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Adjinakou N° 2285 du 14/8/2013

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Recrudescence du banditisme : qui entretient l’insécurité ? (après Sèmè, Copargo, Cotonou… les bandits frappent à Porto-Novo)
Publié le lundi 2 septembre 2013   |  Adjinakou




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L'insécurité s'est accentuée ces derniers jours au Bénin avec pour cible le secteur informel des changes. Une situation que d'aucuns justifient par la reconversion en banditisme des acteurs de la filière ''kpayo'' actuellement combattue par le régime en place. Quand on sait que c'est un secteur informel qui est menacé par la disparition projetée d'un autre, on est bien en droit de s'interroger sur la démarche des autorités en charge de la sécurité publique dans notre pays. Les lourds investissements consentis pour la cause, ont-ils porté leur fruit ?

Plus de quiétude pour les Béninois, quelque soit leur contrée. Du Nord au Sud, l'insécurité sévit sous toutes ses formes, faisant de nombreuses victimes. Les exemples se renouvellent au fil des jours et les forces de sécurité publique semblent perdre le contrôle de la situation.

Tenez ! Vendredi 30 août dernier, en plein jour et en plein cœur de la ville de Porto-Novo, des hors-la-loi, descendus comme des acteurs de film western ont dépouillé quelques-uns des cambistes installés le long de l'artère qui mène au carrefour Adjarra-Docodji, tuant deux personnes qui se sont invitées au secours des victimes. La veille, c'est la frontière de Sèmè-Kraké qui a fait parler d'elle avec une altercation entre des commerçants Béninois et douaniers nigérians, occasionnant la mort d'un homme en uniforme et un commerçant. Dans le Nord du pays, l'atmosphère n'est pas non plus des plus apaisées. De Bantè à Copargo, l'alerte est générale. Le braquage perpétré le 23 Aout dernier à la lisière d'une forêt à Tchémicthé suscite encore inquiétude et émoi dans le cœur des populations. Vingt millions de francs ont été arrachés à des commerçants peulhs en provenance du Burkina-Faso et une personne a été tuée par les malfrats. Trois jours avant, le quartier de la résidence du chef de l'Etat, l'unes des zones les plus sécurisées du pays a subi la frayeur des bandits qui ont réussi à braquer un agent de la banque Bsic-Bénin. La semaine écoulée, ce sont des militaires braqueurs de motos qui ont été appréhendés par la brigade de gendarmerie d'Agla (Cotonou), pendant que le commissariat central de la même ville présentait une quarantaine de motos volées et arraisonnées. En effet, les cas sont multiples et le mode opératoire varie d'une région à une autre.


Réformes
A bien y voir, la question de la sécurité publique devient très préoccupante. Le nouveau ministre de l'intérieur semble en prendre la mesure, tant sa stratégie reste à découvrir. Toutefois, un constat saute à l'œil et appelle bien à réflexion. L'insécurité dans notre pays ne date pas d'aujourd'hui certes, mais de l'avis de certains observateurs, son aggravation ces derniers jours se justifie par la tentative de suppression du trafic de l'essence de la contrebande, un secteur qui emploie depuis des dizaines d'années, des milliers de femmes, jeunes et vieux. La lutte contre le Kpayo n'ayant réglé préalablement la question de la reconversion professionnelle de ses acteurs, certaines langues y trouvent déjà le premier facteur de la recrudescence du banditisme dans notre pays. L'hypothèse n'est certainement pas à écarter. D'ailleurs, elle pose un véritable problème de choix et de stratégie. La disparition du secteur du " kpayo " constitue une menace au secteur informel du change, devenue la cible des malfrats. Ce qui amène du coup, à s'interroger sur l'option que font les responsables en charge de la sécurité publique : Protéger les cambistes, principaux acteurs du secteur informel de changes contre les trafiquants de l'essence de la contrebande, visiblement seuls face à leur devenir ; supprimer les deux filières qui, en plus d'être informelles toutes les deux, créent d'importants dommages à l'Etat ; ou alors priver les filières informelles d'une quelconque protection sécuritaire ?


Défis
En vérité, la lutte contre le grand banditisme dans notre pays se révèle comme le plus grand défis du ministre de l'Intérieur et de la sécurité publique dont la nomination parait comme une approche de solution aux problèmes de l'efficacité des dispositifs sécuritaires mises en place à coup de milliards. Surtout que les importants investissements dans le domaine de la sécurité au Bénin peinent à livrer leur résultat, si ce n'est l'achat de chars dont la ballade suscite parfois de la panique dans le cœur des ''Cotonois'', sans compter l'instauration de la fameuse opération " Djakpata " qui, tout de même, a eu le mérite de réduire le nombre de ghettos à Cotonou et environs.


Vitali Boton

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