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Déclaration de Alhassane Diall, chef de la délégation malienne en visite au Bénin : « Tous les pays africains doivent avoir une structure comme le FNM »
Publié le samedi 29 aout 2015  |  La Presse du Jour




Ce n’est plus le fait d’un hasard. Le Fonds national de la microfinance (Fnm) que dirige M. Jean Comlan Panti porte bien son titre de Première initiative publique d’appui à la microfinance au monde certifiée ISO 9001-2008. Son succès dans le domaine de l’inclusion financière suscite en tout cas une grande admiration au-delà des frontières béninoises. Pour M. Alhassane Diall, chef de la délégation malienne en visite au Bénin, « Tous les pays africains doivent avoir une structure comme le FNM ».

Après la Côte d’Ivoire, le Togo, bien d’autres pays et même l’Union Africaine à travers Mme Ndamili Zuma, c’est le tour du Mali de dépêcher une délégation à Cotonou pour s’inspirer de l’exemple béninois en matière d’inclusion financière dont le bras opérationnel est le Fonds national de la microfinance. Les membres de cette délégation conduite par M. Alhassane Diall, Coordonnateur du Centre de promotion et d’appui des systèmes financiers décentralisés du ministère malien de la promotion des investissements et du secteur privé ne regrettent pas d’avoir fait le déplacement de Cotonou. Leur séjour n’a pas été de tout repos. Après les échanges qu’ils ont eus le lundi 24 août 2015 avec Mme Naomie Azaria, ministre béninois en charge de la microfinance, le personnel du Fonds national de la microfinance et certains acteurs du secteur de la microfinance, cap a été mis sur le terrain.

A Agla, la délégation conduite par M. Diall assisté du DG/Fnm Jean Panti, a assisté à un processus de mise en place de crédits de 100.000 FCfa au profit des femmes bénéficiaires du Programme de Microcrédits aux plus pauvres–Nouvelle génération (Mcpp-Ng). En dehors des crédits qui leur sont octroyés, les femmes bénéficiaires de ce produit phare du Fonds national de la microfinance sont soutenues par une Assurance-vie. Grâce au Mcpp-Nouvelle génération, plus d’un million de femmes béninoises disposent du minimum qu’il faut pour mener leurs activités génératrices de revenus. Outre ses femmes d’Agla, la délégation conduite par M. Diall a eu le bonheur de visiter un autre groupement de femmes transformatrices de différents produits à Tokan, dans la commune d’Abomey-Calavi.

D’une intervention à une autre

Le Fonds national de la microfinance n’est pas que le Mcpp-Nouvelle génération. Le Fnm, c’est aussi d’autres interventions grâce auxquelles de jeunes entrepreneurs et porteurs de projets ont pu aujourd’hui accéder aux crédits de base. Arouna Moussa Otola est informaticien de formation. Cette formation, il l’applique désormais à sa passion qu’est l’aviculture. Dans sa ferme située à Kpanroun dans la commune d’Abomey-Calavi, la technologie a été mise au service de l’élevage. Son poulailler compte 15.000 têtes de poules pondeuses qui produisent au minimum 398 plateaux d’œufs par jour. De l’alimentation des poules à leur traitement vaccinal, tout est conduit par un programme informatique. Deux groupes électriques alimentent le site 24h/24.

Un lourd investissement et un besoin permanent d’achat d’intrants pour lesquels il a obtenu un crédit de 20 millions FCFA du Fonds national de la microfinance à travers l’institution COMUBA, l’un des partenaires du Fnm. Ce crédit est remboursable sur deux ans avec un différé de six mois. Arouna a bénéficié du Financement des activités agricoles en milieu rural (FAAR) qui est l’une des interventions du Fnm orientées vers le monde rural.

Avant la ferme de M. Arouna, la délégation malienne s’est rendue à Pahou où se fabrique la spiruline, un véritable complément alimentaire dont les vertus ne sont plus à démontrer. Le promoteur de l’unité qui fabrique ce complément alimentaire très recherché a bénéficié du financement Mtpe, un financement accordé aux micros et très petites entreprises grâce à un appui conjoint de la Banque islamique de développement et de l’Etat béninois à travers le Programme intégré d’appui à la microfinance. Un crédit de 5 millions de F Cfa remboursable sur deux ans sans différé lui a été accordé. Toujours à Pahou, la délégation malienne et M. Jean Comlan Panti, DG/Fnm ont visité une unité de production de provende pour volaille montée par une femme. C’est à partir des difficultés qu’elle éprouvait pour nourrir ses volailles que dame Brigitte a trouvé l’idée d’installer sa propre unité de fabrication de provende à Pahou. Avec le Fonds national de la microfinance, elle a bénéficié de 5 millions FCFA pour une période de 24 mois. Elle a préféré un remboursement mensuel sans différé.

Son projet immédiat, c’est de passer à deux unités puisque la clientèle va grandissante.

La grande satisfaction

Après trois jours d’échanges avec les autorités en charge de la microfinance et les acteurs du secteur et une visite de terrain, la délégation malienne quitte Cotonou très comblée. « L’expérience du Fnm mérite d’être connue de tous les pays africains. Le Fnm est un outil efficace de lutte contre la pauvreté. Nous sommes comblés dans nos attentes et nous félicitons l’initiateur pour y avoir pensé. Le Dr Boni Yayi a bien fait de créer le Fnm. Nous avons vu des projets et des activités très intéressants », a dit en substance M. Diall Chef de la délégation malienne.

Jean Panti salue le leadership éclairé de Yayi

« La microfinance est le moyen par excellence de financement des couches vulnérables. Dans nos pays africains et précisément au Benin, cette cible de la population vit majoritairement des activités agricoles. Il se fait que les institutions financières sont réticentes pour financer ce secteur pourtant vital pour l’économie nationale en raison dune part des nombreux risques qui jalonnent ce secteur et d’autre part de l’absence d’un dispositif de financement adapté à l’agriculture. Pour remédier à cette insuffisance majeure, le Gouvernement Béninois sous le leadership de son Excellence le Président Boni Yayi à travers le Fnm a conçu trois (03) produits à savoir le Financement des Activités Agricoles en Milieu Rural (FAAR), le financement du Micro et Très Petite Entreprise (MTPE), du Crédit Spécial d’appui aux Cotonculteurs pour la Gestion de la Soudure (CSAC/GS). Ces différentes interventions sont mises en œuvre par les institutions financières que sont principalement les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) conformément au document de politique de développement du secteur de la microfinance au Benin. J’ai eu le plaisir d’accompagner ce jour 26 août 2015 une délégation Malienne en séjour d’échange et d’expérience au Fnm chez trois bénéficiaires de nos interventions dans le département de l’Atlantique. Le premier en la personne de M. Moussa Arouna, Président de l’Union Nationale des Aviculteurs Professionnels (Unap-Benin) qui a bénéficié de 20 millions auprès de l’institution de microfinance Comuba (contact 21380618). Il s’exerce dans l’aviculture de type moderne (une gestion électronique de dispositif d’élevage des poules, de recueil des œufs et de récupération des fientes). Le second en la personne de Lantéfo Gustave, ayant sa ferme à Tori-Gare évolue aussi dans le secteur de l’aviculture et a obtenu de la même institution 18 millions et enfin madame Timé Brigitte née Hounkpèvi en poste à Pahou qui a bénéficié de 5 millions essentiellement consacrer son financement du cycle d’exploitation de son unité de production de provende. Je retiens de mes précieux échanges avec cette cible que beaucoup de défis restent à relever en termes d’investissements structurants dans le domaine agricole. Bien que satisfait des réalisations sur le terrain, il me plait ici une fois encore de lancer un appel à toute la jeunesse béninoise que le Fnm offre beaucoup d’opportunités pour réaliser leurs rêves. C’est pourquoi pour les jours à venir le Fnm entend relever les défis liés à la mésofinance et la formalisation de leur unité de production en mettant à contribution comme cela se fait déjà les dispositifs institutionnels comme le Gufe et autres. Bravo aux jeunes promoteurs d’entreprises du secteur agricole, à l’Unap-Bénin et surtout merci au Chef de l’Etat le Dr Boni Yayi pour sa vision éclairée ».

Propos recueillis par Affissou Anonrin
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