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La lettre du clergé objet de récupération politique et de radicalisation : Situation sociopolitique nationale
Publié le mercredi 21 aout 2013   |  Le Matin


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© aCotonou.com par DR
Premier Forum sur le Développement Rural en Afrique
Jeudi 02 Mai 2013, Cotonou. Le Président Béninois Boni Yayi lance le Forum sur le Développement Rural en Afrique


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La conférence épiscopale du Bénin s’est invitée jeudi dernier dans les débats qui agitent l’opinion publique nationale et internationale. Révision de la Constitution, tentatives de coup d’Etat et d’empoisonnement, le Clergé est revenu sur ces sujets dans une lettre adressée au président Boni Yayi. Mais, quelques jours après cette initiative, il est évident de constater que la lettre, loin de pousser les différents acteurs au dialogue, provoque au contraire des réactions inattendues.

Quand le Clergé catholique parle, tout le monde se plie. Cette pratique récurrente au Bénin qui tend à devenir un modèle, commence visiblement à s’effriter, au regard des réactions que provoquent la lettre pastorale en date du jeudi 15 août dernier. Au prime abord c’est le président Boni Yayi. Acteur incontournable de la crise actuelle et sans doute l’une des solutions ou sinon, la solution à la crise qui s’est braquée. Trois jours de réflexion auront en effet suffit au président de la République pour apporter la réplique à ses interlocuteurs du Clergé

Le président Boni Yayi au lieu de faire le salamalec, a choisi de se bomber le torse. Par le même canal épistolaire utilisé par le Clergé, le chef de l’Etat répond et reste sur la défensive. Il somme le Clergé catholique d’apporter les preuves de ses allégations et observations. Mieux, il estime dans sa lettre que la sortie du Clergé était inopportune et ne respecterait pas les textes envigueur dans un pays comme le Bénin (Etat laïc, où la séparation des pouvoirs est une réalité).

Il reproche en somme, un manque de sagesse à l’auguste Clergé catholique béninois qui, à aucun moment, n’aurait fait la démarche pour l’écouter avant de se mettre en scène. Par rapport au malaise généralisé et la morosité économique que dénonce l’institution religieuse, Boni Yayi et son gouvernement acceptent le fait, mais communiquent sur le fait que paradoxalement le pays se porte bien au regard de la situation de ses voisins de la zone Cedeao et Uemoa. De l’autre côté, l’opposition jubile. Elle voit en l’intervention de la Conférence épiscopale du Bénin, un soutien de taille, celui qu’il fallait pour ramener à la raison le Gouvernement béninois et son chef. Les membres de l’opposition interprètent cette sortie comme une confirmation des griefs qu’ils ne cessent de porter contre le régime Boni Yayi. En somme, l’opposition pense avoir trouvé un allier de choix pour l’aider à atteindre ses objectifs. La lettre de la Conférence Episcopale du Bénin fait donc objet d’une récupération politique de leur part. Une autre composante non moins importante de la société béninoise aussi savoure le champagne après la publication de la lettre de la Conférence épiscopale du Bénin.

La société civile qui prend une part active dans le mouvement « Mercredi rouge » voit aussi en cette intervention du Clergé catholique, un motif supplémentaire de poursuite du mouvement de protestation pacifique contre ce qu’ils appellent le malaise généralisé et la révision inopportune de la Constitution. En claire, moins d’une semaine après sa publication, la lettre de la Conférence épiscopale du Bénin ne produit pas l’effet qu’on pourrait attendre d’elle. Elle est sujette à des compréhensions partisanes et chaque protagoniste l’interprètent à sa manière. Cette lettre aussi claire soit-elle, semble ambigüe pour les acteurs de la classe politique et sociale du Bénin. Une seule question s’impose dans ce cas. Que fera maintenant la Conférence épiscopale ? Reviendra-t-elle sur ses observations ? répondra-t-elle au chef de l’Etat ? Ou, va-t-elle revenir pour repréciser la philosophie qui a guidé sa démarche ?

Dieu-Donné KATAKOULA

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