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La Presse du Jour N° 1958 du 28/8/2013

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Interview avec le professeur Andoche Amègnisse à propos de la révision de la constitution : « La constitution sera révisée malgré les agitations stériles »
Publié le mercredi 28 aout 2013   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Le professeur Andoche Amègnisse


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Après sa démission du mouvement Mercredi Rouge dont il fut acteur de premier plan, le professeur Andoche Amègnissè rompt le silence avec une volonté plus accrue de mener le combat politique pour le bien du service au profit de la République. A travers son interview parvenue à notre rédaction, le désormais ex opposant N°1 aux actions du Président Boni Yayi se ravise et rejoint le camp des révisionnistes de la Constitution du 11 décembre 1990. Interview.

Professeur, depuis votre retrait du mouvement Mercredi Rouge, vous ne dites plus rien et vous ne faites plus rien. Est-ce à dire que vous avez jeté l’éponge et que votre lutte politique est terminée?
Ceux qui prennent mon silence pour une démission se trompent très lourdement et ne me connaissent pas. Pour moi, c’est maintenant que la lutte commence. Et ce sera désormais une lutte sans répit contre ceux qui ont pris l’opposition en otage après avoir été chassés de la mouvance présidentielle. Ce mouvement Mercredi Rouge dont vous parlez, vous savez ce que j’en pense. L’avocat de Patrice Talon et ses alliés de circonstance ne font que de l’agitation parce qu’ils ont peur de la révision de la Constitution. Ils ont surtout peur de l’imprescriptibilité des crimes économiques car cela obligera les pilleurs à rendre gorge de ce qu’ils ont volé au préjudice du peuple béninois. Mais la Constitution sera révisée malgré les agitations stériles.

Cela veut-il dire que-vous êtes pour la révision de la Constitution ? Cela ne risque-t-il pas de permettre au Président Boni Yayi de s’accrocher au pouvoir au terme de son dernier mandat?
Oui je suis pour la révision de la Constitution. Je l’étais déjà quand le Général Mathieu KEREKOU était au pouvoir. Il est vrai que je m’étais laissé convaincre moi aussi que Boni Yayi voulait se servir de la révision pour se maintenir au pouvoir. Tant que je n’avais pas lu le projet de révision de la Constitution, je croyais que Boni Yayi n’était pas sincère en répétant sans cesse son engagement à quitter le pouvoir au terme de son dernier mandat. Mais lorsque j’ai eu sous la main le projet de révision de la Constitution et que je l’ai lu, j’ai compris que ce sont les antis-révisionnistes qui sont en train de mentir et de tromper le peuple. Ils savent très bien que Boni Yayi ne s’accrochera pas au pouvoir et que le Chef de l’Etat partira de lui-même en 2016 comme KEREKOU est parti en 2006. Ce n’est pas le maintien au pouvoir de Boni Yayi qui leur fait peur. C’est la révision qui leur fait peur parce qu’ils n’ont pas la conscience tranquille. Ils ont peur de l’imprescriptibilité des crimes économiques.

Et pourquoi la révision leur ferait-elle peur ? Et pourquoi dites-vous qu’ils n’ont pas la conscience tranquille?
Les leaders de la classe politique qui sont contre la révision de la Constitution étaient hier aux affaires et ils ont des dossiers sales qu’ils ont laissés derrière eux. Comment voulez-vous qu’ils soient tranquilles avec une révision de la constitution qui rend imprescriptibles les crimes économiques ? On se dit que tôt ou tard on peut être interpellé. Voilà leur vrai problème …

Oui Professeur mais le problème aussi, ce sont les entraves aux libertés.
Quand on interdit les marches pacifiques, on viole les principes de la démocratie.

Que dites-vous de cela?
En tant qu’opposant, je ne peux pas cautionner les violations des principes de la démocratie. C’est pourquoi je déplore que certaines marches soient autorisées et d’autres interdites. Je suis contre les deux poids deux mesures comme je suis aussi contre le non-respect des décisions de justice. Je sais que notre Justice est gangrénée par la corruption. Mais le pouvoir en place doit respecter son indépendance. Je pense qu’on doit libérer VODONOU Désiré, ainsi que les accusés des affaires tentative d’empoisonnement et tentative de coup d’Etat.
Cependant, ceux qui abusent des libertés démocratiques à des fins subversives et personnelles sont aussi condamnables que l’autorité qui interdit les marches. Je prends l’exemple de ceux qui, sous prétexte de Mercredi Rouge, envoient des jeunes à moto faire du boucan à travers la ville. Ils savent bien qu’ils troublent l’ordre public. Supposons que les révisionnistes, sous prétexte de Mercredi Vert, envoient eux aussi leurs gens à travers la ville et au même moment. Imaginez les affrontements qui vont en découler. Si les manifestations et les marches n’ont pas empêché en France le vote de la loi sur le mariage homosexuel, ce n’est pas au Bénin qu’elles empêcheront le vote de la révision de la Constitution. Pour moi, ces marches ne sont que de l’agitation fébrile, puérile et stérile.

Mais que faites-vous alors de la notion de consensus si chère à la Cour Constitutionnelle elle-même?
Consensus d’accord. Mais consensus ne veut pas dire unanimité. Même au référendum de 1990, la Constitution actuelle n’a pas été adoptée à l’unanimité. Lorsque l’opposant que je suis joint sa voix à celle de la majorité au pouvoir pour souhaiter la révision de la constitution, c’est déjà un début de consensus.

Professeur votre mot de fin.
Quand KEREKOU était au pouvoir, des gens disaient qu’on ne devait pas réviser la constitution car KEREKOU en profiterait pour se maintenir. Aujourd’hui par rapport à Boni Yayi, j’entends les mêmes arguments et cela me fait penser que les antirévision-nistes sont à court d’idées et à court d’inspiration. Trop de gens se prétendent aujour-d’hui opposants pour tromper le peuple. Nous devons les démasquer. C’est pour cela que très bientôt j’organiserai une conférence de presse pour faire la différence entre mon opposition et la leur.

Réalisation: Rose H. (Source : Le Potentiel)

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