Komi Koutché face aux travailleurs de La Poste du Bénin SA : « Les réformes seront dures, mais dans l’avantage de nous tous… » #aCotonou

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Komi Koutché face aux travailleurs de La Poste du Bénin SA : « Les réformes seront dures, mais dans l’avantage de nous tous… »

Publié le mercredi 28 aout 2013 | La Presse du Jour

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Le Ministre de la communication, Komi Koutché

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- 12/8/2013

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Activités gouvernementales 2013

Le ministre Komi Koutché chargé de la communication et des Tic poursuit sa tournée dans les structures sous tutelle. Il a rencontré hier, mardi 27 août2013, les travailleurs et Responsables de l’Agence Bénin Presse (Abp), de la Poste du Bénin SA, du FAPA, du FSN et de l’Agentic, une structure qui a pour mission d’accompagner les porteurs de projets innovants dans le domaine des TIC. A la Poste du Bénin SA (PB Sa) où la situation n’est guère reluisante, M. Komi Koutché a annoncé aux travailleurs que des réformes radicales seront opérées pour faire de cette institution un véritable centre de profit. Il se donne un an pour relever ce défi majeur. Voici son message aux travailleurs de la PB Sa
«…Il y a une chose qui m’a interpellé particulièrement lorsque j’ai lu les documents sur la Poste du Bénin SA. Ce sont les dettes envers le personnel et la suppression de certains avantages. Cela doit pouvoir nous interpeller. Mais est-ce qu’il pouvait y avoir mieux ? Non parce que la situation de la poste aujourd’hui n’augure pas d’un lendemain qui améliore l’existant sans que nous n’engagions des réformes courageuses. Et ces réformes courageuses ne peuvent être portées que par vous-mêmes. Notre Poste a besoin d’être entièrement refondée dans le vrai sens du mot. Comment peut-on comprendre que, depuis dix ans que la Poste du Bénin SA existe, nous soyons tout le temps dans des résultats déficitaires ? Comment peut-on admettre qu’une structure puisse exister sans bilan d’ouverture, donc sans état financier depuis dix ans ? Comment peut-on comprendre que dans un monde en perpétuelle mutation, d’une Poste qui avait le monopole, on soit aujourd’hui à une Poste qui est fortement talonnée par des sociétés privées qui font la même chose ? Comment ces sociétés privées arrivent-elles à se rentabiliser alors que la Poste du Bénin qui a l’expertise qu’il faut s’enfonce tous les jours dans le trou ? Est-ce qu’être structure de l’Etat veut systématiquement dire être carrefour de non rentabilité ? Je pense que c’est non ! Les agents de la Poste pris individuellement doivent savoir qu’ils méritent et auront mieux que ce qu’ils vivent aujourd’hui s’ils prennent l’engagement d’accompagner les réformes que nous allons courageusement engagées. A l’heure où je vous parle, la Poste a une dette d’environ 20 milliards de F Cfa vis-à-vis des créanciers externes. La Poste à des dettes importantes vis-à-vis de son personnel. La Poste n’a aucune perspective à moyen et long termes alors que nous avons un environnement qui peut nous permettre aujourd’hui de renverser la tendance. Quand je prends vos deux compartiments d’intervention à savoir la Caisse Nationale d’épargne (CNE) et les services postaux en général, il y a des efforts à faire. Si nous devons rester dans le strict carcan de distribution de courriers, on ne peut jamais rentabiliser la Poste. Il faut donc aller vers les services innovants. Lorsque je prends la CNE qui est le second compartiment de votre portefeuille, je constate que cette vieille institution qui devrait normalement vous aider à générer des ressources propres traverse malheureusement des difficultés. Et pourtant. Dans d’autres pays, la CNE est dans l’architecture financière globale. Si elle fonctionnait comme cela se doit, la CNE à elle seule pouvait nourrir l’homme de la Poste. Il y a beaucoup à faire et dès que nous allons partir d’ici ce soir, nous devons immédiatement nous engager au travail… Un an est l’échéance que je me donne pour faire de la Poste du Bénin un Centre de profit et non une structure qui distribue seulement du courrier à perte comme vous l’avez dit. L’homme de la Poste dont je rêve dans 12 mois est celui qui se lève de chez lui et est pressé d’aller au service…C’est celui qui se lève de chez lui avec une longue perspective sur sa carrière. Si la situation ne change pas, dans trois, quatre ou cinq ans, nous allons tous subir la mort subite à la Poste du Bénin SA…Parce que dans les règles de l’Ohada, une structure qui a accumulé des pertes sur pratiquement dix ans doit être liquidée. Mais nous n’en arriverons pas là. Nous devons considérer qu’à partir de maintenant, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre à la Poste du Bénin. Les réformes seront dures. Elles seront comme des rouleaux compresseurs face auxquels personne ne pourra résister, du Directeur général jusqu’au plus petit agent… Notre Poste doit pouvoir tricher ce que les autres structures privées font et qui leur marche. La Poste a certes une mission sociale. Mais nous devons travailler à ce que le social puisse être compensé par une proportion plus augmentée de la partie qui va être rentabilisée. La CNE ne peut pas être une institution sociale. Rien que le bon placement de l’épargne des déposants dans les banques peut générer des ressources qui permettront à la Poste du Bénin d’avoir de quoi équilibrer ses comptes pour un mieux-être de ses travailleurs. A partir d’un milliard de F Cfa dans les banques, c’est un taux d’intérêt de 6 % que vous avez. Sur 10 milliards placés, la Poste peut donc se faire une économie de 300 millions après avoir remboursé ses déposants avec un intérêt de 3 %. Il n’y a donc pas de raison pour que la CNE ne se rentabilise pas. Dans les tout prochains jours, une feuille de route doit être élaborée pour transformer la CNE en une véritable institution financière qui génère du profit ; car on ne doit pas continuer par tout attendre du gouvernement. Pour les autres services également, nous devons avoir une feuille de route car la Poste doit cesser d’être un simple instrument de transport de courriers à des destinataires… »

Affissou Anonrin

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