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Le Matinal N° 4168 du 21/8/2013

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Révision de la Constitution : Ils ont déjà dit non à Yayi Boni
Publié le jeudi 22 aout 2013   |  Le Matinal


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© 24 heures au Bénin par DR
Maître Joseph Djogbénou avocat de Johannès Dagnon


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Le cercle des antis révisionnistes s’agrandit au jour le jour. Les leaders d’opinion et pas les moindres s’invitent dans le débat et opposent un non retentissant au projet de Yayi de réviser quoiqu’il arrive la Constitution.

Un des farouches défenseurs du projet de révision de la constitution a affirmé récemment qu’il n’y a aucune statistique qui prouve que le peuple est contre la révision de la Constitution. Mais quand vous avez tous ces leaders d’opinion tout bord confondu qui drainent derrière eux une foule immense d’hommes et de femmes acquis, de quelle statistique a-t-on encore besoin pour dire que le peuple est contre la révision ? Si l’on a fait l’option de ne pas être honnête envers soi-même, on peut toujours continuer d’espérer que le peuple soutienne cette initiative. Mais ce n’est pas tant ce qui importe pour le moment. L’important, c’est la forte mobilisation qu’on note autour du projet de révision. C’est devenu pratiquement un ballet. Chaque jour, le cercle des antirévisionnistes s’agrandit. Exemple, cette semaine, deux grandes figures de la politique nationale ont opposé leur refus catégorique au projet. Il s’agit de l’ancien argentier national et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2011, Abdoulaye Bio Tchané et le leader incontestable de l’Union fait la nation (Un) Bruno Amoussou. Avant tout ce beau monde, il y a eu la position de celui qu’on considère comme le père de la Constitution du 11 décembre 1990, le Professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè et celles d’autres figures importantes du pays. Le Front citoyen qui est déjà à l’avant-garde de l’initiative anti révisionniste mobilise tous les jours de nouveaux adhérents. Il ne reste de ce côté que d’autres personnalités pour que le compte soit bon. Mais en entendant celles-ci, la moisson quoiqu’on dise est déjà importante de ce côté. Quittons le cercle politique et questionnons les acteurs de la société civile. Les premiers à afficher leur position, ce sont les défenseurs des droits de l’homme. A la tête d’un mouvement très vite généralisé (au point de donner l’allergie au pouvoir et ses sbires zélés) appelé mercredi rouge, les leaders que sont le Professeur Joseph Djogbénou, Me Zacharie Sambaou, Joël Ataï Guèdègbé et bien d’autres ont investi la scène pour exprimer leur refus sans état d’âme au projet de la révision. Certains adeptes du mouvement ont été rudoyés, la maison du leader politique Gaston Zossou a été encerclée, mais le mouvement n’en finit jamais d’accueillir de nouveaux adhérents. On en était là quand les responsables des centrales et confédérations syndicales ont sorti le grand jeu. Au cours d’une déclaration conjointe rendue publique le lundi 5 août 2013, elles ont dit à Yayi d’arrêter l’initiative de la révision. Pascal Todjinou de la Cgtb, Paul Essè Iko de la Cstb, Noël Chadaré de la Cosi, Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin et la Cspib ont été catégoriques. Leur message était sans équivoque. « Les confédérations et centrales syndicales représentées à la conférence de presse de ce jour, s’opposent avec force et vigueur à toute modification ou révision opportuniste de notre loi fondamentale. Par conséquent elles font appel au patriotisme des députés à l’Assemblée nationale toute tendance confondue pour user des prérogatives que leur confère la constitution en se démarquant du président de la république par leur vote négatif par rapport à ce projet de révision suicidaire pour le peuple », ont t-il déclaré.

L’église, la caution morale

Elle ne sort que lorsqu’elle en ressent vraiment la nécessité. L’église romaine a été obligée face aux errements actuels de sortir de son silence en disant au Chef de l’Etat et son équipe révisionniste d’arrêter. On peut taxer tous les autres de l’opposition et de la société civile de ce que l’on veut, mais si l’église en arrive à faire le même constat, c’est qu’il y a vraiment péril à essayer l’entreprise forcenée de la révision de la Constitution. Le message de l’église intervient comme une mise en garde morale des dirigeants actuels. Il vient confirmer la justesse de la lutte engagée par les responsables politiques et syndicaux. Tout le monde invite Yayi à arrêter son projet, mais apparemment il veut tout entendre sauf cela. Son ministre des Affaires étrangères a même confirmé récemment son ambition à aller jusqu’au bout. Pourvu que l’Assemblée lui donne le feu vert.

L’Assemblée nationale le dernier rempart

Sur l’une des chaines privées dimanche dernier, le ministre des affaires étrangères a affirmé que le gouvernement n’est pas prêt à reculer. Nassirou Arifari Bako affirme qu’il faut laisser le processus aller jusqu’à son terme en laissant l’Assemblée nationale donner une position claire sur la question. La démarche n’est pas mauvaise, mais une question demeure tout de même. Est-ce qu’on compte sur l’Assemblée colorée en vert pour faire passer un projet rejeté en bloc par le peuple ? L’assurance avec laquelle on soutient le recours à l’Assemblée nationale surprend au point où on se demande s’il n’y a pas un travail en sourdine qui se fait par les pro-révisionnistes pour réaliser le coup ‘’KO tique’’ comparable à ce qu’on a vécu à la présidentielle de 2011. Il semble qu’on est en train de ficeler les stratégies en sourdine pour dompter certains députés faibles et réussir le coup. Sans tambours, on travaille à briser l’élan. Il faut dire aux antirévisionnistes qu’il ne s’agit pas de lutter par la parole. Il faut aussi être vigilant car sur le terrain politique tous les coups sont bons.

Abdourahamane Touré

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