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© Autre presse par DR
Le Premier Adjoint au Maire de Cotonou, Léhady Vinagnon Soglo |
Plusieurs semaines avant les élections municipales du 28 juin dernier, les pronostics politiques en s’appuyant notamment sur les mauvais résultats de la Renaissance du Bénin (Rb) à Cotonou lors des élections législatives du 26 avril dernier, et la douzaine d’années de gestion de la ville qui ont été jugées à la limite médiocres misaient sur un échec de Léhady Soglo. Mais les résultats définitifs proclamés hier par la Commission électorale nationale autonome (Céna) donnent largement en tête l’alliance formée par la Rb et Réveil patriotique (Rp) même si elle rate de quelques sièges la majorité absolue.
Le conseil municipal de la ville de Cotonou compte 49 conseillers municipaux. Toute formation politique qui vise le contrôle de l’hôtel de ville doit avoir au moins 25 sièges. En 2003 et 2008, la Renaissance du Bénin avait réussi la prouesse de décrocher cette fameuse majorité absolue. Cette fois, il n’en est rien car la Commission électorale nationale autonome (Céna) ne lui attribue que 21 sièges sur les 49 en jeu. Il faut donc 04 sièges à l’alliance formée par la Renaissance du Bénin (Rb) et Réveil patriotique (Rp) pour que Léhady Soglo qui est resté depuis 2003 dans l’ombre de son père en tant que 1er adjoint du maire de Cotonou puisse s’émanciper politiquement et être sûr de prendre le fauteuil municipal tant convoité. Mais Léhady Soglo vient de loin. Englué dans l’inefficacité retentissante du programme dénommé Cotonou en campagne contre les inondations (3 Ci) depuis sa mise en place, et son cuisant échec aux élections législatives du 26 avril dernier le fils du président Soglo était presque irrémédiablement dans une très mauvaise passe politique dont on ne savait pas comment il allait sortir. De plus l’Union fait la nation (Un) a fait un score inédit à Cotonou le 26 avril dernier, alors que dans le même temps le Prd confirmait son hégémonie dans la partie Est de la ville de Cotonou qui représente la 15ème circonscription électorale. Mais en comptant sur sa bonne étoile politique, en descendant sur le terrain des fois seul ou en compagnie de son père Léhady Soglo s’est jeté corps et âme dans cette bataille de Cotonou qu’il a remportée brillamment. Avec ses 21 sièges, l’alliance Rb-Rp fait presque jeu égal avec l’Un et le Prd si on additionne les sièges de conseillers municipaux obtenus par les deux. En effet, l’Un en a eu 11 tandis que le Parti du renouveau démocratique (Prd) en a eu 12, ce qui fait au total 23 sièges.
Pourquoi LVS sera le prochain maire de Cotonou…
Les alliances qui seront faites pour l’élection des maires de plusieurs exécutifs locaux, se feront en tenant compte de la donne politique actuelle qui campe le décor d’une mouvance présidentielle cernée par plusieurs forces politiques de l’opposition. Aussi hétéroclite qu’elle soit, elle a mis en veilleuse toutes ces divergences pour que l’élection d’Adrien Houngbédji à la présidence de l’Assemblée nationale soit chose faite. A Cotonou, l’alliance Rb-Rp a 21 sièges, le Prd en a 12, l’Un en a 11, les Forces cauris pour un Bénin émergeant (Fcbe) ont 04 sièges et le Réso Atao n’a qu’un seul siège. L’Un par le biais de Candide Azannaï a fait une campagne frontale contre Léhady Soglo pour les scrutins des 26 avril et 28 juin derniers. Une alliance entre elle et la Rb est donc peu probable. Quant aux Fcbe, elles n’y sont pas aussi allées avec le dos de la cuillère, et la rupture entre la Rb et Boni Yayi rend aussi invraisemblable un éventuel deal politique. Le Chef de l’Etat actuel n’a plus que quelques mois à passer encore au pouvoir, et Léhady Soglo n’a donc aucun intérêt à s’allier avec lui. Il ne reste donc que le Réso Atao et le Prd. Avec le premier qui ne dispose que d’un seul siège, les négociations ne seront pas compliquées à mener. Tout dépendra des concessions que la Rb fera véritablement et de manière spontanée. Au finish, c’est le Prd qui sera donc l’allié probable de Léhady Soglo. Mais rien n’est simple entre Nicéphore Soglo et Adrien Houngbédji qui se sont combattus politiquement, avant de nouer des alliances qui ont été ensuite rompues. Le passif entre le Prd et l’Un après son départ de cette alliance subsiste toujours, alors que la Rb elle aussi a encore des griefs contre ce même regroupement politique. En confirmant sa nette suprématie du 1er au 6ème arrondissement où il a obtenu tous ses 12 sièges, le Prd n’aura pas de mal à obtenir de la Rb le poste de Chef d’arrondissement (Ca) dans chacun d’eux. Il s’y ajoutera aussi d’autres éventuels dividendes qui seront dans le deal politique pour que l’alliance entre la Rb-Rp et le Prd puisse s’installer pour les cinq prochaines années à la tête de la ville de Cotonou.
Bernado Mariano Houenoussi
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