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Assemblée Nationale - Paul Hounkpè : la honte du gouvernement Yayi
Publié le mardi 14 juillet 2015  |  La Presse du Jour




Les députés de la 7è législature se sont retrouvés hier lundi 13 juillet au Palais des Gouverneurs de Porto-Novo. A la faveur d’une session extraordinaire demandée par le gouvernement, ils se sont penchés sur un certain nombre de dossiers portant ratification de projets de lois relatifs au financement de quelques projets de développement. Cette séance plénière a mis à nu les tares de certains membres du dernier gouvernement du Dr Boni Yayi. Paul Hounkpè, ministre de la culture désigné pour répondre aux questions des députés relatives à l’accord de financement du Projet d’appui au développement agricole des Collines a rendu une vilaine carte. Il a fallu l’intervention de son collègue Gustave Sonon des Travaux publics qu’il a, entre temps, confondu au ministre de l’agriculture pour sauver les meubles.
Pour Paul Hounkpè, ce premier coup d’essai ne fut pas un coup de maître. En réponse aux questions posées par les députés sur le Projet d’appui au développement agricole des Collines, M. Paul Hounkpè qui suppléait son collègue de l’agriculture ne s’est pas montré à la hauteur de la tâche. Sa prestation a attristé la plénière et ses collègues du gouvernement. « ——Merci Monsieur le Président. Nous remercions sincèrement les honorables députés pour leur intervention et surtout les contributions aussi importantes les unes que les autres. Nous allons. (Silence)………Bon ! (Silence)………..les ….. . (Silence)………….le niveau euh… de synergie et le suivi. Ce projet…..le cadre institutionnel……..PADAC est le plus ancré possible au niveau…………… .(Silence)…………. du département des Collines… .(Silence)………..Le cadre institutionnel fait place…fait une place de choix au carder ZOU. (Silence)…………….Donc le carder Zou aura euh. (Silence)…………. à beaucoup contribuer….Le ministère va servir justement d’interface avec les bailleurs. . (Silence)………….. La part des Communes……La part de chaque commune dans la participation sera étudiée……au fur et à mesure que leurs besoins seront exprimés…. puisqu’il s’agira des projets à soumettre………………. . (Silence)…………..Alors s’agissant des filières (Silence)…………………..une étude sera conduite en début de projet pour retenir avec les acteurs les filières porteuses qui seront appuyés par le projet…. (Silence)………………………..Je crois que en gros…………. .(Silence)…………par rapport aux contributions il y a eu une grande flexibilité au niveau du projet et je crois que les communes n’auront pas…. ne seront pas pompées… harcelées par rapport aux contributions qui leur seront demandées. (Silence)…………….Le ministre de l’Agriculture même vient d’arriver. Nous n’étions pas très au courant. Je le laisse compléter».
De mémoire de chroniqueur parlementaire, c’est pour la première fois qu’une telle réaction du gouvernement s’observe face à un dossier pour lequel c’est le gouvernement même qui a demandé une session extraordinaire de l’Assemblée Nationale et en a proposé l’ordre du jour. La pitié et l’indignation étaient sur tous les visages. Face à la situation, le Président Adrien Houngbédji a dû demander au respecté ministre de mettre de l’ordre dans ses notes. C’était tellement décousu que personne ne le suivait. Dans la foulée, le ministre Gustave Sonon que son collègue de la culture a confondu au ministre de l’agriculture est venu à la rescousse pas, en tant que ministre intérimaire de l’agriculture, mais comme représentant le ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances empêché. Il a apporté quelques éléments de réponses aux honorables députés qui voulaient, entre autres, savoir : Quelles sont les filières concernées ? De quoi retourne la contribution des communes dans le projet? Et enfin pourquoi ne pas impliquer les agents de Carder ? Tout était parti pour un rejet de l’accord, mais les députés l’ont tout de même ratifié en faisant de pertinentes observations à l’image de celles qui ont été faites par le Président Mathurin Koffi Nago.

Nago vote oui !… et suggère

Après un vote favorable qu’il a exprimé à l’instar de l’ensemble des députés, le Président Nago s’est exprimé. Il a déploré l’absence du ministre Rufin Nansounon qui, apparemment, n’a pris aucune disposition pour donner satisfaction aux députés. Il a déclaré ce qui suit : « …J’ai voté pour cette autorisation de ratification comme nous l’avons toujours fait ici dans cette hémicycle toutes tendances confondues. J’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de le dire que quand il s’agit de l’intérêt du Bénin, tous les députés, quels que soient leurs bords politiques, apportent leur contribution. C’est ce qui justifie que de façon unanime, les députés ici présents aient accepté d’apporter leur vote à la ratification de ce projet. Mais comme je l’ai entendu, c’était en réalité difficile d’accorder cette autorisation de ratification compte tenu de la manière dont les choses se sont passées. J’ai entendu des collègues qui ont dit qu’on devrait voter contre. C’est vrai ! Non pas en raison nécessairement du contenu, non pas en raison nécessairement de l’intérêt du projet, mais en raison de la manière dont les choses ont été gérées par le gouvernement. Je voudrais à ce sujet regretter l’absence du gouvernement, l’absence du Ministre en charge de l’agriculture. Je voudrais rappeler que c’est le gouvernement qui a demandé une session extraordinaire. Donc, de façon implicite, c’est le gouvernement qui a programmé cette plénière et c’est le gouvernement qui a fixé son ordre du jour. Donc en principe, le Ministre de l’agriculture devrait être présent. S’il était empêché, le gouvernement devrait s’arranger pour envoyer un intérimaire. Mais nous avons observé ici tous les flottements et finalement, je n’ai pas cru entendre qu’il y avait un intérimaire pour le Ministre de l’agriculture. J’ai cru que c’était le Ministre en charge des travaux publics et des transports, mais il a vite fait de corriger l’information qui nous a été donnée à savoir que lui assure l’intérim du Ministre en charge des finances. En fin de compte, nous n’avons pas pu avoir le Ministre de l’agriculture. Deuxième chose, nous n’avons pas pu avoir les informations relatives aux questions qui ont été posées par nos collègues; particulièrement en ce qui concerne les filières agricoles qui sont concernées. Donc, nous donnons un chèque à blanc au gouvernement. Ce projet concerne des filières agricoles, mais nous ne savons pas lesquelles. Pourtant, nous avons autorisé la ratification. C’est pour signifier notre volonté d’accompagner le gouvernement. Nous sommes d’autant plus inquiet par rapport à ce projet qu’il faut rappeler que depuis plus de 40 ans, il y a eu dans notre pays des centaines de projets agricoles qui ont été étudiés, négociés, et financés. Et vous le savez très bien, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes des populations. Nos populations enregistrent de plus en plus de la malnutrition aigüe et chronique. Nous avons 37% de taux de malnutrition dans le département des Collines. Ce n’était pas comme ça. Malgré les projets, malgré les dettes qui sont accumulées, les choses s’aggravent et si avec tout cela, nous nous permettons d’autoriser la ratification d’un projet dont les précisions ne sont pas tout à fait faites, ça pose quelques problèmes. Je voudrais donc suggérer que le gouvernement puisse nous apporter les précisions qui n’ont pas pu nous être données au cours de cette plénière, que le Ministre de l’agriculture vienne rencontrer la Commission ou bien apporte par écrit, les informations nécessaires par rapport aux éléments qui doivent être complétés au sujet des filières agricoles qui doivent être prises en compte, par rapport à l’unité de gestion du projet. Je suggère que la Commission du plan puisse constituer une mission d’information parlementaire pour le suivi de l’exécution de ce projet parce qu’il y a une habitude qui s’est développée. Nous avons autorisé la ratification de plusieurs projets qui nous a permis de mettre à disposition du gouvernement plusieurs centaines de milliards de F Cfa. Mais généralement, il y a un certain nombre de déviations. Il y a des choses qui sont prévues et qui ne sont pas faites en termes de lieux de réalisations et en termes de montant,…etc…»

Le gouvernement boycotte sa propre session extraordinaire
Le Président Adrien Houngbédji a procédé hier lundi 13 juillet à l’ouverture de la 2è session extraordinaire de l’Assemblée Nationale au titre de l’année 2015. Aussi curieux que cela puisse paraitre, les ministres en charge des dossiers qui ont été abordés ont choisi de s’absenter.
François Abiola et Rufin Nansounon, respectivement Vice-premier ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ont joué hier aux abonnés absents au Parlement. Ils ne sont pas venus défendre devant les honorables députés les projets de lois portant ratification de la Convention de crédit relative au financement du Projet d’appui au développement agricole des Collines (Padac) signée entre la République du Bénin et l’Agence française de développement (Afd), puis accord de prêt signé à Cotonou le 30 mars 2015 entre la République du Bénin et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) dans le cadre du financement partiel de la deuxième phase du projet d’extension de l’Institut de Mathématiques et de Sciences physiques (Imsp) de Dangbo. Les membres du gouvernement qui étaient présents hier au Palais pour d’autres dossiers qui n’ont malheureusement pas été appelés n’ont pas pu apporter les réponses qu’il fallait aux préoccupations des députés. Bien que ces deux accords aient été ratifiés à l’unanimité des députés présents et représentés, l’absence de ces deux ministres a laissé un véritable goût d’inachevé dans les textes adoptés. Cela n’a pas manqué d’irriter les Présidents Nago et Houngbédji appuyés par l’honorable Rosine V. Soglo qui ont dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernement peut boycotter ainsi une session extraordinaire qu’il a lui-même désirée. Hier, l’image qui a été projetée dans l’opinion est celle d’un gouvernement en manque de cohésion et de solidarité. Si ce n’était pas le ministre Gustave Sonon qui a pu sauver les meubles, on aurait assisté à un véritable fatras.
Affissou Anonrin


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