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Usage abusif de procurations pour l’élection des prochains maires
Publié le jeudi 23 juillet 2015  |  24 heures au Bénin
Dimanche
© aCotonou.com par Codias
Dimanche 26 Avril 2015: Ambiance électorale à Cotonou au Bénin en image
Les électeurs expriment peu à peu leurs droits de vote.




Devenu une pratique dans les élections au Bénin, l’usage de procuration sera déterminant dans le choix des prochains maires, au lendemain de la proclamation des résultats des élections communales et municipales par la Commission électorale nationale autonome (Cena). Des chefs de partis politiques exigent des procurations à des Conseillers communaux, afin de leur imposer le maire de son choix.

Selon le dictionnaire français ‘’Larousse’’, la procuration est le pouvoir qu’une personne donne à une autre d’agir en son nom. C’est dire que donner procuration est un acte volontaire d’une personne à une autre. Dans la pratique politique au Bénin depuis quelques années, la procuration semble avoir une autre définition. Elle est pratiquement la privation du droit de vote à une personne à qui l’on n’a pas confiance dans l’élection acteur politique de sa préférence à un poste de responsabilité. C’est ce qui se passe actuellement dans les tractations pour l’élection des futurs maires des Communes béninoises. Même, dans les partis politiques ayant obtenu la majorité absolue, des Conseillers communaux ou municipaux sont privés de leur droit de vote par l’usage des procurations. Selon les investigations menées et ici et là, l’usage abusif de procurations suscitent des débats dans les grandes formations politiques telles que le Parti du renouveau démocratique (Prd), les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), l’Union fait la Nation (Un), l’Alliance nationale pour la démocratie (And), l’Alliance pour un Bénin émergent (Abt), la Renaissance du Bénin (Rb) et autres.

Les chefs de ces partis politiques arrachent de force des procurations à des élus communaux ou municipaux susceptibles de voter contre le maire de leur choix. Des ministres ne sont pas du reste. Ils usent de leur position au Gouvernement pour imposer leur diktat aux Conseillers communaux. A Parakou, Gogounou, N’Dali, Manigri, Djougou, Natitingou, Savè et autres localités sous l’influence des Fcbe, des procurations sont arrachées aux élus communaux dits ‘’Rebelles’’.

Danger pour la démocratie

L’usage abusif des procurations s’est révélé en 2007, lors de l’élection du bureau de la cinquième législature de l’Assemblée nationale qui a permis le sacre du Professeur Mathurin Nago au perchoir. Depuis ce temps, cette pratique est devenue une tradition dans les élections au Bénin. L’actuelle équipe dirigeante du Parlement a été élue par une pléthore de procurations.

Après la proclamation des résultats des élections communales et municipales, on veut en abuser dans le choix des maires. Cette pratique n’est plus, ni moins qu’une chosification de l’acteur politique béninois. Si ce phénomène va jusqu’à la base, c’est un danger pour la décentralisation. C’est dire que le chef du parti politique ou le ministre peut imposer un maire indésirable aux populations. Pour atteindre leur objectif, des postulants à ce poste de responsabilité font des pieds et des mains pour avoir la bénédiction ou le parrainage de leur leader charismatique.

Dans d’autres partis, ce sont des loobyng ou des groupes de pressions qui nomment le maire contre la volonté des élus communaux et municipaux obligés de suivre le mot d’ordre au risque de subir des représailles de leurs mentors. Ainsi, en lieu et place d’une démocratie à la base, on est en train d’assister impuissamment aux nominations des maires. Qu’est-ce qui explique cet état de choses ? Cela traduit le manque de démocratie dans les partis politiques au Bénin. Le président, gros bâilleur de sa formation politique, dicte sa loi aux autres membres du groupe. Il ne comprend que certains, après leur élection, tentent de s’opposer à sa volonté. « Tais-toi, laisse-moi conduire les tractations… », a lancé un chef de parti politique à un militant qui a osé lui indiquer la ligne à suivre, lors d’une réunion dans le cadre des tractations pour l’élection du maire de Cotonou.

En plus, le manque de conviction des acteurs politiques pourrait expliquer les transhumances auxquelles l’on assiste après l’élection des députés ou Conseillers communaux. Ils se vendent au plus offrant. C’est le Mercato à la béninoise. Le pouvoir de l’argent a assez d’influence dans le champ politique au Bénin. Comme quoi, on n’a pas encore de véritables formations politiques, plus de 25 ans après la conférence nationale.

Paul Tonon
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