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Nécessité d’une diversification des interventions du Fnm : Le Faar et le Mtpe…des solutions adaptées aux plus vulnérables
Publié le mercredi 12 aout 2015  |  Fraternité
Tournée
© Ambassade par DR
Tournée de l`Ambassadeur des Etats-Unis d`Amérique près le Bénin à l`intérieur du pays
7 au 13 Avril 2014 : L`Ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin, son Excellence Michael A. Raynor effectue une tournée à l`intérieur du pays Photo : Un groupement de femmes maraîchères accueille l’Ambassadeur Raynor entouré des Volontaires du Corps de la Paix de leur localité




A Nikki, N’Dali, Bembèrèkè et Tchaourou, il n’y avait pas que le Microcrédit aux plus pauvres, il y avait aussi le Fonds d’appui aux activités agricoles en milieu rural (Faar) et le financement apporté aux promoteurs de Micros et très petites entreprises (Mtpe). Les bénéficiaires de ces interventions du Fonds national de la microfinance ont aussi échangé avec Mme Naomie Azaria en présence du Directeur général du Fnm, du Directeur exécutif de l’Ong Sian’Son, des membres de la délégation ministérielle.
Les échanges ont permis à la ministre Naomie Azaria de s’imprégner des difficultés que rencontrent les bénéficiaires de ces interventions qui témoignent de la diversité des possibilités qu’offre le Fnm aux couches les plus vulnérables de notre pays de sortir de la précarité.
A Biro, commune de Nikki, les 752 membres de la Coopérative du maïs du Borgou ont reçu du Fnm via Sian’Son un financement de 139,7 millions de F Cfa dans le cadre du Faar. Il leur a été aussi octroyé un crédit de 35 millions de F Cfa dans le cadre du Mtpe pour la production et la commercialisation de bœufs. Les responsables de cette coopérative ont fait part des difficultés qu’ils rencontrent. Il s’agit essentiellement de la chute de la monnaie nigériane (le Nigeria étant le principal marché sur lequel ils écoulent leurs marchandises), du retard qu’accusent les structures de l’Etat pour les rembourser, de la non maîtrise de la pluviométrie…Ces difficultés ont eu pour conséquence majeure le retard dans le remboursement des crédits qui leur ont été octroyés. A ces difficultés s’ajoute la mauvaise volonté de certains membres de la Coopérative qui ont produit, qui ont régulièrement écoulé leurs produits, mais qui n’ont pas soldé leurs comptes.
Face à la situation, le Directeur général du Fnm a rassuré les uns et les autres et surtout la ministre Naomie Azaria. Pour lui, ces difficultés ne plombent pas les espoirs puisque sur d’autres sites, le Faar et le Mtpe donnent des résultats encourageants et ont permis à de jeunes entrepreneurs de traduire dans les faits la vision du Chef de l’Etat qui est de faire du Bénin une plateforme de l’inclusion financière.
Pour surmonter les difficultés qui ont été évoquées et qui sont apparues lors de la mise en œuvre des deux interventions que sont le Faar et le Mtpe, les propositions qui ont été faites par Jean Comlan Panti, DG/Fnm n’ont pas manqué de retenir l’attention du ministre Naomie Azaria.

Solutions idoines
« …Au regard des difficultés qui ont été évoquées, il est important de mettre en place des dispositifs appropriés. Le premier dispositif que nous recommandons au niveau des éleveurs est de mettre en place un système d’assurance-bétail. Cela nous parait important. Dans quelques jours, la ministre aura le privilège de lancer le projet Pafilav qui sera piloté par le Fonds national de la microfinance. Nous allons insérer un volet assurance-bétail dans ce projet pour pallier les cas relatifs au décès des bêtes qu’on enregistre. La 2è chose, c’est de mettre en place un système informationnel pour permettre à nos bénéficiaires d’avoir les informations en temps réel sur le coût du Naïra et l’évolution du marché afin de faire une étude comparative entre le prix de cession des bêtes au Bénin et le prix de vente au Nigeria parce qu’entre les deux prix, il doit avoir un léger décalage, surtout en prenant en compte les frais de transport et d’autres frais. A partir de cet instant-là, les promoteurs peuvent prendre une décision de vendre ou pas au regard du prix de vente et du coût de la production. Cela appelle de l’Institution Sian’Son qui est notre bras opérationnel, une forte implication dans le système informationnel qui sera mis en place. La 3è solution que nous envisageons est de faire en sorte qu’au niveau de l’Etat, qu’on puisse organiser le marché de manière à ce que ce que produisent les producteurs ne leur reste pas sous les bras. Il faut donc leur trouver le marché. Si nous ne mettons pas en place un tel dispositif, nous ne pourrons pas pérenniser notre intervention dans les domaines du Faar… », a dit Jean Panti pour qui, il ne sera pas question de tolérer le non remboursement des crédits… « La crédibilité des coopératives dépend largement de leur engagement à rembourser de façon spontanée les crédits…Lorsqu’on a une meilleure maîtrise des risques, la question du Fonds de calamités et de garantie s’efface. Et c’est ce que nous avons essayé d’introduire dans le projet Pafilav où près de 100 agents des Sfd partenaires ont été formés à la maitrise des paramètres techniques. Il n’y a pas de risque zéro, mais en maîtrisant les itinéraires techniques, on minimise ces risques… », a expliqué le DG/Fnm.

Les sages conseils
Pour le Faar et le Mtpe, la ministre de la microfinance appelé les bénéficiaires à plus d’effort pour solder leurs crédits. « Si les crédits ne sont pas soldés, on ne pourra pas les renouveler », a martelé la ministre de la microfinance qui a pris très bonne note des doléances qui lui ont été présentées. Elle a d’ailleurs pris devant les bénéficiaires l’engagement d’introduire une communication en conseil des ministres pour que les questions liées au retard qu’accusent les structures de l’Etat qui s’approvisionnent auprès des producteurs soient réglées. Pour ce qui est du problème d’écoulement des produits, Naomie Azaria a rappelé les démarches qui ont été menées il y a un an avec les autorités nigériennes pour que le surplus de maïs produit soit écoulé sur le marché nigérien. Elle a aussi fait part des décisions qui ont été prises au cours du conseil des ministres de la semaine écoulée où le gouvernement a décidé de voir avec le Programme alimentaire mondial (Pam) la possibilité d’acquérir auprès des producteurs leurs produits. « Nous avons aussi pensé à la mise en place d’un système informationnel pour permettre de rester en contact avec les promoteurs du Mtpe et les bénéficiaires du Faar pour les informer sur les variations du coût du Naïra », a dit Mme Azaria qui a une fois encore mis l’accent sur l’obligation de rembourser les crédits.

La terre ne ment pas
Les difficultés rencontrées par les bénéficiaires du Faar et du Mtpe ne plombent pas les espoirs. Naomie Azaria en a eu la preuve à Wonka dans la commune de Tchaourou et à Bembèrèkè. A Wonka, Ibrahim Aïlérou, diplômé en gestion d’entreprises a montré à la délégation conduite par Mme Azaria que le Chef de l’Etat a vu juste en mettant en place le Fnm qui a développé à son tour plusieurs produits d’appui aux jeunes entrepreneurs. Ce jeune diplômé de la faculté de gestion de l’Université d’Abomey-Calavi n’a pas hésité à démissionner de son poste au Projet Songhaï pour s’installer dans un coin reculé de Tchaourou aux abords du fleuve Okpara. Avec l’appui du Fnm et du PACER, il cultive six spéculations (maïs, gombo, épinard, tomate, piment et pastèque) sur un domaine de 14 ha. Il garde un espoir ferme en la terre. Ses produits sont achetés à l’avance par les clients déjà connus. Il est un bon élève du Fnm. Depuis qu’il a commencé par bénéficier de l’appui du Fnm, Ibrahim a toujours remboursé ses crédits. Sur les 4,8 millions de F Cfa qu’il a pris de façon séquentielle, il ne reste rien à devoir à Sian’Son Ong qui l’a identifié. La parfaite maîtrise de l’itinéraire technique des différentes spéculations dans lesquelles il s’est lancé lui a évité de rencontrer des difficultés. Pour pallier par exemple les difficultés liées à la maîtrise de l’eau, Ibrahim a mis en place un système d’irrigation qui s’appuie sur le fleuve Okpara. Il a plaidé pour la revue à la hausse des crédits qui lui sont accordés pour accroître sa capacité de production, surtout qu’il ne rencontre pas de problème d’écoulement de ses produits. « Le champ est plus rentable que le bureau. Il suffit d’être rigoureux », a dit Ibrahim qui emploie une main-d’œuvre permanente estimée à 10 personnes. A ces 10 permanents s’ajoutent des saisonniers.
A Bembèrèkè, la ministre de la microfinance a aussi constaté tout le sérieux qu’accordent les bénéficiaires aux interventions du Fnm dans le cadre de l’appui aux activités agricoles et aux micro et très petites entreprises. Au cours de la campagne agricole écoulée, 42 millions de F Cfa ont été mis à la disposition d’un groupement de producteurs. Ce crédit a été remboursé à hauteur de 98 %. Ce qui a motivé l’Ong Sian’Son à porter pour cette année le crédit à 98 millions de F Cfa.
Isac A. YAÏ
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