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Entretien avec Isidore Gnonlonfoun, conseiller municipal, 1er adjoint au maire de Cotonou:« On travaillera à ce que Cotonou devienne plus attrayante »
Publié le vendredi 28 aout 2015  |  L`événement Précis
Isidore
© Autre presse par DR
Isidore Gnonlonfoun, Ministre de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale, de l`Administration et de l`Aménagement du Territoire




Après sa prise de fonction, le nouveau premier adjoint au maire de Cotonou, Isidore Gnonlonfoun, expose les priorités de l’équipe dirigée par le maire LéhadySoglo. Ancien ministre de la Décentralisation, il entend apporter de son expérience pour que Cotonou s’impose comme d’autres villes de la sous-région. Dans cet entretien, le conseiller municipal a également abordé une série de préoccupations sur lesquelles les populations de Cotonou attendent le conseil communal.

L’Evènement Précis : Vous êtes de retour dans votre ancienne maison. Quels sentiments vous animent ?

Isidore Gnonlonfoun :C’est un appel au devoir de par les suffrages qui ont été reportés sur la liste Fcbe dans le 6ème arrondissement. A partir de cet instant, je dois répondre présent.Comme je l’ai dit, j’étais dans le rôle de régulateur au niveau du Ministère de la Décentralisation où j’ai travaillé pour la régulation de l’administration territoriale, des activités de l’ensemble des maires du Bénin. Aujourd’hui, je suis dans un rôle opérationnel. Au regard de tout ce qui a été dit dans l’opinion publique à travers la presse, je constate que les regards sont braqués sur ma modeste personne, ceci au regard de mes expériences dans le secteur de la décentralisation et sur le plan politique. Je dois désormais faire violence sur moi-même, parceque je n’ai pas le droit d’échouer. Je dois réunir autour de moi toutes les compétences, à savoir, les architectes, les notaires, les géomètres, les cabinets d’huissiers, d’avocats et tous ceux qui sont impliqués dans les affaires domaniales dans la ville de Cotonou, pour qu’on puisse mutualiser nos efforts et compétences afin de réduire de façon considérable les litiges domaniaux. Comme vous le savez, chaque Béninois quelleque soit sa situation sociale, veut être dans sa maison. Donc, le sentiment qui m’anime est un sentiment de devoir, de servir la communauté municipale de Cotonou. On travaillera avec le maire à la réorganisation de l’équipeadministrative de la mairie de Cotonou. Je le dis parce que si le conseil communal prend des décisions, il appartient aux agents de la mairie de les mettre en exécution. On doit faire en sorte que les populations de Cotonou sentent une certaine amélioration dans la gestion des affaires domaniales.

Comment pensez-vous défendre le projet de société de l’alliance dont vous êtes issu ?

Aujourd’hui, c’est un travail en équipe qui nous attend au regard des résultats qui sont sortis des élections. Aucune formation politique n’a eu la majoritéabsolue. A partir de cet instant, ce sont les négociations qui ont prévalu. Ces négociations ont donné l’équipe que vous voyez avec à la tête le président de la Renaissance du Bénin. Dès cet instant, on va mutualiser les efforts en voyant les projets de société des différentes formations politiques qui ont accordés leur violon, et à partir de cet instant, on va construire un programme qui sera appliqué par nous tous. Déjà, on a un programme minimum des 100 premiers jours. C’est déjà amendé et on est à la phase de finalisation. Je suis chargé par le maire de finaliser ce programme. C’est donc un programme sur la base des concertations qu’on a entamées en nous appuyant sur les lois de la décentralisation et les règles qui gouvernent notre pays et le secteur de la décentralisation.

Vous êtes un technicien alors que le maire est un politique. Comment pensez-vous travailler avec lui pour atteindre les objectifs visés ?

Je suis un technicien et également un politicien. Je dirai que l’actuel maire a été premier adjoint pendant près de douze ans. Il avait d’ailleurs la délégation du pouvoir en tant qu’ordonnateur délégué du budget de Cotonou. A partir de ce moment, lui-même a déjà accumulé une certaine expérience. Lorsqu’on fait la lecture des résultats, il y a le cri de cœur des populations de Cotonou. Ce cri de cœur est qu’elles ne se sentent pas dans les meilleures conditions dans leur ville. Donc, nous aurons à nous donner à ce qui est technique. On travaillera à ce que Cotonou devienne plus attrayante. Il s’agira de travailler pour qu’en saison de pluies les tracasseries des populations soient véritablement allégées. C’est des problèmes qu’on ne peut pas alléger du jour au lendemain, mais déjà, il faudrait que de par ces premiers 100 jours, les gens sentent qu’il y a un désir de rendre Cotonou plus belle que par le passé. De faire en sorte que les citoyens soient considérés comme des clients afin que les services qui leur étaient jadis rendus connaissent une amélioration. Le maire ne pourra pas aussi faire autrement au regard de tout ce qu’on a vécu lors des négociations durant la campagne. Aujourd’hui, nous devons faire pression sur nous même pour travailler pour le développement de Cotonou.

Quelles sont les grandes actions auxquelles il faudra s’attendre ?

La première des choses est de revoir un peu l’organisation administrative de la gestion des ressources humaines au niveau de la ville de Cotonou. Comme l’a dit l’écrivain Bodin, « il n’y a de richesse que d’hommes ». Cela veut dire que les capitaux les plus précieux sur lesquels on peut compter sont lesressources humaines. On va donc faire une relecture de l’organigramme afin de l’adapter à la nouvelle vision de la ville de Cotonou. Si cela est fait, les acteurs qui sont dans le secteur de l’assainissement et les élus même, je crois qu’on pourra décoller. Il faut préciser que la ville a signé un contrat avec le Centre de formation pour l’administration locale (Cefal) pour que tous les acteurs soient formés sur les techniques de management et les textes de la décentralisation. L’autre chose, on ne peut plus continuer à curer les caniveaux sans impliquer les populations riveraines. Simplement parce que, si aussitôt curés, les gens doivent y encore gérer des ordures, la mairie aura beaucoup à faire, mais on n’ira pas loin. D’abord, nous avons estimé que, pour construire le prochain budget, il faut qu’on parte des assemblées de quartiers. Il faut qu’au niveau de chacun des 13 arrondissements de Cotonou, il y ait des journées de réflexion pour voir les activités phares et les besoins des populations. Après, on remonte les données vers la mairie pour que le budget qui sera prochainement construit soit réaliste. C’est ce faisant qu’on va effectivement amorcer le développement de Cotonou. Donc que ça soient les secteurs de l’assainissement, les affaires domaniales, le secteur social, on ne peut rien faire sans impliquer les populations. On travaillera également à développer le partenariat public-privé (PPP) en faisant davantage confiance au privé par les investissements. Il y a un comité mis en place pour y penser.

Que pensez-vous apporter à la question de l’inondation, aujourd’hui, un mal cyclique ?

Pas de solution immédiate pour l’inondation. La situation géographique de Cotonou est défavorable. En plus de ça, il y a le fait des hommes. On a occupé le passage des eaux. Les lotissements ne sont pas faits selon les règles. Les rues sont fermées et empêchent le passage des eaux pluviales. Sur le long de la berge de Cotonou, on continue de faire des lotissements. Je pense que nous allons freiner cela pour qu’on puisse dégager les bassins et que les eaux fluviales puissent normalement circuler. La gestion judicieuse desproblèmes d’inondation appelle à l’implication des populations. Si les caniveaux sont bouchés, si on continue de recaser les gens, on ne peut pas évoluer. On devra faire en sorte qu’on puisse ouvrir les bassins afin que l’eau circule. C’est vrai que c’est un problème qui nous tient à cœur, mais c’est progressivement qu’on pourra résoudre cela avec l’implication des uns et des autres.

Quelle place pour la participation citoyenne ?

Dans le programme des 100 jours, nous avons à retenir des journées de citoyens où le maire sera face à ses populations pour répondre à un certain nombre de préoccupations. Il faut que, désormais, le budget de Cotonou soit à la portée de tous les citoyens. Il y a un certain nombre de choses à faire pour responsabiliser le citoyen. Ce qui appelle à son engagement aux côtés du conseil municipal. Je pense que si on rend compte aux citoyens de ce que nous faisons avec leurs contributions fiscales, ils pourront être plus disponibles à payer les taxes et à faire de la gestion de la ville leur propre chose. Mais si on ne les associe pas aux décisions à prendre, je crois que cela laissera à désirer. Nous appelons donc toute la population de Cotonou à nous accompagner dans cette mission pour le développement de la ville.

Propos recueillis par Emmanuel GBETO
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