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Révision de la Constitution: Les confessions religieuses enveniment le débat
Publié le lundi 26 aout 2013   |  Le Matin


Le
© Autre presse par DR
Le President Béninois Boni Yayi


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Message de la Conférence épiscopale du Bénin (CEB) sur le malaise socio-économique national et la révision de la Constitution continue de susciter de nombreuses réactions. Après la réplique du président Boni Yayi, c’est la communauté musulmane qui est montée au créneau pour désavouer l’Eglise catholique et apporter son soutien au chef de l’Etat. Selon des sources dignes de foi, d’autres confessions religieuses feront connaître bientôt leur position sur le débat.
Le message de la Conférence épiscopale du Bénin sur le malaise politique et la révision de la Constitution n’a pas été favorablement accueilli par le chef de l’Etat et ses supporters. Dans son Appel pressant du 15 août 2013, le clergé catholique du Bénin souligne que l’Eglise a ‘’le devoir moral de faire remarquer qu’en régime démocratique, aucune réforme qui suscite de fortes tensions et oppositions n’a jamais profité à un peuple qu’elle divise’’. Il a mis l’accent sur les maux qui minent gravement aujourd’hui l’unité nationale et la dignité du peuple béninois.

Il s’agit de la misère d’une large frange de la population ; le chômage des jeunes ; les pratiques régionalistes, et les accusations d’empoisonnement et de complot contre le chef de l’Etat.
Par rapport au dossier de la révision de la Constitution qui fâche, le clergé a été catégorique : ‘’ A qui et à quoi servirait la révision dans la division, sinon à mettre en péril la paix de la Nation ?’’
Mais cet appel de la Conférence épiscopale du Bénin n’a pas tardé à susciter de vives réactions de la part du président Boni Yayi. Dans sa réponse, le chef de l’Etat a d’abord réfuté d’être seul responsable du malaise décrit par le clergé. ‘’ Cet état de malaise est réel mais il ne saurait être imputé à un régime ni encore moins à un individu fût-il le Président de la République.’’, a précisé Boni Yayi avant d’ajouter : ‘’ En fait, il s’agit d’une responsabilité collective dont les causes sont liées à l’absence de notre Foi en Dieu, à l’amour du prochain, aux pesanteurs de nos structures culturelles et mentales, aux contingences de l’évolution historique de notre société et aux facteurs exogènes.’’
Concernant la révision de la Constitution, le chef de l’Etat accuse la Conférence Épiscopale d’avoir fait des déclarations sur la base des informations non fondées.
Il en est de même pour le dossier de complot contre le président de la République. Sur ce sujet, le chef de l’Etat déplore l’immixtion du clergé dans un dossier pendant devant la justice.
Boni Yayi attend la réponse du clergé sur ‘’les raisons qui ont présidé à de telles Déclarations dont la nature est de diviser plutôt que de rassembler et d’éloigner notre pays de sa crédibilité internationale puisque le Président de la République serait un « menteur » et un « geôlier ».’’
Prenant le contre-pied de l’Appel de la Conférence épiscopale du Bénin, l’Union islamique du Bénin (UIB) a fait une déclaration pour soutenir le chef de l’Etat. Dans son message en date du 20 août 2013, elle souligne que ‘’les différents points de vue abordés par l’Episcopat béninois rejoignent largement ceux de certains groupes politiques et certaines organisations sociales connus pour leur opposition farouche au gouvernement du Docteur Boni YAYI et à la Mouvance présidentielle.’’ L’UIB dénonce ‘’ une instrumentalisation de la religion pour des buts inavoués.’’
Les responsables de la communauté islamique accusent le clergé d’avoir peu étudié le dossier et d’épouser ‘’un peu trop facilement si non à la hâte le point de vue de certains ténors de la classe politique (partis politiques et organisations sociales).’’
L’Union islamique fustige aussi la position de l’Eglise catholique par rapport au dossier d’empoisonnement du chef de l’Etat. ‘’Le risque ou la tentation de se substituer à la justice ou d’influencer l’instruction du dossier ou encore de semer le doute dans l’opinion nationale et internationale est incontournable avec une telle intervention de l’Episcopat béninois qui semble-t-il, outrepasse déjà la présomption recommandée pour les faits de justice non encore élucidés’’, souligne la déclaration.

La pomme de discorde

Cette réaction de l’Union islamique du Bénin ne fait qu’envenimer le débat sur le projet de révision de la Constitution. D’après des sources dignes de foi, d’autres confessions religieuses sont sur le point de faire des déclarations pour fustiger l’appel du clergé et apporter leur appui au chef de l’Etat. Il s’agit des structures qui bénéficient de l’appui que l’Etat accorde aux confessions religieuses, aux chefferies traditionnelles et aux religions endogènes.
En 2008, le conseil des ministres a inscrit au budget général de l’Etat, un crédit de 500 millions de francs CFA pour ces organisations. Mais seule l’Eglise catholique a décliné l’offre du Cadre de concertation des confessions religieuses l’invitant à la cérémonie de remise de chèque « dans le cadre du soutien financier du gouvernement de la République du Bénin accordé aux confessions dites judéo-chrétiennes ». Dans un courrier adressé au chef de l’Etat, les évêques catholiques du Bénin, ont proposé une autre alternative pour cet appui. ‘’Nous suggérons, pour une mise en œuvre plus judicieuse de la politique d’aide progressive de l’Etat “ aux chefferies traditionnelles et organisations religieuses, dépositaires et défenseurs des valeurs morales et culturelles de notre pays”, que l’appui du gouvernement prenne la forme de l’aménagement de conditions favorables à leurs activités caritatives et leurs investissements sociaux dans les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle, de la santé publique, de la prise en charge de la jeunesse…», a souligné la lettre signée par Mgr Antoine Ganyé, président de la Conférence épiscopale du Bénin.
Chaque année, 100 millions de francs CFA sont distribués aux confessions judéo-chrétiennes par le biais du ministère chargé des relations avec les institutions et des cultes, sans compter les polémiques que cela suscite. Avec la polémique que suscite le projet de révision de la Constitution, les confessions religieuses bénéficiaires de l’aide de l’Etat ne manqueront d’apporter leur soutien au président Boni Yayi.

Ignace FANOU

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