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Présidentielle 2016 : Les leaders des partis politiques bégaient
Publié le lundi 31 aout 2015  |  Matin libre
Présidentielle
© Autre presse par DR
Présidentielle 2016 : Les leaders des partis politiques




(Houngbédji, Amoussou, Sèhouéto, Kolawolé donnent leur langue au chat)
Désormais, moins de six mois séparent les électeurs du premier tour du scrutin présidentiel du 28 février 2016. Mais curieusement, au sein des états-majors des partis politiques traditionnels, tout se passe comme si on n’est pas concerné par le renouvellement du mandat présidentiel. Alors qu’ils ont travaillé à décourager toute velléité de maintien au pouvoir, paradoxalement, Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Séfou Fagbohoun, Lazare Sèhouéto, Antoine Idji Kolawolé, Severin Adjovi sont à peine intéressés par la succession de Yayi Boni dans le fauteuil présidentiel.

Chaque scrutin présidentiel avec sa particularité. Alors que celui en vue consacre le départ du locataire actuel, dans les rangs des formations politiques habituées des grandes joutes électorales, silence radio. Lorsque, pour finir par donner une des preuves de sa bonne foi, le chef de l’Etat a convoqué de manière précoce le corps électoral, on croyait que la précampagne allait très tôt donner des couleurs. Mais erreur, les leaders des partis politiques donnent leur langue au chat. Cela peut se comprendre. Bien évidemment, vu le vieillissement de la classe politique et surtout le fait que certains leaders s’y accrochent…

Le Prd repousse le débat à octobre

Sur l’échiquier politique national, le parti politique le plus représentatif aujourd’hui est le Parti du renouveau démocratique (Prd). Aux législatives, puis aux communales de cette année, ce parti a été le plus grand gagnant. Malgré ses bonnes performances qui démontrent clairement qu’on ne peut régler la question de la présidentielle sans sa bénédiction, ce parti peine à désigner un candidat. On sait que le leader, aujourd’hui deuxième personnalité de l’Etat est forclos. Le comble est qu’il continue de diriger le parti. Les choses auraient été plus simples s’il avait travaillé à sa succession à la tête du Prd. Mais il refuse de lâcher du lest. Au nom d’une certaine cohésion. On parle de la peur de l’implosion de l’intérieur. Qu’à cela ne tienne. Mais on soupçonne aussi la crainte de perte de légitimité, au cas où, un autre baron du parti émergerait jusqu’à défendre les couleurs arc-en-ciel en février prochain.

Alors que certains ont tôt fait d’affirmer que le Prd se prononcerait la mi-août par rapport à la présidentielle, finalement, les militants doivent prendre leur mal en patience, d’ici octobre, à l’occasion de son université de vacances. Quoiqu’en soit la formule retenue, c’est-à-dire un candidat à l’interne ou le soutien à un autre candidat, la période de trois mois parait bien insuffisante pour le ralliement de tous les militants et sympathisants. Car, quelles que soient les options, nul doute, qu’il y aura des poches de résistance. Au-delà des rebelles naturels, il en aura qui doivent avoir de bonnes raisons de contester le choix du parti. Déjà, le probable candidat du parti ne pourra jamais être à la fois Gun et Yoruba ; une question très sensible au sein de cette formation politique. De même, l’option du soutien à un autre candidat pourrait aussi être source de rébellion.

Primo, il faudra réussir à maintenir la cohésion au sein du Prd en contenant les barons qui tiendront à une candidature au sein du Prd ; ensuite, dans les rangs de ceux qui sont favorables au soutien à un candidat non Prd, le parti risque de perdre des plumes sur la question des préférences. Il y aura ceux qui vont préférer Patrice Talon ; d’autres opteront pour le candidat de l’Union fait la Nation ; d’autres encore pour le candidat du parti au pouvoir ou à Pascal Irenée Koupaki; sans oublier la vague des militants qui jetteront leur dévolu sur des outsiders pour une raison ou pour une autre et surtout des têtes de pont du parti qui auraient des deals avec le Général Gbian, ou Abt.

L’Union fait la Nation montre ses limites

Si la plupart des Béninois commencent par afficher des signes de lassitude du fait de l’émiettement de l’espace politique, la naissance du regroupement Union fait la Nation paraissait porteuse d’espoir. Mais cet espoir semble s’effriter de jour en jour. Après les départs successifs du Prd, puis de la Rb, ce qui reste de ce regroupement hétéroclite n’arrive pas à afficher ses ambitions par rapport à cet important rendez-vous électoral. Un laconique communiqué pour affirmer que les textes de l’Union interdisent le soutien à un candidat copté. Drôle de textes qui n’ont pas fait pareille interdiction pour les législatives et les communales. Et welcome à l’Un pour les « mercenaires politiques » Candide Azanaï, Joseph Djogbénou, Claudine Prudencio…

Impossibilité de transcender les difficultés qui empêchent de choisir entre Eric Houndété et Emmanuel Golou. Dans quel regroupement sérieux il n’est pas possible de connaître le candidat à moins de 6 mois du scrutin présidentiel? Une élection de ce type se prépare des années à l’avance. Et le programme d’action ? Sera-t-il celui du candidat ou un programme de l’Union ? Et si on ne connait pas encore le candidat, la question du financement de la campagne reste donc entière pendant que d’autres challengers ont déjà leur budget prêt. Ici aussi, la question du vieillissement reste un obstacle à l’épanouissement de l’Union. Car la figure emblématique de ce qui reste de l’Union Bruno Amoussou est aussi forclos, même s’il est « à midi de sa vie politique… ». Les enjambements qui permettent de quitter la tête du parti pour se hisser à la tête du regroupement politique contenant, entre autres, le même parti ne sont pas de nature à faciliter les choses pour le successeur. Par ailleurs, il se chuchote que la plupart des ténors de l’Un ont déjà béni la candidature de Patrice Talon. Ce qui ne saurait être pris pour une vérité d’évangile dans la mesure où leur communiqué a été on ne peut plus clair. Au Bénin, la politique a ses méandres. L’essentiel est que les ténors de l’Un ne donnent raison à Désiré Vodonou.

La succession, un casse-tête chez les partisans du pouvoir

Depuis le 6 avril 2011, Yayi Boni savait que son mandat finissait en 2016. Cette évidence ne lui a pas permis de commencer par travailler très tôt à sa succession. Pendant longtemps, il a multiplié les incantations pour forcer la révision de la Constitution. Celle-ci, n’étant plus d’actualité, il faut faire preuve aujourd’hui de réalisme. Mais qui pour porter les couleurs des cauris ?

Sur Rfi lundi dernier, Christophe Boisabouvier a évoqué l’éventualité de la candidature de l’actuel 1er ministre, Lionel Zinsou. D’autres candidatures solitaires s’annoncent au sein des Cauris, comme celle du vice 1er ministre Abiola, l’Honorable Aké Natondé. La polémiqueuse décision rendue récemment par la Cour constitutionnelle semble favoriser d’autres candidatures au sein des Fcbe. Mais rien n’est sûr pour le moment. Le temps presse et les partisans de Yayi Boni ne savent pas la conduite à tenir par rapport à la question de la succession. Il y a quelques semaines, le chef de file de la mouvance au pouvoir aurait confié à quelques 5 ténors de réfléchir à lui faire des propositions. La rencontre élargie de la nuit du mercredi dernier présidée par Yayi Boni n’a pas encore tranché la question de la candidature. Dans tous les cas, les Fcbe auront un candidat en leur sein. Avec aussi le risque d’implosion. Car, ce n’est pas évident que tous se rallient au candidat désigné. Cette mouvance étant trop hétéroclite.

Finalement, au titre des partis politiques influents et traditionnels, seule la Renaissance du Bénin a annoncé les couleurs dans le cadre de la présidentielle. Patrice Talon parlait d’une large consultation de la classe politique avant de prendre sa décision. Mais il ne réussira certainement pas à faire plier le président de la Rb, Léhady Soglo qui a déjà peaufiné sa stratégie de conquête du pouvoir. Même si tous donnent rendez-vous pour octobre afin de fixer les militants, Me Joseph Djogbénou et Alternative citoyenne ont déjà opté pour le probable candidat Patrice Talon.

Pascal Irenée Koupaki, même s’il était comme un complice de Patrice Talon continue par tenter l’occupation du terrain comme si de rien n’était.

Quant aux leaders traditionnels Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Séfou Fagbohoun, Lazare Sèhouéto, Antoine Idji Kolawolé, Severin Adjovi, en dehors de Léhady Soglo, tous se sont mués dans un silence de cimetière, qui semble confirmer la rumeur selon laquelle la plupart d’entre eux ont déjà donné leur accord de principe pour un soutien à la probable candidature de Patrice Talon.

Franck Kpochémè
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