes les institutions ici présentes concourent à l’enracinement de celles-ci. Je me réjouis de ce que nous sommes en train d’écrire ensemble en ce moment une page mémorable des relations entre nos deux pays. Je souhaite qu’elle soit constamment entretenue et enrichie.

Monsieur le Président de la République,

Je ne saurais terminer sans vous exprimer ma très profonde gratitude pour la distinction de Grand-Croix de la Légion d’honneur dont vous avez bien voulu honorer ma modeste personne.
Je la dédie au Peuple béninois.
Monsieur le Président de la République,

Enfin, je salue une fois encore votre leadership Monsieur le Président et le Bénin sait pouvoir compter sur vous et la France pour la construction d’un nouveau monde parce qu’on aura réussi à relever les défis des changements climatiques et de la question de la gestion équitable de notre monde par un système des Nations Unies rénové où l’Afrique a toute la place qui lui revient.

Les membres des Institutions de la République ainsi que tout le Peuple béninois sont impatients de Vous entendre.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.
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