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2è lecture du projet de loi sur la fonction publique : Ce que cache le député Aké Natondé à la jeunesse béninoise
Publié le lundi 10 aout 2015  |  La Presse du Jour
Aké
© Autre presse par DR
Aké Natondé, ministre des travaux publics et des transports




L’honorable Aké Natondé a fait une sortie médiatique le jeudi 6 août 2015 au cours de laquelle il a dénoncé la manière dont «tout est en train d’être mis en œuvre pour faire échec » à la demande du gouvernement de 2è lecture de la loi n°2015-19. Seulement, des précisions sont nécessaires afin d’éclairer la lanterne des uns et des autres sur ce sujet.

«Si la condition des 30 ans de service pour aller à la retraite n’est pas complétée dans cette loi, cela revient à prolonger le séjour dans la fonction publique à certains fonctionnaires au détriment de la jeunesse béninoise qui sera ainsi sacrifiée. C’est pour cela que nous voulons prendre le peuple à témoin à travers cette conférence de presse. Si la loi est votée en l’état, ce sera un complot contre le peuple béninois et sa jeunesse ». C’est l’idée force de la sortie médiatique de l’honorable Aké Natondé au sujet de la 2è lecture de la loi n°2015-19 actuellement à l’Assemblée nationale. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Pour rappel, il faut souligner que la loi 2015-018 portant statut général de la fonction publique et la loi 2015-019 modifiant et complétant la loi 86-014 du 26 septembre 1986 ont été votées en plus de la loi 2015-020 portant statut spécial des personnels des forces de sécurité publique et assimilé. L’observation qu’il en faire est la suivante. Si on dit que les deux premières lois querellées sont dites : «votées dans la précipitation», c’est une réponse politique. En effet, l’ordre dans lequel les lois ont été votées prouve que la dernière à être votée est celle qui a été promulguée. Il s’agit de la loi qui concerne le statut des policiers et autres. Conclusion : aucune loi n’a été votée dans la précipitation.

Au-delà de tout cela, il importe de souligner que cette loi est sur la table de l’assemblée nationale depuis 2012. Pourtant, le visage des recrutements dans la fonction publique n’a pas changé. Donc, cette ancienne loi qu’on veut défendre après son vote, n’a pas favorisé le recrutement des jeunes dans la fonction publique. Elle est donc dépassée. On s’étonne que brutalement, à la veille des élections, qu’on trouve un défenseur des jeunes. Souvenons-nous du programme 200.000 emplois annoncés à grands renforts de publicités et promis par le pouvoir en place ! La jeunesse les attend encore. Il est regrettable que la jeunesse du Bénin soit instrumentalisée jusqu’à ce point. On se demande d’ailleurs si c’est dans l’enseignement primaire et secondaire que les recrutements sont bloqués ! Puisqu’aujourd’hui, les cibles de la 2è lecture, ce sont seulement les 400 enseignants de ces deux ordres enseignements. Justement, à ce niveau, les besoins sont de 21.000 enseignants du secondaire et du primaire. Les députés précédemment responsables du système éducatif doivent le savoir. Dans l’administration publique, si cette loi n’est pas votée, 60% des directeurs centraux seront partis prématurément à la retraite. Dans aucune économie moderne, aucun cadre ne va à la retraite à moins de 60 ans ! Voulons-nous attendre d’atteindre le niveau d’endettement de la Grèce pour porter l’âge de la retraite à 67 ? Il y a un cadre qui doit partir à la retraite à 52 ans pendant que dans son service, des gens iront à la retraite à 60 ans ! Ainsi, on doit retenir que les arguments portés par le député Aké Natondé sont ceux du gouvernement à qui il a appartenu pendant longtemps. Pourtant, c’est dans ce même pays qu’on a porté la durée du service des militaires et autres à 35ans ! Tous les secteurs aujourd’hui portent l’âge de la retraite à plus de 60 ans. Une fonction publique moderne et performante doit forcément respecter ces normes. Le Bénin n’a ni pétrole ni or ni gaz et doit travailler peu et partir à la retraite. On se demande là où est le patriotisme ? La surprise est grande lorsqu’à la veille des élections, le pouvoir devient brutalement défenseur des jeunes. L’instrumentalisation a commencé. En promulguant simplement ces lois, le chef de l’état et les députés se mettront au-dessus de la mêlée et feront œuvre de justice sociale le reste conduira inexorablement à la ruine de ce qui reste du changement en décrépitude.

Athanase Dèwanou



DECLARATION DE AKE NATONDE SUR L’AGE A LA RETRAITE

(…) Je vous ai invités ici ce jour pour partager avec vous,mes préoccupations au sujet de la manière dont est traitéeactuellement la seconde lecture demandée par le gouvernement à proposdes lois n°2015-18 du 2 avril 2015 portant statut général de lafonction publique et n°2015-19 modifiant et complétant la loi n°86-14du 26 septembre 1986 portant Code des pensions civiles et militaires

de retraite.En effet, l’historique de ce dossier révèle que c’estd’abord l’Exécutif qui a introduit ce projet de loi au Parlement dansle but de se conformer aux exigences des Ptf et maintenir aussi

longtemps que possible les cadres en fonction afin de profitersuffisamment de leur compétence.

Ainsi dans le projet de loi envoyépar le gouvernement, la condition de 30 ans de service a été suppriméeet les limites d’âge pour faire valoir les droits à la retraite ontété fixées à :

-60 ans pour les fonctionnaires de la catégorie A

-58 ans pour les fonctionnaires de la catégorie B

-55 ans pour les fonctionnaires de la catégorie C

Aux lendemains du vote de cette loi par l’Assembléenationale le 02 avril 2015, de nombreuses voix se sont élevées pourcondamner la suppression de la condition complémentaire des 30 ans de

service. Le gouvernement qui est à l’écoute du peuple a alorsintroduit la présente demande de seconde lecture afin de solliciter dela Représentation nationale, la prise en compte de cette conditionréclamée par la grande majorité des forces travailleuses.

Mais malheureusement, nous constatons que tout est entraind’être mise en œuvre pour faire échec à cette demande. Et pourtant,nous sommes des représentants du peuple élus par le peuple pourdéfendre les intérêts de ce peuple.

Si la condition des 30 ans de service pour aller à la retraiten’est pas complétée dans cette loi, cela revient à prolonger le séjourdans la fonction publique à certains fonctionnaires au détriment de lajeunesse béninoise qui sera ainsi sacrifiée. C’est pour cela que nousvoulons prendre le peuple à témoin à travers cette conférence depresse. Si la loi est votée en l’état, ce sera un complot contre lepeuple béninois et sa jeunesse. Je dirai simplement qu’il s’agit d’uneloi scélérate. Nul n’ignore les problèmes sociaux auxquels notre paysse trouve confronté; notamment le chômage des jeunes. Voter une telleloi revient à maintenir la jeunesse dans la précarité et lesous-emploi. Nous ne pouvons pas nous associer à ce complot savammentourdi par certains lobbies dans notre pays ; complot que lareprésentation nationale doit déjouer à tout prix pour continuer àbénéficier de la confiance du peuple.Pour soutenir ce complot, des arguments fallacieux sontagités. Ils disent qu’en supprimant la condition des 30 ans de service, le Bénin ne fera que s’aligner sur les autres pays de

l’Uemoa. Cet argument ne tient pas debout car notre pays estsouverain et n’a pas forcément les mêmes problèmes que les autres.

Pour régler le problème du chômage, nous devons puiser dans notregénie national. Ailleurs, des pays ont même réduit la duréehebdomadaire de travail pour booster le recrutement de nouvelle

main-d’œuvre.

-Ils disent qu’il faut maintenir plus longtemps les agents en fonctionpour résorber le déficit du Fonds national de retraite. Cettedémonstration est plus que surprenant et ne répond à aucune logique.

Car, cela revient à demander à l’Etat de maintenir le payement desplus gros salaires au détriment du recrutement des jeunes moins bienpayés. Cela coûte en définitive plus cher au Trésor public.

-L’argument qui consiste à dire qu’il faut maintenir longtempspossible en fonction les cadres formés à grand frais pour profiter deleur expérience et de leur compétence ne vaut pas non plus que les

précédents. Car, les expérimentés d’aujourd’hui ont reçu le témoin dela main de leurs aînés qui sont pourtant partis après 30 ans de bonset loyaux services rendus à la Nation. Les cimetières sont remplis desindispensables, dit-on souvent.

-La fonction publique n’est pas le seul pourvoyeur d’emplois. Il fautque le gouvernement face la promotion du secteur privé et del’auto-emploi des jeunes, disent-ils. Là, nous sommes sur la même

longueur d’ondes. Mais pourquoi ceux qui donnent cette leçonaujourd’hui n’ont-ils pas choisi courageusement en son temps, de seprendre en charge en se mettant à leur propre compte. Ils ont pour laplupart été formés (à l’étranger pour certains), nourris et blanchisaux frais du contribuable pendant 30 ans et cherchent encore un bonus.

Pourtant, ils ont aussi des enfants dont l’avenir doit les préoccuper.Aucun moyen ne doit être de trop pour donner espoir à la jeunesse. Lesrecrutements que ce soit dans la fonction publique ou dans le secteurprivé, la promotion de l’auto-emploi et les mesures incitatives quetout cela nécessite des dispositions à prendre pour résoudre un tantsoit peu le problème de l’emploi des jeunes qui constitue unevéritable bombe à retardement et une menace pour notre démocratie.

C’est pour cela que je passe par votre canal pourinviter tous les collègues députés à la vigilance face à ce dossier ;afin que l’histoire retienne le rôle de la 7ème législature dans la

cinglante défaite qui tôt ou tard sera infligée à ce complot funeste.

Je vous remercie

Bonaventure Aké Natondé

Député à l’Assemblée nationale
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