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Saine colère de Yayi trahi dans le dossier Ppea II : La Hcj saisie pour Kassa, mandat d’arrêt contre Gniré et Codo
Publié le mardi 28 juillet 2015  |  Matin libre
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© AFP par BERTRAND GUAY
Visite de travail et d`amitié du Président Thomas Boni Yayi à Paris.
Lundi 9 juin 2015. Elysée. Paris. Le Président Thomas Boni Yayi.




Le Chef de l’Etat a décidé de sévir dans le dossier Programme pluriannuel d’appui au secteur de l’eau et de l’assainissement (Ppea-II). Face aux résultats accablants du cabinet Kroll, il a invité les autorités judiciaires à émettre des mandats d’arrêt internationaux contre les opérateurs économiques Remi Codo et Rock Gniré. L’ancien ministre de l’Energie, Barthélémy Kassa doit, lui, se justifier devant la Haute cour de justice (Hcj).

Le gouvernement a saisi la justice afin que des mandats d’arrêt internationaux soient délivrés contre les vrais faux opérateurs économiques Rock Gniré et Rémi Codo qui ont à eux seuls détourné 2.6 milliards dans le Ppea-II. Quant à l’ancien ministre Kassa, la justice est saisie pour engager la poursuite devant la Hcj. Le Chef de l’Etat a aussi instruit le ministre de la fonction Publique aux fins de procéder à la radiation de tout le personnel administratif mis en cause. Sans doute, à travers ce dossier, le président Yayi Boni a été trahi. Alors que les membres du gouvernement soumis au respect de la Charte de bonne gouvernance et de la Constitution, le rapport du cabinet Kroll a révélé des comportements déviants qui obligent le Chef de l’Etat à réagir. Des cadres qui ont bénéficié de la confiance du Chef de l’exécutif ont violé la loi.

Gniré et Codo, un grand réseau

Rémi Codo a réussi à soustraire frauduleusement 729 millions F Cfa de la cagnotte retenue pour alimenter le Ppea-II. Rock Gniré a lui, volé 1, 602 milliards F Cfa. Ils ont fait leur coup à travers des sociétés fictives sans employés, avec une complicité démontrée et soutenue par le cabinet, des dirigeants de la direction générale de l’eau mais aussi du ministère de l’énergie et de l’eau. Leurs sociétés ne reçoivent que de l’argent et lorsque l’argent est encaissé, à quelques choses de moins, c’est le même montant qui est débité, et souvent c’est le lendemain que cela se produit. Seulement, leurs complices n’étaient très futés. Selon le patron du Bureau de l’auditeur général, Michel Dognon qui était face à la presse ce vendredi, ce qui est vraiment dénoncé dans la gestion du Ppea-II, c’est le non-respect de l’accord. «Vous savez que chez nous ici, pour tout programme ou projet, on entend par PTA, le plan de travail annuel, l’accord dit que pour tout changement pour quelque raison que ce soit, il faut que cela soit préalablement discuté avec le comité de pilotage qui donne son avis favorable. Ceci n’a pas été fait pour la plupart des éléments, des matériaux ou les objets achetés qui totalisent les 2 milliards 600 millions de francs», a-t-il indiqué. «Je vais vous lire par exemple, un élément produit par le cabinet. 15 marchés de travaux ordonnancés entre le 26 et 29 décembre 2014 pour un montant de 888 millions sont respectivement mis en paiement le 29 décembre 2014 et le 16 janvier, vous voyez déjà la fraude dans le délai. Un autre cas, 4 marchés de travaux émis le 23 février 2015 sont mis en paiement le 24 février 2015 pour un montant de 239 millions. C’est pareil pour plusieurs autres marchés», informera-t-il. Michel Dognon a par ailleurs souligné que le rapport Kroll a noté une défaillance sérieuse au niveau des corps de contrôle de l’Etat. «Ils ont identifié que la cellule d’audit interne de la DG eau a été sciemment neutralisée malgré ses alertes. C’est une inspection générale de l’Etat inopérante malgré ses prérogatives», a-t-il fait savoir. Et de poursuivre : « Ils ont aussi parlé d’un système d’alerte bancaire et de déclaration de soupçon insuffisant pour la simple raison que lorsque vous recevez en tant qu’institution bancaire, un virement d’un fonds équivalent par exemple à 30 millions et que le lendemain, on décaisse 29 millions, ceci de manière répétitive, normalement on devrait commencer à se poser des questions sur la légitimité des activités surtout que la plupart de ces comptes qui sont mis en cause sont des comptes sur lesquels on ne voit pas d’autres opérations. Vous êtes une société, vous ne payez plus d’impôts ni de salaires, il n’y a pas autre activité, vous n’écrivez pas un chèque à un autre fournisseur, vous ne recevez pas de chèque d’un autre fournisseur, tout ce que vous recevez, c’est des virements du trésor et le lendemain quelqu’un vient retirer le chèque».

Kroll ou le cabinet de grande renommée

Le cabinet est reconnu pour ses investigations de qualité. Kroll a été choisi par le gouvernement et ses partenaires dont l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, le représentant résidant de la Banque Mondiale et celui de l’Union Européenne. Il faut rappeler que ce cabinet qui a pu localiser les avoirs de Saddam Hussein a à son actif beaucoup d’investigations. (Lire sur notre site web, le résumé du Rapport d’investigation Ppea-II).

MM


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