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Chronique : l’honneur des sportifs
Publié le mardi 3 septembre 2013   |  jolome.com




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C’est une belle initiative. Elle se poursuit sans relâche, contre vents et marées. La 4ème édition de la nuit des Oscars des sportifs 2013 a eu lieu. C’était le samedi 31 août 2013 au Palais des Congrès, à Cotonou. Hommage à El Hadj El Farouk Soumanou. L’initiateur des Oscars des sportifs porte vaillamment, année après année, ce merveilleux projet. Honneur aux lauréats dans les différentes catégories retenues. Nous les comptons comme des étoiles qui nous invitent à ne pas désespérer de notre sport.

Marquons un arrêt pour deux gros plans. Gros plan sur Félix Sohounde Pépéripé, distingué dans la catégorie « Meilleur journaliste sportif de la presse audio ». Gros plan sur Radio Tokpa et par ricochet sur son promoteur, Guy Kpakpo. Il s’offre la couronne de la « Meilleure émission sportive ». L’un et l’autre élèvent et grandissent chacun des membres de notre corporation. Ils portent haut levé l’étendard de la presse nationale. Du reste, que sont-ils ou que peuvent-ils les dieux du stade sans la presse ? Ceux qui ont reconnu le talent et le mérite de Félix Sohounde Pépéripé et de Guy Kpakpo, ont répondu, à notre satisfaction, à cette question.

Nous aurons, à notre tour, à répondre à trois questions.
Première question. Que vaut une distinction béninoise conçue pour récompenser des Béninois ? Le mérite des initiateurs et des organisateurs des Oscars des sportifs, c’est d’avoir pensé à rendre autosuffisant le Bénin en matière d’accompagnement, d’encouragement de ses gloires et talents sportifs. Tant que c’est l’extérieur qui s’en souciait et qui s’en chargeait, nous étions en déficit de reconnaissance envers nous-mêmes. L’indépendance d’un pays ne s’exprime pas qu’à travers les attributs extérieurs de la souveraineté. L’indépendance doit être vécue comme une prise en charge de soi par soi dans tous les domaines et compartiments de la vie, dans toutes les sphères de responsabilité. Et le sport en est une, et non des moindres. Le Bénin qui distingue et récompense des Béninois, c’est un acte significatif à plus d’un titre. Le pays honore son propre rendez-vous avec lui-même. Le pays s’honore d’être au rendez-vous de l’histoire.

Deuxième question. Que vaut une distinction sportive en pleine crise du sport ? Soit que nous ayons une mauvaise lecture de la crise. Et les Oscars des sportifs viennent nous rappeler que la crise du football ne peut et ne doit signifier la crise du sport béninois. En effet, alors que notre sport-roi s’emmêle les pédales et s’empêtre dans ses contradictions, d’autres disciplines sportives sont debout et révèlent de vrais talents. Avons-nous le droit de sacrifier ces talents, de les laisser pour compte ? S’autoriserons-nous de les ignorer ? Oserons-nous les faire passer par pertes et profits ?

Soit que la crise soit totale et touche l’ensemble de notre système sportif. Et les Oscars des sportifs viennent, fort opportunément, nous rappeler que, malgré tout, il y a encore quelques braises sous les cendres. Et si un jour le feu de l’espérance de notre sport devait se rallumer, ce serait grâce à ces quelques braises. Parce que nous aurions su les sortir du lot commun. Parce que nous aurions su les détecter et les distinguer. Parce que nous en aurions fait des pierres d’attente. Celles qui annoncent l’heureux temps de la renaissance.

Troisième question. Quel accompagnement pour les Oscars des sportifs pour qu’ils signent une tradition et s’inscrivent dans la durée ? Une œuvre privée et utile a un propriétaire. Mais une œuvre appréciée et jugée d’utilité publique devient, ipso facto, la propriété de tous ceux qui y croient, de tous ceux qui s’y reconnaissent. Ainsi s’écrit et s’écrira l’histoire des Oscars des sportifs. D’abord à une encre personnelle, celle de son initiateur, El Hadj El Farouk Soumanou. Ensuite à l’encre de tous les Béninois qui finiront par faire des Oscars des sportifs une célébration nationale. Ils en seront eux-mêmes les principaux officiants. Vivement qu’adviennent « Les Oscars Soumanou des sportifs ». Et nous scellerons le mariage d’une personne privée et d’une personne morale autour d’un patrimoine national. Un nom pour le signer. Un pays pour en assurer le renom.


Jérôme Carlos

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