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Freddy Houngbédji : « Je compte utiliser toutes les voies de droit pour laver mon honneur qu’on cherche à ternir dans cette affaire »
Publié le vendredi 21 aout 2015  |  Le Matinal
Freddy
© Autre presse par DR
Freddy Houngbédji




L’ex coordonnateur au budget de la commission électorale nationale autonome Céna a tenu un point de presse ce jeudi 20 août au sujet de sa destitution par ses pairs. Freddy Houngbédji bat en brèche toutes les accusations à son encontre. L’avocat pense que les causes de sa destitution sont ailleurs et qu’il n’a rien a se reproché.

(Lire ci-dessous sa déclaration liminaire)

Point de presse de Me Freddy Houngbédji

Bonsoir Mesdames et Messieurs les journalistes
L’exercice de cet après-midi n’est pas destiné à entretenir une quelconque polémique. Hier vous avez entendu le président de la Céna donner un point de presse au cours duquel beaucoup de choses ont été dites sur ma personne. Je vais me limiter juste à répondre aux différents points mis à ma charge comme motif de ma destitution intervenue le mardi dernier.

Il a été dit que le coordonnateur au budget que je suis serait l’auteur d’un dépassement budgétaire. Venant de l’ordonnateur du budget cela peut surprendre tout le monde à commencer par moi-même. Pour comprendre ce qui s’est passé il faut remonter à l’origine de la confection du budget. Ce fut un budget initial de 13 milliards CFA mais qui a subi un important abattement lors des arbitrages avec le gouvernement pour nous ramener à peu près 9 milliards CFA. A l’époque, nous avons convenu avec le gouvernement de se revoir en cas de dépassement. Je rappelle que le dépassement dont il s’agit n’est pas un dépassement du coordonnateur au budget mais un dépassement de l’ensemble des membres de la Céna qui a exécuté chacun un budget sectoriel. C’est tout cela cumulé qui fait l’excédent en question. Donc s’il y a dépassement de budget, c’est chaque membre de la Céna pris isolement qui est concerné puisque chacun devait gérer le budget alloué à sa commission. Il fallait faire le point avant de définir les responsabilités individuelles. En outre, aucun engagement de fonds ne se fait sans l’aval du président et du ministre des finances. Le ministre des finances même est informé des dépassements dont il est question. En quoi peut-on faire le reproche au coordonnateur au budget d’être responsable de la situation au point de mettre sans tenir compte d’aucune disposition légale?

Mais la réponse à cette question se trouve dans les déclarations du président Emmanuel Tiando qui disait que ma destitution était programmée à l’avance et que cela avait été retardée à cause des élections. Or les dépassements servis comme prétexte ont eu lieu après les élections. En clair, le dépassement budgétaire ou pas ils auraient mis leur plan à exécution de toutes les manières. Le coordonateur au budget ne fait rien seul. Les contrats sont signés par plusieurs responsables à savoir le Directeur de la Commission nationale des passations des marchés publics, le ministre des Finances, le président de la Céna ainsi que le Coordonnateur au budget de la Céna. Où se trouve la gestion solitaire et opaque dont on parle? Sachez que si une seule signature manquait le prestataire ne peut être payé. Donc le coordonnateur au budget ne choisi pas unilatéralement des soumissionnaires à un marché. Mieux, la Céna a installé en son propre sein une commission de passation des marchés composé des représentants de chacun de ses membres. C’est cela la gestion solitaire alors?
Revenons à la sélection des imprimeurs des bulletins de vote que le président a présenté comme une preuve de gestion opaque et solitaire. Les documents et les rapports sont disponibles et attestent que sur toute la ligne le président de la Céna a été intimement associé. Il a été un acteur principal de la sélection des imprimeurs ainsi que le ministre des finances.

Vous l’avez même entendu dire qu’il m’a demandé de proposer des imprimeurs et que je lui ai répondu que je n’en connais pas. Ce qu’il assimile à une défiance à la plénière c’est mon refus à chaque fois de m’associer à quelque chose qui n’est pas prévu par la loi. Si je refuse de désigner des imprimeurs en lieu et place des structures habiletées à le faire, le président Tiando le comprend comme un refus de collaborer ou un une défiance à la plénière.
Toujours au cours de sa conférence de presse, le président Tiando a évoqué le marché exécuté par le Pnud et dont le paiement a accusé de retard. En effet, le Pnud a obtenu l’exécution de la fourniture de certains matériels sensibles comme l’encre, les scellés etc… Mais après coup on s’est rendu compte que ce mode de marché n’était pas prévu par les textes de passation des marchés publics. En la matière, le chèque n’a pas été signé par le régisseur et par moi-même non pas par défiance à qui que ce soit. Mais parce qu’il y a une procédure à respecter. Lorsque le montant dépasse un certain seul, la signature et l’autorisation du ministre des Finances sont indispensables. Nous avons donc saisi le ministre des Finances qui a donné son accord et les paiements ont été faits.
Le coordonnateur au budget n’a défié personne puisqu’il n’est pas dans une relation de subordination avec le président ou les autres membres. Il n’est pas l’exécuteur des ordres du président mais un obligé des textes. Entre les textes et les avis du président le choix est clair. Nos rapports sont essentiellement fondés sur les textes de la République et non sur les humeurs du jour entre les membres.

Le président Tiando a en outre évoqué le cas de la salle de presse qui n’a pas été installée comme une des causes de ma destitution. Le coordonnateur au budget que je suis ne peut pas inventer les solutions. Cette activité ne peut être exécutée que si l’immeuble est disponible. Or le propriétaire identifié ne veut pas louer le site. L’activité sera exécutée dès que toutes les conditions seront réunies. Et là encore on ne peut pas faire porter la responsabilité au coordonnateur au budget de ne pas avoir trouvé un local approprié pour abriter cette salle de presse.

Cette destitution est une voie de fait qui ne repose sur aucune base légale. Les auteurs se gardent d’ailleurs de citer la moindre disposition légale ou réglementaire pour justifier leur acte. Mon seul tort est d’être accroché au texte et de constituer ainsi l’empêcheur de tourner en rond. Les motifs évoqués sont faux, mensongers et plein d’allégations. Je me garde de rentrer dans d’autres détails sur les conditions de travail au sein de la Céna parce que c’est une institution visant à stabiliser le processus électoral. Je compte utiliser toutes les voies de droit pour laver mon honneur qu’on cherche à ternir dans cette affaire. Je ne considère pas encore le moment venu de faire des déballages. Mais si on doit y parvenir cela sera préjudiciable à l’institution elle-même et aux défis qui l’attendent.
Je vous remercie
Fait à Cotonou le 20 août 2015
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