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Désignation prochaine du candidat FCBE à la présidentielle 2016 : la mouvance au creux de la vague
Publié le mardi 25 aout 2015  |  La Nouvelle Expression
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© aCotonou.com par DR
Forces Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe)




A sept mois de la présidentielle de 2016, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), dont Boni Yayi est le leader, ont du mal à dégager un candidat susceptible de faire l’unanimité au sein de la coalition, et capable de porter les espoirs de la mouvance. A la moindre erreur, et face à l’ambiguïté du chef lui-même à proposer un candidat à sa succession, les supputations vont bon train.

A ce jour, la mouvance présidentielle pèse 33 députés et quelques parlementaires satellites. Elle compte près de 500 élus municipaux et communaux, et des milliers d’élus locaux. En attendant le choix fatidique, trois à quatre personnalités rongent leur frein dans l’anxiété. Plusieurs réunions informelles ont eu lieu pour anticiper et faire des propositions à la demande du chef de l’Etat qui, visiblement, n’est pas pressé de choisir son successeur.

Ce manque d’engouement à désigner un candidat capable de défendre l’héritage politique de Yayi s’explique simplement par le fait qu’il aurait souhaité lui-même continuer l’aventure si la constitution béninoise le lui permettait. Mais c’est sans compter avec la farouche détermination du peuple béninois, jaloux de sa démocratie chèrement acquise.

Les principaux challengers au sein des FCBE

A défaut d’avoir Yayi en ligne de départ, le Vice-Premier ministre chargé de l’Enseignement supérieur, François Abiola, est en compétition pour porter haut l’étendard de la mouvance à la présidentielle de 2016, avec la bénédiction du chef de l’Etat. On cite aussi le Premier ministre Lionel Zinsou, et Komi Koutché, ministre d’Etat en charge de l’Economie et des finances, si la décision de la Cour constitutionnelle sur l’âge de 40 ans à la présidentielle n’est pas rapportée. Une quatrième personne pourrait aussi se prévaloir de l’héritage politique de Yayi. Il s’agit de Pascal Irénée Koupaki, ancien Premier ministre de Boni Yayi à qui on reproche d’avoir tardivement pris ses distances avec la majorité présidentielle ; et, de fait, est considéré dans l’opinion comme un candidat par défaut.

Pour François Abiola, il s’agit d’un juste retour des choses. Ceci, pour sa fidélité et l’engagement dont il a fait montre auprès de Yayi. Il a certes avalé des couleuvres. On avait même annoncé son départ du gouvernement, tout juste après les législatives dernières, pour faire cause commune avec l’opposition. Mais rien n’y fit. Il est resté, même au prix de nombreuses humiliations. C’est donc à bon droit, qu’il se considère comme le dauphin de Yayi arrivé au terme de ses deux mandats constitutionnels non renouvelables.

Lionel Zinsou, quant à lui, pensait que fort de son expérience de banquier à l’international, et de ses soutiens dans l’hexagone, il pouvait en imposer à tout le monde et espérer continuer l’œuvre de redressement économique entamée par Yayi. Confronté à notre environnement politique impitoyable, et en buttes à notre système de valeurs, il a vite déchanté, mais croit en sa bonne étoile, espérant que dame chance pourrait le faire préférer aux autres favoris. Le patronyme qu’il porte et ses nombreux réseaux français et africains pourraient plaider en sa faveur.

Koutché, un dauphin en puissance ?

Komi Koutché apparaît comme le Train à grande vitesse (TGV). « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années », a dit l’adage. Mais nous avons un pays particulier qui n’accepte pas qu’on brule impunément les étapes de la vie. Ancien directeur du Fonds national de micro finance, il a vite gravi les échelons, et devint dans la foulée, ministre de la Communication et ministre de l’Economie et des finances. Ironie du sort, il a même été candidat malheureux à la présidence de l’Assemblée nationale. Il a manqué de peu le perchoir, à une voix près. Il est devenu, grâce à Boni Yayi, un personnage important dans la mouvance présidentielle. Jeune loup, il est donné partant dans la course à la présidentielle. Mais manque de pot, Il n’a pas encore 40 ans. Age révolu pour le dépôt de sa candidature. Mais avec la récente décision très contestée de la Cour constitutionnelle sur l’âge de 40 ans, c’est Komi Koutché qui pourrait en être le principal bénéficiaire. Et si les choses restaient en l’état, rien juridiquement ne l’empêcherait de se porter candidat à la présidentielle de février 2016. Le jeune leader qui bénéficie de la confiance du chef de l’Etat est si sûr de la providence qu’on le dit géniteur d’une nouvelle alliance baptisée « Les Républicains », forte de 20 partis politiques, et portée sur les fonts baptismaux le week-end dernier. Une rampe de lancement, selon les indiscrétions, pour sa candidature au cas où les FCBE se disloqueraient à l’annonce de celle-ci.

Koupaki appelé à la rescousse ?

Pour nombre d’observateurs, Pascal Koupaki apparaît comme l’homme providentiel et le candidat idéal des FCBE. Ce choix se justifierait par sa longue collaboration avec Yayi au cours de son séjour dans les gouvernements successifs. Même si une frange des FCBE, en désespoir de cause, pourrait proposer cette candidature, elle ne requiert pas encore l’assentiment du plus grand nombre, en l’occurrence le chef de l’Etat, qui nourrit une rancœur tenace vis-à-vis de ce dernier. L’ancien Premier ministre, qui aurait souhaité se faire porter par cet attelage, ne se fait alors aucune illusion. Parce que ses pires détracteurs se retrouvent au sein même des FCBE. A quelques mois de la présidentielle, même si le chef de l’Etat semble n’avoir pas dit son dernier mot, il y a une inorganisation et une impréparation qui caractérisent le camp présidentiel, au point où on se demande s’il est capable de dégager en son sein, une candidature d’envergure, à même de faire face à celle de l’opposition. Si la mouvance rate le coche, elle risque d’enregistrer des départs importants au sein de l’alliance. D’où un véritable dilemme pour le chef de l’Etat. Mieux, la menace que suscite la candidature de Patrice Talon face au camp Yayi, pourrait inopinément amener ce dernier à faire des choix des plus inattendus. Même au-delà de sa majorité.

Brice Ogoubiyi
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