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En toute expression 14 Juillet 2015 Une nostalgie justifiée
Publié le mardi 14 juillet 2015  |  La Nouvelle Expression




Le Bénin d’aujourd’hui s’est littéralement éloigné du Dahomey d’hier,

où les cadres pouvaient se targuer, avec une fierté légitime, d’être

des fils du ‘’Quartier latin’’ de l’Afrique, comme le colonisateur

français lui-même se plaisait à appeler ce pays, pour les raisons que

l’on connaît. Ce n’était pas que flatteur, cette appellation, même si

l’on pouvait admettre, quelque part, que ce compliment n’était pas

forcément pour encenser, sans nuance aucune, des Nègres censés se

mettre, d’abord et avant tout, au service du colon blanc. C’était des

fleurs, jetées aux cadres dahoméens, des lauriers toute somme mérités,

que les autres Etats africains colonisés par la France ne déniaient

guère au Dahomey. La maîtrise de la langue officielle de travail, la

langue française, était alors une évidence, et ce ne sont pas des

cadres comme le professeur Albert Tévoédjrè qui soutiendraient la

thèse contraire, tant le pays foisonnait de têtes bien faites, de

têtes pleines, et de têtes bien pensantes. Purs produits de l’école

coloniale, ceux-là ont légué aux générations suivantes les fruits de

leur contact avec le Blanc, ici comme dans l’hexagone où il était

-avouons-le- beaucoup plus aisé d’étudier qu’aujourd’hui, pour des

raisons qui n’ont pas besoin d’être expliquées. Mais, bien que les

réalités d’aujourd’hui soient en contraste manifeste avec celles

d’hier, il appert que la dégringolade du niveau scolaire, de nos

jours, cache d’autres réalités que les acteurs du monde scolaire

préfèrent regarder d’un œil distrait, tout en étant conscients des

malheurs qui découlent de cette attitude, et dont nul n’est à l’abri.

A preuve. Le débat consécutif au taux d’admissibilité au Brevet

d’études du premier cycle (BEPC), session de juin 2015, qui tourne

autour des 30%, et qui fait couler en abondance de l’encre et de la

salive, depuis la proclamation des résultats. La question qui se pose

est de savoir quand, finalement, les autorités compétentes prendront

la peine de s’émouvoir des conséquences fâcheuses de la méthode dite

de l’Approche par compétence (APC), qui fait des nouveaux programmes

d’enseignement la bête noire des élèves et de leurs parents, et par

ricochet de la nation entière. Voilà une interrogation qui cherche sa

réponse depuis de nombreuses années, et qui risque de continuer à la

chercher, tant que les actions que requiert l’amélioration de la

qualité de l’enseignement ne seront enclenchées. Il est vrai, l’APC,

intrinsèquement, n’est pas à diaboliser. Seulement, à l’étape actuelle

d’application de cette méthode, il est indéniable qu’elle pose

réellement problème ; raison pour laquelle il importe qu’une pose soit

observée, afin que des réflexions responsables et raisonnables soient

faites, dans le sens d’une meilleure maîtrise, par les apprenants, de

la langue officielle de travail que demeure le français, aux fins

d’une embellie, dorénavant, en termes de résultats en classe et aux

examens. Car, semble-t-il, c’est le nœud du problème qui se pose

aujourd’hui, et qui fait des générations issues de l’école ancienne,

des nostalgiques de l’ancien programme. Une nostalgie tout à fait

justifiée.

Sébastien DOSSA
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