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Plusieurs mois après l’incendie qui l’a décimé: L’espace culturel « Agbodo » d’Apollinaire Pèdé renaît de ses cendres
Publié le mardi 7 juillet 2015  |  La Nation




Le monde culturel et nombre de ses acteurs ont suivi avec émoi et effroi, le drame qui a frappé il y a quelques mois, l’espace culturel « Agbodo » sis à Adandokpodji dans la commune d’Abomey. Quelques mois après, les ruines cèdent déjà place à une nouvelle construction.

Apollinaire Pèdé, marchant à pas rassurant sur des caillasses derrière des ouvriers qui s’échinent à la tâche. Cette scène a de quoi épater, surtout ceux qui ont vécu il y a quelques mois, le drame qui a frappé cet acteur culturel. L’année dernière, un incendie avait dévasté l’ensemble des ateliers, de même que toutes les collections du sieur Pèdé. L’artiste en avait perdu la voix. On se rappelle même la vive émotion avec laquelle il contait cet épisode qui a fait basculer sa vie et sa carrière. A juste titre, parce que ce drame ne pouvait pas choisir pire moment ! En dehors de ces outils et objets de travail, de ses biens personnels et autres objets précieux et de grande valeur ramenés de ces nombreux voyages et séjours à travers le monde, l’artiste avait surtout perdu dans le temps, l’essentiel de l’exposition grandeur nature qu’il préparait pour un musée en France. Plus qu’un simple incendie, c’était donc toute une vie artistique qui était partie en fumée. Et comme il est de notoriété sous nos cieux, les cris de cœur et autres appels à la détresse d’Apollinaire Pédé n’ont pas vraiment eu de suites favorables. L’artiste, pourrait-on dire a été abandonné à son sort.

Mais le beau temps s’installant après la tempête, les ruines s’éclipsent à petits coups. L’homme a entrepris depuis peu la reprise de sa bâtisse, pour s’y réinstaller et reprendre à nouveau ses activités. Là encore, il faudra patienter, les travaux n’étant qu’à leurs débuts. Mais ce qui est heureux, c’est de voir que l’atelier « Agbodo » pousse à nouveau et que les cendres et les murs noirs, les toits brulés… bref la ruine qui s’est installée depuis plusieurs mois est enfin en train de disparaître. Nouvelle bâtisse certes, mais cela ne restituera pas la vraie perte engendrée par ce drame. Car, bien plus qu’une simple construction, c’est autour des objets artistiques et autres biens culturels perdus que demeure l’émotion. Aux heures chaudes du drame, Apollinaire Pèdé qui se refusait de pleurer sur le lait renversé, s’était contenté au cours d’un entretien à nous accordé de s’en remettre à Dieu. «Le pire aurait pu arri-
ver», s’était-il exclamé tout émotif. Une émotion qui se comprend, lorsqu’on sait que l’artiste qui venait de congédier ses ouvriers et collaborateurs après une rude journée de travail, poursuivait tout seul ses travaux, instant où survînt une coupure d’électricité. Et c’est à ce moment-là qu’il a entrepris d’aller dîner, le temps de revenir travailler nuitamment comme à ses habitudes. La suite, on la connaît. C’est qu’il n’y a jamais eu de suite et il n’y en aura plus jamais. Sauf peut-être dans les nouveaux locaux actuellement en construction de l’atelier «Agbodo». Lequel, érigé sur les ruines de l’ancien qui s’apparentait plutôt à un musée privé ne pourrait plus dégager la même vigueur culturelle, puisque émanant de vestiges et diminué des objets de valeur, des collections ramenées de dizaines de voyage et travaux à travers le monde et qui jadis faisait la fierté de cet atelier. Reste à savoir si l’artiste lui-même, à la suite de ce choc aura la même inspiration qu’on lui connaît depuis des décennies. Car, faut-il le rappeler, Apollinaire Pèdé qui passe pour un homme discret, est néanmoins l’homme à qui l’on doit les premiers bas-reliefs réalisés à la présidence de la République, sans oublier ceux de la place du Non-retour de Ouidah qui portent sa griffe à côté de celles d’autres artistes.
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