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Lazare Gnonlonfin sur Eden TV hier au sujet du Corridor ferroviaire Bénin-Niger : Le conseil d’un expert béninois à Yayi et Bolloré
Publié le vendredi 10 juillet 2015  |  La Presse du Jour




Lazare Gnonlonfin, Ingénieur-Consultant, expert en transport maritime auprès du Groupe Pétrolin était sur La Matinale d’Eden Tv hier, jeudi 9 juillet 2015. Il était question du dossier relatif à la construction du chemin de fer Bénin-Niger. Il a évoqué de précieux éléments sur les tenants et aboutissants du dossier.
Preuves d’experts à l’appui, certains journaux nationaux ont montré dans leurs récentes parutions que le projet de réhabilitation et d’extension de la ligne ferroviaire Bénin-Niger pose de nombreux problèmes. Des problèmes surtout relatifs à l’identité du véritable concessionnaire, à la conduite des négociations devant aboutir à sa mise en exécution, aux projets de convention de concession, de statuts et du pacte d’actionnaires de la nouvelle société concessionnaire et à la qualité des travaux entrepris au Niger et en attente de démarrage au Bénin. Avec les explications de l’invité de La Matinale d’Eden Tv hier, on en sait un peu plus sur la catastrophe que couvent les Etats béninois et nigérien dans ce dossier. En effet, très impliqué dans le projet «Epine dorsale pour le développement intégré du Bénin» dont la réhabilitation et l’extension du réseau ferroviaire Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey est une des composantes, Lazare Gnonlonfin en sa qualité d’expert, a restitué les faits dans leur contexte, notamment, le flou entretenu dans les dénominations du projet, de «corridor Cotonou-Niamey» à la notion de «boucle ferroviaire». C’est ainsi qu’il a fait savoir que la boucle ferroviaire est un projet de l’Union africaine qui entend, à travers un maillage intelligent, créer un réseau ferroviaire unique qui lie tous les Etats du continent. La boucle dont le Bénin fait partie, dit-il, réunit en outre le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Cette boucle, a-t-il poursuivi, est divisée en deux corridors, Ouest (Burkina Faso et Côte d’Ivoire) et Est (Bénin-Niger). Il en ressort, rappelle l’expert, que la réalisation du Corridor Est qui est en jeu, n’implique pas forcément les Etats du corridor Ouest qui ne peuvent donc pas exiger de travailler avec un concessionnaire plutôt qu’un autre. De toute façon, le tronçon en jeu et sur lequel porte le différend est bien celui du Corridor Est, Cotonou-Niamey et dont le Groupe Pétrolin a gagné en bonne et due forme l’appel d’offres de réhabilitation et d’extension, notification ayant été faite par les deux Etats.
Que savoir du «partenaire stratégique»
Un «partenaire stratégique », a expliqué M. Lazare Gnonlonfin, peut être associé à la réalisation d’un projet et même en devenir l’actionnaire majoritaire, sans pour autant en être le concessionnaire ou l’adjudicataire. C’est ainsi qu’en acceptant de concéder au Groupe Bolloré, à la demande des Chefs d’Etat béninois et nigérien 40% des parts de la nouvelle société qui doit mettre en exécution le projet, le Groupe Petrolin n’a, à aucun moment renoncé à ses droits en tant qu’adjudicataire, peut-on retenir des explications de l’invité qui trouve totalement injustifiées les initiatives prises par le groupe Bolloré, en violation de l’accord de confidentialité qu’il a conclu avec le Groupe Petrolin, initiatives tendant à le faire passer pour l’adjudicataire du projet et donc le concessionnaire avant l’heure.
Les documents de «Bénirail Infrastructure» en question
Lazare Gnonlonfin a aussi évoqué le contenu et la rédaction des statuts de la nouvelle société Benirail Infrastructure, de son pacte d’actionnaires et du projet de convention de concession du chemin de fer Cotonou-Niamey par la Société d’Exploitation des Chemins de Fer Africains (Secaf), filiale à 100% du Groupe Bolloré. Et pour l’expert, c’est ni plus, ni moins de la part belle faite au groupe Bolloré. Il a même parlé d’une violation des droits des partenaires, voire même l’aliénation de la souveraineté des Etats béninois et nigérien. En ce qui concerne la nature des infrastructures que propose de mettre en place le groupe Bolloré au profit du Bénin et du Niger, notamment les rails d’écartement métrique de l’époque coloniale avec des wagons et locomotives des années 1900, Lazare Gnonlonfin a renvoyé les gouvernements béninois et nigérien aux avis des experts en transport ferroviaire, contenus dans deux documents au moins. Il a cité la lettre des membres du comité technique interministériel de suivi de la Convention de Benirail adressée au ministre béninois du développement le 1er avril 2015 et celle du Groupe d’experts et anciens cadres techniques ferroviaires de l’Ocbn au Président Boni Yayi en date du 9 décembre 2014. Pour lui, chacune de ces lettres, sans aucune parti pris, ni pour le Groupe Bolloré, ni pour le Groupe Pétrolin, met en exergue entre autres les incohérences du projet tel que souhaite le conduire le Groupe Bolloré ainsi que les risques d’isolement encourus par le Bénin et le Niger en cas de réalisation de la liaison ferroviaire Niamey-Cotonou selon les conditions techniques de ce groupe. Sur les voies de recours du Groupe Pétrolin, Lazare Gnonlonfin a souhaité un retour à la raison des autorités nigériennes et surtout béninoises pour un règlement à l’amiable. De façon formelle et claire, il a souligné qu’il n’y a aucune gêne que le Groupe Bolloré reste partenaire stratégique, mais faudrait-il que l’adjudicataire du projet soit rétabli dans ses droits. Si ce n’est pas le cas, a-t-il conclu, les voies de recours contentieuses préalablement ouvertes doivent continuer. Les gouvernants béninois et nigérien sont donc prévenus. Encore un expert qui attire leur attention sur la fausse route qu’ils empruntent avec le Groupe Bolloré.

Junior Fatongninougbo
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