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Soutien à un présidentiable en 2016 : Boni Yayi dans le dilemme
Publié le jeudi 9 juillet 2015  |  Fraternité
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© AFP par BERTRAND GUAY
Visite de travail et d`amitié du Président Thomas Boni Yayi à Paris.
Lundi 9 juin 2015. Elysée. Paris. Le Président Thomas Boni Yayi.




Soutenir ou ne pas soutenir et qui soutenir pour la présidentielle de mars 2016 ? C’est à cette trilogie qu’est confronté le président Boni Yayi. A moins de 9 mois de la fin de son mandat, l’actuel locataire de la Marina est dans un dilemme total. S’il est vrai que Boni Yayi doit penser à sa succession et assurer ses arrières en épaulant un candidat de son choix, il est aussi évident que depuis les deux dernières élections, il n’a plus la même aura auprès de l’électorat. En effet, dans une grande partie du Bénin et surtout la région méridionale qui fait près de 65% de l’électorat, l’influence et la popularité de Boni Yayi sont sérieusement remises en cause. Il est plus que jamais décrié.
Dans la partie septentrionale, ce n’est guère mieux. Le président Yayi ne peut plus compter sur l’homogénéité d’antan autour de sa personne et faire passer, comme une lettre à la poste, ses vœux. Et à son leadership qui est sérieusement entamé au Nord du Bénin, il faut ajouter les fissures et dissensions au sein de l’électorat qui ne sont rien d’autre que la conséquence des soutiens à certains des potentiels successeurs de Yayi à la Marina. Que peut bien dire Boni Yayi pour faire changer d’avis aux fanatiques de Abdoulaye Bio Tchané, de Robert Gbian, de Kogui N’Douro, de Issa Salifou ou Sacca Lafia ? Ils ont déjà fait leur choix pour 2016 et n’attendent rien de Yayi. Seuls, les fidèles des fidèles attendent ses consignes et combien restent-ils ?
Un risque à ne pas prendre
Dans ces conditions, il va sans dire que le soutien de Yayi en 2016 est plus qu’un risque pour son dauphin qu’un avantage. Dans le contexte politique béninois actuel, avoir à gérer l’anti Yayisme, un bilan pas forcément très reluisant du changement et de la refondation, est pour beaucoup d’analystes, le meilleur moyen de perdre la présidentielle de 2016. Et ce n’est pas avec les résultats mitigés des Fcbe lors des dernières élections législatives puis des communales et locales que ce candidat pourrait prendre un tel soutien comme du pain bénit.
Le président Yayi sait, sans doute, à quoi s’en tenir en 2016 avec un électorat béninois qui, comme à son avènement en 2006, rêve une fois encore de changement. En mars prochain, il est donc fort à parier qu’il ne prendra pas le risque de doigter publiquement l’homme de son choix même s’il travaillera dans l’ombre pour sa victoire. Autrement, il peut non seulement amenuiser les chances de victoire du dauphin qu’il a certainement en sourdine mais surtout en cas de défaite de celui-ci, avoir à gérer une adversité avec le candidat vainqueur et donc le prochain président. Un risque à ne pas prendre si tant est qu’il tient à une retraite paisible. Mais, nous ne sommes pas encore là.
Néanmoins, face à la complexité de l’équation qui se décline en la désignation ou non d’un dauphin pour la présidentielle de 2016, Boni Yayi pourrait tout aussi décider, comme a su bien le faire son prédécesseur Mathieu Kérékou, de se mettre au dessus de la mêlée. A-t-il le choix ? Devant les nombreux obstacles et dommages que pourrait créer son éventuel soutien à un candidat en 2016, Yayi n’a certainement pas une large marge de manœuvre. Après tout, ce qui peut importer à un président sortant, c’est d’être rassuré de n’avoir pas à être inquiété à la fin de son règne. Et pour cela, parions que Yayi ne jouera pas avec le feu au risque de se faire brûler et d’avoir à le regretter.
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